Ce week-end, la D1 fait son retour pour une nouvelle saison. Avant de se lancer dans le grand bain avec les premiers matches ce dimanche, petit tour d'horizon des enjeux et questions qui entourent ce début d'exercice 2017/2018.

 

Lyon candidat à sa propre succession

 

A l'amorce de cette saison, difficile de voir prétendante plus sérieuse que l'Olympique Lyonnais pour le titre de championne de France. Une équipe qui a conservé la même ossature par rapport à la saison dernière et dispose de l'effectif de loin le plus riche, malgré les blessures (Jessica Houara d'Hommeaux, Claire Lavogez) enregistrées au mois d'août. Un temps d'avance confirmé avec les arrivées récentes de Lucy Bronze et Shanice van de Sanden et celle d'ores et déjà annoncée d'Amandine Henry à l'issue de la saison en NWSL.

 

Lors du lancement de la D1 hier au siège de la FFF, Jean-Michel Aulas annonçait même d'autres arrivées possibles au club, signe d'une volonté de mettre tous les ingrédients pour tenter de réaliser un nouveau triplé, et empocher un douzième titre consécutif en championnat. Le seul point d'interrogation semble être du côté du coach, Reynald Peydros qui découvre le football féminin avec sa nomination à la tête de l'OL.

 

Une inquiétude toute relative pour un ancien joueur professionnel et international tricolore, formé au FC Nantes de Jean-Claude Suaudeau et de Reynald Denoueix, un héritage qui amène le président lyonnais à voir son nouvel entraîneur comme un technicien chargé d'apporter « un certain style » pour accompagner « la performance ». Une exigence de beau jeu qui est peut-être une manière d'anticiper la question :Lyon peut-il encore faire mieux ?

 

 

Peau neuve

 

Adieu Juvisy, bienvenue au Paris FC. Une nouvelle identité que les joueuses de l'Essonne prennent le temps de s'approprier, après avoir porté les couleurs de l'une des institutions du football féminin français. Une histoire qui ne disparaît pas complètement, d'autant que le Paris FC continuera de jouer du côté de Bondoufle, avec quelques matches qui seraient programmés à Charlety en cours de saison.

 

Une transition qui s'est finalement étalée et qui de l'avis de la capitaine Gaetane Thiney a pesé dans les esprits. Qu'en sera-t-il pour la saison à venir, après un exercice particulièrement décevant ? Une question d'autant plus ouverte avec le départ de Kadidiatou Diani vers le PSG, l'une des meilleures joueuses de Juvisy ces dernières saisons. Il faudra probablement du temps pour juger le Paris FC, et voir si le club aura la possibilité dans un avenir proche de retrouver les sommets face aux équipes professionnelles du championnat.

 

 

Paris : La vie sans l'Europe

 

Dans l'ombre de Lyon et désormais de Montpellier, le Paris Saint-Germain se prépare à une saison sans Champions League pour la première fois depuis cinq ans (saison 2012/2013). Une absence alors que l'équipe de Patrice Lair est parvenue à plusieurs reprises à pousser l'OL dans ses retranchements, mais sans parvenir à décrocher un seul titre la saison passée.

 

Cette période loin des compétitions européennes peut aussi se révéler bénéfique pour une équipe parisienne qui a parfois semblé à bout de souffle sur certains matches, laissant notamment échapper des points en championnat. Une sorte de transition prolongée avec cette saison, les départs de Sabrina Delannoy (désormais directrice-adjointe de la fondation PSG et qui conseillera également Patrice Lair pour l'équipe féminine) et de Cristiane, deux joueuses d'importance dans le groupe parisien ces dernières saisons.

 

Pourtant, dans une équipe qui a montré l'an dernier sa capacité à travailler vite et renforcée cet été, tout semble possible. Malgré tout, le match devra se penser à trois avec Lyon mais aussi une équipe montpelliéraine qui pourrait profiter de son expérience européenne pour encore progresser collectivement.

 

 

Les chaises musicales

 

Cet été, cinq équipes ont vu des changements d'entraîneur. Un mercato des bancs plus animé qu'à l'accoutumée et dont l'on attend de voir les effets sur les différentes équipes en terme de jeu mais aussi de résultats. Outre Reynald Pedros à Lyon, Sébastien Joseph passe de Rodez à Soyaux, lui-même remplacé par Gregory Mleko arrivé du club d'Yzeure en D2. A Juvisy, c'est une succession en interne avec Pascal Gouzenes, tandis que l'ASPTT Albi a fait le choix d'engager un tandem (Patrice Garrigues / Théodore Genoux) pour diriger l'équipe première.

 

Une nouveauté qui passe nécessairement par des phases d’adaptation, comme l'a évoqué l'albigeoise Aïvi Mitchaï lors de la présentation de la saison à la FFF mais qui peut aussi se révéler bénéfique à l'image de ce qui s'était passé à Rodez en 2015 lors de l'arrivée de Sébastien Joseph, suivie d'une saison particulièrement réussie pour les Aveyronnaises. Sans être forcément décisive, cette nouvelle donne pourrait avoir une incidence au milieu de tableau mais aussi dans la course au maintien.

 

 

Les « pros » du maintien

 

La saison dernière avait vu deux sections féminines d'équipes professionnelles (FC Metz et AS Saint-Étienne) descendre en D2. Des relégations qui rappellent que les équipes amateures ne sont pas condamnées à descendre en fin de saison, et disparaître progressivement de l'élite. Un avertissement notamment pour le LOSC qui monte cette saison, mais aussi pour Bordeaux qui était passé proche de la descente au mois de mai dernier.

 

Une tendance sur laquelle Fleury peut espérer surfer cette saison, dans le costume de petit poucet de la D1 après son titre de championne de France de D2. Le club de l'Essonne a d'ailleurs recruté en conséquence avec des joueuses rompues à la D1 (Sarah Palacin, Maéva Clemaron, Salma Amani...) qui ont rejoint le groupe de Nicolas Carric.

 

Cette nécessité de recruter largement s'est aussi imposée à Albi qui a notamment vu le départ de sa capitaine Anaïs Arcambal, l'une des quatre joueuses qui ont régulièrement joué la saison dernière et qui à quitté cet été le club albigeois. Pour pallier à ces départs, plusieurs jeunes joueuses ont rejoint le club du Tarn pour trouver du temps de jeu et aider le club à poursuivre l'aventure en D1.

 

Une course par le bas qui s'annonce encore une fois incertaine, et probablement plus ouverte que celle pour le titre. Entre les deux, on observera avec attention le parcours de l'Olympique de Marseille, brillant la saison dernière. Les « saisons d'après » se sont révélées plus difficiles pour Guingamp et Rodez ces dernières années, qu'en sera-t-il cette année pour l'OM ?

 

Hichem Djemai