Avant d'aborder le 16e de finales à Rodez, l’entraîneur David Welferinger revient sur la saison de son équipe, sur sa première expérience en D1.

Après une telle défaite contre Lyon, quel sera votre discours avant ce derby contre Rodez en coupe de France ?

« Cette défaite n'est que le résultat de nos différences culturelles, économiques et structurelles.
Culturelle car elle nous démontre tout ce qu'il nous manque en terme de culture de jeu, d'approche de la compétition et de mental.
Économique car évidemment le budget de Lyon est sans aucune mesure comparable au notre et par conséquent nous ne pouvons pas lutter en terme de recrutement etc.
Structurelle, car ce que l'on relève peu ce n'est pas tant le niveau et la valeur de cette fantastique équipe mais également le fait qu'il s'agisse également probablement du meilleur club formateur ce qui en fait bien évidemment un exemple.
Alors même si le constat est amer il faut être réaliste. Toutefois, il n'y a pas d'excuses en soit nous devons relever la tête, montrer de l'orgueil et de la fierté nous vivons en pays cathare...
Je crois fermement à notre style d'approche pour progresser par le jeu en conservant nos principes de jeu et les intentions qui nous animent.
Il nous manque toutefois beaucoup d'ingrédients pour améliorer sensiblement notre niveau. A un moment donné pour progresser il faut pouvoir s'entrainer plus et mieux... la magie c'est pour les contes de fées ».

Que pensez-vous de l'équipe de Rodez et sur le dernier match joué contre elles et perdu la-bas ?

« Je ne cesse de dire que Rodez est une belle équipe de D1 expérimentée.

En championnat au match aller nous avons été défaits de manière logique sur le terrain. Les ruthénoises nous avaient alors donné une leçon d'engagement et d'humilité. Paradoxalement nous avions bien commencé le match et obtenu les deux premières grosses occasions. Puis nous nous sommes prises pour d'autres et nous avons été puni... »

Cette saison d'Albi qui résiste bien en championnat est-elle à la hauteur de vos attentes ?

« Pour le moment, nos résultats sont conformes à nos espérances. En démarrant la saison nous aurions signé pour être ainsi classés à cette date. Maintenant je dis attention en football tout va très vitre dans le positif comme dans le négatif. Nous menons plusieurs chantiers en même temps pour stabiliser le club et tenter d'une part de le maintenir en D1 mais également d'autre part de le structurer pour renforcer son assise »

Comment jugez-vous la D1 pour votre première saison sur le banc de cette division ?

« En toute sincérité il y a des équipes fantastiques. Je vous ai cité Lyon, il y a également Paris, Juvisy, Montpellier voire Guingamp où évoluent des joueuses magnifiques. Il s'agit de clubs professionnels qui sont structurés et qui ont une réelle volonté de développer leur section féminines car en terme d'image ils y trouvent leur compte. Les projets de jeu et les compétences sont de qualité.
Les cas de St-Étienne et de Metz sont un peu a part, le premier fait parti des clubs les plus prestigieux de France mais dont l'ambition de développer la section féminine n'est pas aujourd'hui a priori un axe politique fort, le second est le fruit d'une fusion récente donc c'est un peu prématuré pour l'évaluer.
Pour ce qui concerne les autres clubs, on est véritablement dans la débrouille et bien souvent les entraineurs qui sont de très bons techniciens portent le projet sportif de leur club à bout de bras. Les infrastructures sont peu au niveau (sauf Rodez qui dispose de terrains de très grande qualité) et les moyens économiques insuffisants pour élaborer des projets ambitieux.
Rodez et Soyaux s'appuient sur une équipe de D1 expérimentée et des écoles de foot très opérationnelles, les budgets en revanche ne permettent pas d'espérer des ambitions fortes.
Issy les Moulineaux et Arras ont un vécu mais les moyens manquent cruellement et je peux vous dire que les entraîneurs sont des hommes de qualité et très impliqués.
Nous nous sommes un club atypique qui se construit un peu à l'envers... Une D1 puis une école de foot et un club à développer dans sa globalité... c'est notre charme...
Je trouve le niveau général du championnat faible sur les plans technique et tactique.
Mais je crois toutefois qu'on en est qu'aux balbutiements du foot féminin pro en France donc il y a une très grande marge de progression et des perspectives.
Une opportunité pour les clubs modestes de se structurer s'il y a volonté politique et que les montages financiers peuvent être trouvés.
Attention quand même à l'émergence des autres clubs professionnels qui ont décidé de se lancer dans l'aventure car il sera alors très difficile de lutter... »

Dounia MESLI