A moins de vingt quatre heures du coup d'envoi de leur rencontre face au Ghana pour leur entrée en lice dans cette Coupe du Monde U20, Gilles Eyquem, Marie Katoto et Sana Daoudi ont réagi en conférence de presse. Une rencontre qu'il ne faudra pas prendre à la légère et qui sera un bon moyen de se jauger dans cette compétition pour les Bleues.

 

Comment vous vivez ce mondial à domicile ?

Marie-Antoinette Katoto - On est très heureuses, très excitées à l'idée de débuter ce mondial et de jouer demain [contre le Ghana]. On a bien préparé ce premier match, on est impatientes de jouer demain et on espère que tout se passera bien parce que ça ne sera pas une rencontre facile.

 

A quel point c'est important ce mondial pour toi ?

Sana Daoudi - C'est que du bonheur de participer à une Coupe du Monde, c'est en plus de cela dans notre pays, il y aura nos supporters, il y aura nos familles et je pense qu'on a vraiment hâte de commencer cette grande compétition.

 

Est-ce que c'est un avantage de jouer ici à domicile ?

Gilles Eyquem - Je ne suis pas sûr que ça soit totalement un avantage, je crois que d'un côté il y a l'enthousiasme du public et certainement les gens qui vont venir nous soutenir et après ce bel été que nous ont offert les garçons (mondial en Russie), effectivement ça risque de bouger beaucoup. Maintenant c'est une pression supplémentaire, c'est aussi des sollicitations supplémentaires, donc c'est des choses à gérer supplémentaires. C'est vrai que c'est ma troisième Coupe du Monde U20, une au Canada et une en Papouasie, lors desquelles nous n'avons pas été très embêtés [dans notre préparation] et c'est vrai que c'était plus facile à gérer et notamment en gardant le groupe dans sa bulle, et uniquement guidé par la compétition et l'objectif final, c'est à dire la victoire. Là il y a beaucoup plus de choses à gérer mais c'est aussi une grande fierté d'être chez nous et de montrer un nouveau visage du football féminin français.

 

Coeurs de Foot - Comment se sentent les filles à la veille de leur premier match ?

G.E. - Je pense qu'il faut leur demander mais il me semble que ça se passe bien, la préparation s'est très très bien déroulée, y'a eu des moments difficiles parce qu'elles ont abattu un gros travail, elles ont souffert dans leur chair, dans leurs muscles mais je pense qu'elles sont fin prêtes pour demain, c'était là l'objectif. Elles viennent de le dire je crois, elles ont hâte d'être sur le terrain, de voir ce que ça va donner cette compétition et j'espère qu'on répondra présents à ce match-là et à ceux qui suivront.

 

Coeurs de Foot - Quel type de confrontation vous attendez demain face au Ghana ?

G.E. - Comme toujours des matches difficiles, des matches engagés, athlétiques, un football difficile à décrypter, basé beaucoup sur l'engagement et l'enthousiasme, donc ce n'est jamais facile. Il est difficile de mettre en place une tactique pré-établie. Je pense qu'il faut surtout rester concentré sur notre jeu à nous. Les filles savent et elles pourront le découvrir demain, elles savent qu'on a les atouts pour répondre. Maintenant ça leur appartient, c'est leur compétition, c'est leur match et nous on sera là pour essayer de palier aux difficultés qu'elles pourront rencontrer effectivement dans toutes rencontres.

 

Coeurs de Foot - Le Ghana c'est une équipe que vous avez déjà affronté en plus de cela ?

G. E. - Oui c'est une équipe qu'on a affronté en Papouasie, qui nous a donné beaucoup de fil à retordre, on a eu la chance d'égaliser à la dernière minute et du coup ça nous a permis d'exister un peu dans ce match. Mais ça a aussi été un match technique, qui nous a permis de remettre les choses à plat, un petit peu comme la fait Didier [Deschamps] après l'Australie. Ce match a permis de recentrer sur l'objectif, j'espère que demain ça se déroulera bien, que ça sera une bonne marche franchie pour aller vers notre objectif, qui est de passer ce premier tour et qu'elle lancera notre compétition. 

 

Coeurs de Foot - Est-ce que vous allez mettre beaucoup d'intensité d'entrée lors de ce match ou est-ce que vous allez plutôt le gérer pour la suite ?

G.E. - Je ne pense pas qu'on puisse gérer, on est obligés de se donner à fond. Le message va être clair pour les filles, c'est "on entre dans le match, on joue, on gagne et on se donne à fond". On va peut être faire des changements, je demande toujours quelque soit la rencontre, que les filles se donnent à fond. Il y a des remplaçantes, elles sont là pour ça, pour suppléer parce qu'on sait qu'une telle compétition ça ne se gagne pas à 11, ça se gagne à 21 donc il n'y a pas de calculs, on est là pour aller à fond.

 

 

Coeurs de Foot - Certaines personnes évoquent ton humilité et ton charisme. Est-ce que c'est ça finalement que tu veux laisser transparaître de ta personnalité ?

M.A. K. - En dehors du terrain je reste moi-même et pour rien au monde je changerais. Si je peux aider mes coéquipières plus jeunes ou transmettre autres choses, c'est avec plaisir.

 

Coeurs de Foot - Est-ce que ton poste de leader c'est aussi une façon d'être plus dégourdie et de communiquer un peu plus sur le terrain, de ne pas avoir cette crainte justement de manquer d'humilité parce que tu viendrais à donner des directives à tes coéquipières en tant que capitaine ?

M.A. K. - Non mais mes coéquipières me connaissent très bien. Je pense que je ne perdrais jamais cette humilité. Après le brassard oui il m'aide un peu, mais on est 11 sur le terrain, on sait toutes ce qu'on doit faire.

 

Coeurs de Foot - Sana, toi tu es une de ces joueuses qui jouent à l'étranger avec Annahita Zamanian (Goteborg) et Marion Rey (FC Bale). Est-ce que c'est un point fort justement d'avoir tester un autre football et peut être l'un des football qui montent le plus rapidement ces derniers temps, en Espagne, surtout chez les jeunes ?

S. D. - Oui je pense que le fait d'avoir joué à l'étranger ça peut apporter quelque chose de plus au groupe. Parce que lorsqu'on joue à l'étranger on se débrouille un peu tout seul, on gagne en maturité, et comme il y a des jeunes joueuses dans l'effectif, on peut leur transmettre tout ça, on peut les aider sur le terrain, si elles ont besoin de conseils etc

 

Coeurs de Foot - On sent que tu as envie d'être un leader sans forcément écrasée les autres, mais tu laisses transparaître cet aspect d'être un exemple sur le terrain, dans ton engagement et ton sérieux. Tu as beaucoup de qualités humaines et c'est un vrai point fort dans un groupe, autant que ton envie de bien faire les choses et d'être créative pour l'équipe ?

S. D. - Comme l'a souligné Marie, moi je pense que chacun à son rôle sur le terrain. On doit toutes s'encourager, on doit toutes s'aider, on doit se battre pour la copine et je pense que c'est ainsi qu'on arrivera à faire de bonnes choses.

Oui c'est important [de vouloir bien faire les choses], l'envie dans le football je pense que ça fait beaucoup.

Dounia MESLI