Au milieu de terrain, Danaé Dunord a réalisé un match remarquable face à Toulouse, une prestation récompensée par un très beau but en première période sur une action qu'elle a elle même initiée. Une performance qui lui permet de vivre aujourd'hui sa deuxième montée avec le Val d'Orge, fêtée après cette victoire face au TFC.

 

Danaé Dunord – Là c'est que du bonheur, la récompense d'une belle saison. En plus le suspense, on l'a maintenu jusqu'au bout donc là c'est magnifique. Enfin, ça paye. »

 

Cœurs de Foot – Et justement ces trois matches perdus d'affilée, après une saison presque parfaite, comment vous l'expliquez ?

 

DD – Je pourrai pas l'expliquer, on a perdu notre foot à un moment donné. A force de mettre des buts, peut-être qu'on a voulu justement marquer rapidement et du coup on construisait plus. Après ça peut arriver, on a une période de creux et heureusement qu'on s'est relancées parce que ça aurait été dommage quand même vu toute la saison qu'on avait fait en tête, invaincues pendant longtemps...

 

Donc là le fait que ça se gagne sur le dernier match, c'est beau pour le club. Quand je suis arrivée, on est montés en D2 [lors de la saison 2011/2012], ça fait un moment donc je vois le club qui progresse et là où on est arrivé aujourd'hui c'est beau.

 

Il y a beaucoup de gens derrière nous qui nous suivent, on progresse tous ensembles. Joueuses, coach, staff, à tout niveau on progresse d'année en année donc là se retrouver en D1, c'est magnifique.

 

CDF – Vous avez parlé de cette montée de DH vers la deuxième division que vous avez vous-même vécu avec le Val d'Orge, j'imagine qu'entre cette montée et celle que vous vivez, pas mal de choses ont changé...

 

DD – Déjà, ça veut dire beaucoup plus de médiatisation, c'est le haut niveau, tout le monde connaît la D1. Quand je parle de foot, pour les gens c'est Juvisy, c'est Lyon, donc forcément ça parle beaucoup plus, et le fait qu'avec le Val d'Orge, il ya une deuxième équipe de l'Essonne en D1, ça prouve que y'a du niveau. Quand je suis arrivée, on s'entraînait sur terrain rouge, c'était un peu où on pouvait et même encore à l'heure actuelle, on a pas les structures. Donc là ça veut dire qu'on va avoir plus de sponsors, j'espère, de financements, plus de moyens pour s'entraîner et dans des bonnes de conditions aussi.

 

Là on a pas de stade fixe, on s'entraîne ici et là, on joue à domicile mais c'est pas vraiment à domicile, depuis que je suis là on a du en faire une dizaine de stades « à domicile ». « Vous jouez où dimanche ?  Bah, je te dis ça dans la semaine ! » (rires) Donc c'est vrai que même les entraînements et autres. C'est vrai que cette année, on a la cryo [thérapie], plus de moyens, on aura beaucoup plus de tout au final.

 

CDF – A quel moment vous vous êtes dit que la D1 serait accessible pour le Val d'Orge ?

 

DD – On a fait un stage à Troyes de quelques jours, de préparation justement et nos objectifs de base, c'était d'être dans les trois premières au vu de la saison précédente. Sur un plan personnel, comme je commence à prendre de l'âge [Danae va avoir 31 ans cette année ndlr], moi je voulais forcément jouer la D1. (…).

 

Après quand on a vu la première partie de championnat, on s'est dit : « Là c'est bon, il faut tout donner ». C'est pour ça qu'après on est revenues bien [Sur les six premiers matches de la phase retour le Val d'Orge a inscrit 36 buts pour seulement 3 encaissés ndlr]. Enfin je sais pas ce qui s'est passé, peut-être que justement, on était plus en place, aussi on apprend à jouer les unes avec les autres donc à force ça déroule beaucoup plus.

 

CDF – Le Val d'Orge vous êtes un « petit club », mais en même temps vous comptez pas mal de joueuses d'expérience. Est-ce que ça vous a aidé à apprendre plus vite sur le terrain ?

 

DD – Oui, de toute manière chaque saison on se renforce. Il y a des joueuses qui arrivent et qui ont de l'expérience donc oui ça apporte du sérieux, du niveau donc forcément faut donner encore plus donc ça fait qu'on élève notre niveau et ça donne ce résultat aujourd'hui, ça paye. Tous les ans, on progresse de plus en plus.

 

CDF – Aujourd'hui, vous avez avez mis un très un beau but, avec à la conclusion ce une-deux que vous sollicitez avec Julie Machart. Est-ce que c'est le style de jeu vers lequel vous essayer d'aller avec l'équipe ?

 

DD – Honnêtement, des actions comme ça, ça me fait penser au foot de rue parce que je viens du foot de rue et c'est exactement les actions que je pouvais faire avec mes potes donc c'est magnifique, un une-deux rapide en l'air... c'est tout ce que j'aime bien et c'est ce qu'on m'empêchait de faire dans certains clubs comme quoi ça paye (rires) quand ça marche.

 

En fait, c'est un peu la folie aussi de chacune, c'est au feeling. Il y a le jeu, on va dire dit « classique », on temporise, on relance, on fait circuler. Et voilà, il y a le jeu où faut apporter un peu de folie et de rapidité et là ça s'est fait. Ouais, merci aux filles, un but comme ça, c'est beau.

 

photo: Nelson Fatagraf

Hichem Djemai