En match rejoué de la 21e journée, le LOSC recevait l'ESOF. On savait que la rencontre allait être particulière entre les deux équipes. Une affiche qui allait enfin décider de qui entre les deux clubs, allait monter en D1. Après une entame poussive où le LOSC a tenu en échec l'ESOF et même pris une courte avance, ce sont finalement les Lilloises qui se sont imposées avec trois buts contre un seul pour les Ornaysiennes. 

 

Les buts
LOSC : Manon Gavat, Jana Coryn et Ludivine Bultel
ESOF : Claire Guillard

Le 14 mai dernier, le LOSC, premier au classement, avait pourtant déjà "validé" sa montée, mais à dû faire face à un retrait de quatre points pour une licence de joueuse non valide, le privant de son accession à la D1 suite à une réclamation de l'ESOF, deuxième, lors de ce match. On a découlé une course aux points lors de la dernière confrontation pour les deux clubs - lors de la 22e journée de D2 - respectivement face à Arras pour Lille, et contre Brest pour l'ESOF. Le plus compliqué restait à venir à ce moment là. Avec le match nul du LOSC 0-0, c'est donc l'ESOF qui a disposé 7-1 de Brest, qui accédait à l'élite du Football féminin. Le club lillois avait décidé de faire appel de sa décision, qui a été cassée par la Commission Fédérale en charge des compétitions féminines et a décidé de faire rejouer l'affiche entre les deux clubs. Lille aura finalement eu le dernier mot, ce dimanche 11 juin en s'imposant chez lui.

 

Un début poussif
Deux équipes, le même objectif, la montée. On pressent rapidement la tension, qui vient en particulier des supporters, venus nombreux (environ 2000) pour assister à la rencontre.

D'entrée de jeu, le pressing du LOSC se met en place, mais sans que l'ESOF ne perd le cap, bien plus expérimenté au haut niveau, ayant affronter les grosses écuries de la D1, il y a deux saisons de cela. Une expérience qui privilégie un scénario favorable pour La Roche, mais face au LOSC, ça sera jeu égal, pour rendre l'affiche encore plus disputée.

La première action à noter est à la 11e minute, lorsque Salomé Alberbide dégage le danger sur ce centre de Rachel Saidi. La Lilloise est la joueuse la plus utilisée par Jérémie Descamps dans cette saison.

L'ESOF riposte rapidement par son arme technique, Lisa Fragoli (12') qui va être un vrai poison pour le LOSC sur le couloir gauche. Elle parvient à se présenter vers le poteau droit de Lille, et tente une frappe croisée mais c'est repoussée par Azem.

Les actions vont s'enchaîner et pour une fois, elles sont véritablement équilibrées. Ca part d'un côté pour revenir de l'autre et repartir de plus belle. A l'image de ce centre de Justine Bauduin (13') pour Lille, vers le point de penalty, mais c'est intercepté par la gardienne de l'ESOF, Constance Picaud. Jana Coryn est sur toutes les actions en ce début de rencontre, mais elle a du mal à se présenter dans les bonnes conditions et d'avoir le bon ballon.

Les deux équipes se rendent coup pour coup. Un corner à la 17e minute de l'ESOF, va encore donner des frayeurs à Lille. Tout comme la riposte lilloise, cette remise de Bouchenna, qui sera dégagée. Avant de voir ce long ballon qui trouve la capitaine de La Roche, Charlotte Peslerbe (27') mais elle ne parvient pas à bien contrôler son ballon à l'entrée de la surface et ca sera finalement dégagé par les Lilloises. 

Jennifer Bouchenna (31') a bien failli reprendre ce bon centre, mais c'est finalement récupéré par la gardienne Ornaysienne. La Roche va alors se procurer une grosse occasion. Une frappe à l'entrée de la boîte, signée Julie Pasquereau (32'), mais Marine Dafeur est là pour bloquer la frappe, qui prenait la direction du but lillois.

On sent à ce stade du match que l'ESOF a plus d'expérience, avec un jeu bien construit et des joueuses qui ont une certaine prestance dans ce genre de match, à l'instar de Pasquereau ou encore Peslerbe. Mais Lille n'est pas moins de taille à relever ce défi dans cette affiche.

 

La délivrance de la tête

On a dépassé la demi-heure de jeu et entre les 22 actrices du terrain, la difficulté se lit sur leur visage. Ca se complique pour le mental. A l'image de Jana Coryn (34'), qui comme à chaque fois se donne à fond et ne lâche rien. L'internationale belge entre dans la surface par le couloir droit et arme une frappe, qui prend le chemin des filets, mais la gardienne de La Roche la renvoie en corner, qui ne donnera rien.

La vraie découverte de ce match, sera à apprécier du côté de l'ESOF, en la joueuse de Pauline Dhayer, qui a joué au poste de milieu central, le poste le plus difficile de ce match. Elle va même se montrer dans le jeu offensif à la 38e minute, avec ce centre flanc droit pour Claire Guillard, qui reprend au point de penalty, mais Azem est sur la trajectoire, plein milieu. C'était tout juste. Une gardienne de grand talent. Elle aurait pu suivre Dhayer et se laisser piéger.

Tout comme l'autre côté du terrain, avec Constance Picaud, hyper vigilante devant son but. Elle va intervenir à maintes reprises pour récupérer les ballons et repousser les tentatives lilloises. Comme sur ce bon coup franc dans les seize mètres excentré sur le couloir gauche, pour Saidi (37') mais elle est encore sur le coup.

