A l'issue des matches allers, le Val d'Orge a terminé en tête du groupe B de D2. L'équipe de l'Essonne, qui dispose de cinq points d'avance sur Toulouse, Grenoble et Dijon, sans oublier Vendenheim toujours dans le bon wagon. On attendait une poule serrée, le Val d'Orge a réussi à prendre un premier avantage. Suffisant pour parler de montée en D1 ?

 

Les voyants sont au vert pour les joueuses de Nicolas Carric. Le Val d'Orge est aujourd'hui la seule équipe de D2 à être restée invaincue à l'issue de la phase aller. Même le LOSC dans le groupe A n'a pas réussi cette performance, chutant début décembre sur la pelouse de La Roche-sur-Yon.

Le Val d'Orge est parvenu à ce résultat en ayant rencontré tous ses principaux adversaires à l'extérieur. Deux nuls sur la pelouse de Grenoble et Toulouse, auxquels s'ajoutent deux victoires face à Vendenheim et surtout face à Dijon. Un large succès, 4-0 en Bourgogne qui avait signifié un changement de leader dans le groupe B, une place que les Essonniennes n'ont depuis jamais lâché.

 

Un club, des stades

Cette perspective de recevoir tous ses adversaires directs dans l'Essonne n'enthousiasme pas plus que ça le coach du Val d'Orge. Un avantage certain, mais qui selon lui n'est pas si décisif dans ce genre de matches. D'autant plus que le Val d'Orge n'a pas vraiment de « stade fétiche ». Club exclusivement féminin, le Val d'Orge n'a pas d'implantation dans une ville en particulier, et reste dépendant d'arrangements avec les clubs de la communauté d'agglomération.

Sur la phase aller, le club a joué ses cinq matches à domicile dans quatre stades différents. Le stade du Lac où nous avons rencontré l'équipe à l'entraînement a par exemple accueilli deux matches face à Nîmes et Metz. Les autres rencontres se sont jouées à Morsang-sur-Orge, Fleury-Mérogis, et Saint-Michel-sur-Orge.

Un casse-tête devenu le quotidien de Nicolas Carric et son équipe. Arrivé à l'époque où le Val d'Orge évoluait en DH, il s'est retrouvé à la tête de l'équipe pour ce qui devait être un intérim et qui finalement s'est prolongé avec succès jusqu'à aujourd'hui. Monté en D2 en 2012, le club avait joué le maintien lors des trois premières saisons, terminant par deux fois à la limite de la zone de relégation. La troisième saison en D2 a marqué pour Nicolas Carric un moment clé dans la progression du club.

A l'époque, l'équipe produit un jeu intéressant mais peine à être récompensé en terme de résultats. Dernier à l'issue de la phase aller, le Val voit l'arrivée de Luce Ndolo Ewele et Charlotte Fernandes en provenance d'Issy, autre club francilien et qui évolue en D1 à l'époque. Pour Nicolas Carric, les deux joueuses ont permis de « bonifier » le jeu de l'équipe et apporter les victoires et les points qui manquaient en début de saison.

 

2015, une année déclic

Sur les neuf dernières journées de la saison 2014/2015, le Val d'Orge prend un maximum de points pour finir à la huitième place et continuer en D2. Luce Ndolo Ewele a elle inscrit 13 buts en 10 matches, une performance qu'elle réitère la saison suivante avec 18 buts sur la saison 2015/2016. Des but en série qui participent aux bons résultats du Val d'Orge qui finit la saison dernière à la troisième place du groupe B et peut ainsi passer le cut de la réforme de la D2.

Aujourd'hui, Luce Ndolo Ewele a rejoint l'En Avant Guingamp en D1, mais le Val d'Orge est resté performant. Une réussite que le coach explique par un meilleur collectif, alors que par le passé, l'équipe pouvait avoir tendance a jouer pour Luce Ndolo Ewele, chargée ensuite de marquer un maximum de buts.

L'effectif du Val d'Orge peut d'ailleurs s'appuyer sur une dizaine de joueuses qui ont connu la D1. Malgré le départ d'Aude Moreau, qui a rejoint Saint-Étienne, l'équipe a vu les arrivées à l'intersaison de Julie Machart, Gwenaelle Butel, Lilas Traikia ou Céline Chatelain, autant de joueuses qui ont une expérience de l'étage du dessus.

Une richesse de l'effectif en partie dû à la situation du Val d'Orge, à la fois en Île-de-France et a proximité de Juvisy, l'un des clubs références dans le football féminin français. Une proximité qui se ressent dans l'effectif : près de la moitié des joueuses sont passées par Juvisy en jeunes ou en seniors tandis que la D1 a été souvent une expérience vécue avec des clubs franciliens (Juvisy, Montigny, Issy, Saint-Maur).

Un collectif qui exonère Nicolas Carric du besoin d'une joueuse providentielle. Parmi les buteuses, aucune joueuse ne dépasse les cinq buts inscrits respectivement par Danaé Dunord et Julie Machart alors que le Val d'Orge fait partie des meilleurs attaques du groupe B.

Son autre force, elle est du côté défensif. L'équipe est la meilleure défense du groupe B avec 8 buts encaissés dont deux évitables, en fin de match face à Aurillac (victoire 3-2 du Val d'Orge). Une solidité défensive, qui est l'une des satisfactions de Nicolas Carric sur cette première partie de saison et qui est probablement l'une des clés du succès actuel du Val d'Orge.

 

Une Coupe pour commencer l'année

La suite, elle se construit forcément le regard tourné vers le haut. Le Val d'Orge qui ambitionnait une place dans le top 3 en début de saison, est désormais en pôle position pour la montée. Mais avant de reprendre le championnat, les joueuses de l'Essonne se déplaceront dans le Nord pour rencontrer le LOSC en 32e de finale de la Coupe de France.

Un tirage compliqué pour Nicolas Carric face au leader du groupe A, mais qui peut aussi servir à bien préparer la réception de Vendenheim la semaine suivante pour la reprise du championnat. Un match de Coupe qui sera suivi en D2 et au-delà pour voir lequel des deux leaders semble avoir les épaules pour la montée.

En attendant, le Val d'Orge a tenu son dernier entraînement de l'année mardi à Courcouronnes. Ensuite, une pause de quelques jours, le temps des fêtes et de bonnes résolutions pour 2017, même si de ce côté, le Val d'Orge semble déjà en bonne voie.

 

Photo en une: Nelson Fatagraf

Hichem Djemai