Celles qui ont gagné ne sont pas forcément celles qui ont le moral. C'est ce qu'on pourrait dire pour résumer le match entre le PSG et la Roche-sur-Yon, une rencontre remportée 4-0 par les Parisiennes, mais qui manque forcément de saveur, deux jours après l'élimination en Ligue des Champions face à Lyon. Du côté des Vendéennes, une défaite certes, mais qui ne les empêchent pas de rêver encore de maintien.

 

Dans cette rencontre en retard de la 20e journée de D1, le PSG recevait la Roche-sur-Yon au Stade Charlety. Des deux côtés, les entraîneurs avaient décidé de faire tourner l'effectif. Côté ESOF, l'objectif du maintien impliquait de « sacrifier » un match où les Yonnaises savaient qu'elles n'avaient que peu de chances d'accrocher un résultat. Dimanche, elles affronteront Saint-Étienne, une rencontre capitale et qui nécessite que les titulaires soient les plus frais possibles. Sur les onze joueuses alignées face à Guingamp, seules trois ont débutés ce mercredi face à Paris.

Du côté du PSG, une composition plus classique, mais avec deux jeunes joueuses qui ont débuté pour l'équipe de la capitale, Grace Geyoro et Marie-Antoinette Katoto. Deux joueuses qui ont déjà joué avec l'équipe première mais qui joue le plus souvent avec l'équipe des U19, au sein de laquelle Marie-Antoinette Katoto est la meilleure buteuse. De son côté, Grace Geyoro était entrée en jeu lundi en fin match lors du match retour face à Lyon en UWCL. A l'inverse Rosana et Cristiane n'étaient pas sur la feuille de match.

 

Les jeunes du PSG sont les seules à faire la fête

Des jeunes joueuses qui n'ont pas fait de complexes dans une première mi-temps où Marie-Antoinette Katoto a fait partie des joueuses les plus en vue côté parisien. C'est d'ailleurs elle qui ouvre le score à la 11e minute. Un but tout en opportunisme, avec Kenza Dali qui bute plusieurs fois sur Romane Bruneau dans la surface jusqu'à ce que ce soit finalement Marie-Antoinette Katoto qui pousse le ballon au fond des filets sans que Romane Bruneau, la gardienne de La-Roche-sur-Yon, ne puisse cette fois intervenir.

Romane Bruneau qui au bout de dix minutes avait déjà repoussé par trois fois des assauts parisiens. Kenza Dali dès la première minute de jeu, Jessica Houara (4e) ou Shirely Cruz (5e) sont à chaque fois venues buter sur une Romane Bruneau bien en place sur sa ligne. Mais face à Katoto, la Roche-sur-Yon concédera finalement son premier but. Un but suivi quelques minutes plus tard par un autre signé Marie-Laure Délie.

Au départ, on retrouve Marie-Antoinette Katoto qui percute sur le côté gauche, rentre dans la surface avant de servir en retrait Grace Geyoro qui prolonge latéralement pour Cruz devant la surface. Shirley Cruz combine ensuite avec Kenza Dali au cœur de la surface. À la sortie du une-deux entre les deux parisiennes, la frappe croisée de Cruz trouve le poteau droit du but yonnais, Delie qui a suivi n'a plus qu'à pousser le ballon dans les buts de Romane Bruneau.

 

L'ESOF limite les dégâts

La première mi-temps se poursuit avec une domination parisienne qui se prolonge même si La Roche-sur-Yon aura quelques occasions de sortir de son camp. À la 25e minute, nouvelle chance parisienne avec Grace Geyoro qui trouve le poteau. Trois minutes plus tard, Caroline de Luca signe l'une des rares frappes au but de l'ESOF sur la première période, une tentative aisément captée par Katarzyna Kiedrzynek.

Avec Marie-Antoinette Katoto et Shirley Cruz, Kenza Dali a été l'une des joueuses les plus actives côté parisien, multipliant les accélérations et les combinaisons sur son côté droit alternativement avec Cruz ou Jessica Houara. Impliquée sur les deux premiers buts, elle ne parvient pas à mettre son nom au tableau d'affichage malgré une très grosse activité sur le plan offensif.

Shirley Cruz de son côté inscrira le troisième but parisien, sur un petit exploit personnel. Partie de la droite, la joueuse costaricienne repique dans l'axe à l'entrée de la surface et place une frappe enroulée qui finit dans le petit filet droit de l'ESOF. 3-0 pour Paris, on joue la 41e minute.

Dans les arrêts de jeu de la première période, Maureen Cosson réalisera un sauvetage décisif. La défenseure yonnaise repousse sur sa ligne une frappe de Marie-Antoinette Katoto alors que Romane Bruneau était battue. Un sauvetage important pour l'ESOF, car si les Vendéennes sont venues à Paris en « sachant » qu'elles allaient perdre, elles avaient à cœur de ne pas laisser filer le score. Dans leur course au maintien le goal-average est un paramètre qui pourrait s'avérer déterminant pour les départager avec Guingamp, première équipe non-relégable. Avant ce match, La Roche comptait un goal-average de -28 et Guingamp de -32. Garder le score dans des proportions « raisonnables » permettait de maintenir cet avantage par rapport à Guingamp en vue du classement final.

 

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Lahmari pour la passe de 4

En seconde mi-temps, le PSG voit l'entrée en jeu de Ghoutia Karchounia et d'Anissa Lahmari, respectivement à la place de Jessica Houara et Shirley Cruz. L'entrée de Lahmari qui porte à quatre le nombre de joueuses issus des équipes des jeunes à évoluer sur le terrain aujourd'hui avec le PSG, avec Lahmari, Katoto, Geyoro et Perle Morroni qui remplace depuis quelques matches Laure Boulleau sur le côté gauche.

Anissa Lahmari viendra ajouter le quatrième but parisien à la 66e minute reprenant un centre en retrait de Marie-Antoinette Katoto après un petit festival côté droit de la jeune attaquante parisienne. Un but qui vient clore la marque, même si Paris aura d'autres occasions comme cette frappe de Marie-Laure Delie à la 67e qui trouvera le poteau.

La fin de match se déroule dans un rythme beaucoup plus faible, moins d'intensité comme si le résultat satisfaisait les deux équipes. Du côté parisien la morosité et l'amertume à la suite de l'élimination en coupe d'Europe ne semblait pas s'être atténué deux jours après l'élimination. Pour les plus jeunes, c'est une occasion de se faire une place dans l'équipe et comme le disait Anissa Lahmari de se montrer à la hauteur de « la confiance du coach ». C'est aussi une manière de commencer à se faire une place dans ce « Paris d'après », celui que le club veut construire pour oublier les déceptions de cette saison.

Pour la Roche-sur-Yon, la route est encore longue et dépendra de Guingamp qui doit perdre par deux fois face à Juvisy et Rodez pour que La Roche-sur-Yon puisse continuer à espérer. Les Vendéennes devront elles s'imposer face à Saint-Étienne et Saint-Maur, un scénario qui semble possible sur le papier, mais les dieux du football sont parfois capricieux...

 

Photos : Nelson Fatagraf

Hichem Djemai