Tout juste avant la pause, le LOSC débloque la situation sur coup de pied arrêté. Un corner bien frappé par Rachel Saidi et détourné de la tête par la jeune Manon Gavat (44') 1-0 ! Lille tient son avance est peut être bien au meilleur moment du match.

 

Garder l'avance

L'ESOF va vouloir réagir dans cette seconde mi-temps, c'est obligatoire et on ne ressent aucune nervosité, hormis sur le banc du côté de l'ESOF. Beaucoup de self-contrôle, un état d'esprit plus à même pour espérer revenir au score. Mais de l'autre, le LOSC reste nerveux. Les Lilloises restent très agitées. Elles connaissent l'enjeux et veulent se rassurer avec un autre but.

Un voeu qui va être rapidement exhaussé. Dès la reprise, Jana Coryn (46') double la mise pour le LOSC face à l'ESOF sur une bonne remise de Ludivine Bultel 2-0 ! Bultel aurait peut être même pu tenter la frappe, mais cette abnégation est la preuve d'un esprit d'équipe à toute épreuve.

Malgré cette avantage de deux buts d'avance, on a l'impression que les Lilloises ne se sentent pas à l'abris de l'égalisation. Un scénario qui va effleurer quelque peu les espoirs de La Roche, lorsque Claire Guillard (49') réduit le score face à Lille 2-1 ! Une erreur qui va vite fait d'être rectifiée et une leçon qui va vite rentrer dans la tête des Lilloises, qui touchent à ce moment là d'une main leur montée en D1. Ce n'est pas un scénario envisageable pour elles et elles se remobilisent rapidement. Alors que les Ornaysiennes s'encouragent pour arracher cette égalisation.

Maud Coutereel (50'), sera un élément de taille dans cette rencontre, elle qui couvre bien sa défense pour éviter les débordements que ça soit dans l'axe ou sur les côtés. Tout comme Jessica Lernon (51') qui va peut être bien éviter l'égalisation. Tandis que Rachel Saidi (53') va passer à côté de la balle du 3-0, seule face à la gardienne, sa frappe est dévissée.

Le match commence à devenir compliqué pour les joueuses, sous une chaleur accablante. L'ESOF peut largement revenir au score à ce moment là. Lille doit donc conforter son avance, se mettre à l'abris sans pour autant s'enfermer en défense.

 

La Roche pouvait revenir

Peslerbe (63'), capitaine de l'ESOF va s'en donner à coeur joie pour revenir au score et remettre son équipe sur les bons rails. Plein axe, à l'entrée de la surface, l'Ornaysienne doit se battre avec Coutereels pour le ballon. La Belge protège la balle, sous les ordres d'Azem, qui le récupère. Seconde tentative pour Peslerbe, pour Gaillard, mais c'est dégagé in-extremis par Azem. Le ballon revient pourtant sur Pasquereau, mais elle ne parvient pas à armer une frappe.

 

L'ESOF ne s'arrête pas là, Maurren Cosson (66') va essayer mais ne parvient pas à remettre son ballon, c'est dégagé devant le but par Lernon pour Lille. Azem était battue, mais elle a pu compter sur sa défenseure, vigilante et placée au bon endroit, au second poteau, qui malgré le caffouillage est parvenue à éviter la balle de l'égalisation.

Une raison de plus pour pousser Lille dans le terrain de La Roche, mais Pauline Dhayer (75') est là pour assurer les arrières de son équipe et qui repousse encore une fois le danger. Malheureusement, même si la défense est un point important dans l'équipe, c'est l'attaque qui doit nécessiter toutes les attentions à un quart d'heure de la fin de cette affiche rejouée qui plus est. La Roche s'était inclinée sur un score bien plus lourd de 5 à 1, le 14 mai dernier pour ne rien faciliter.

Malika Bousseau, ancienne joueuse du club et depuis entraineure essaye avec beaucoup de pédagogie de remettre dans le bon sens son équipe, en la poussant dans les bonnes conditions, sans trop de pression. Elle est là pour ces joueuses, peu importe le résultat final. Elle sait aussi que c'est plus dur pour ces joueuses, que pour elle surtout. Elle effectue deux changements en faisant entrer Merchadier contre Peslerbe et Coudrin pour l'entrée de Cosson (77'). Difficile et frustrant.

Deux actions dangereuses vont s'en suivre. La première sur un corner, presque bien frappée par la remplaçante tout juste entrée en jeu, Cosson (84'). La Roche était tout prés ! Mais ce corner termine directement petit filet. La buteuse du match, Claire Guillard aura la seconde occasion. Mais Coutereels, va venir marquer la joueuse dans la surface de réparation pour éviter l'égalisation, un violent choc entre les deux joueuses pour récupérer le ballon, en vain. Azem récupère le ballon au sol.

Et alors qu'on pensait le match clos, et le score de 2-1 figé sur le tableau d'affichage, le LOSC va venir ajouter un troisième but. Sur un bon service de Camille Dolignon (87'), tout juste entrée en jeu, que la joueuse se révèle, elle remet à Ludivine Bultel, qui transforme l'action 3-1 !

 

Une victoire pour Lille au combien importante. Il était question de montée dans ce match. Au final, le LOSC "valide" officiellement sa montée en D1, face à l'ESOF en match rejoué. Une façon de confirmer ce résultat du 14 mai. L'ESOF pourra avoir des regrets, mais les joueuses ont tout donné dans ce match. 

Dounia MESLI