En conférence de presse, Corinne Diacre a fait le point sur l'actualité des Bleues avant le match amical de samedi face au Mexique. À Clairefontaine, la sélectionneuse de l'équipe de France a répondu aux questions tournées vers la Coupe du Monde qui se rapproche, et cette date du 7 juin 2019 déjà dans les têtes pour le coup d'envoi du Mondial.

 

« On va continuer à travailler, on a encore quelques matches cette saison avant la date fatidique du 7 juin donc on a encore un peu de temps, même si c'est vrai que ce temps-là va passer assez vite malgré tout.

On a déjà quelques forces. On a encore quelques faiblesses à transformer en forces mais on a quand même une base de travail solide. Je pense qu'entre les matches de mars et avril, on a montré un visage plus conquérant, en tout cas il y a des choses qui m'ont bien plu. Il faut recommencer cette saison 2018/2019 comme on a fini la précédente, de belle manière, de par le jeu et surtout avec un résultat positif à la fin. »

 

« Il ne faut pas qu'on se trompe d'objectif »

 

Coupe du Monde 2019 : Préparer l'événement sur le terrain et dans les tribunes

« Je pense qu'il y aura du monde, ça c'est sûr. Je sais que la fédération travaille énormément sur l'accueil, et sur la présence en nombre du public dans les stades, c'est un enjeu également pour le comité d'organisation […] Après, je vais surtout faire en sorte que ça se passe bien sur le terrain. Pour moi, ce qui va se passer dans les tribunes, c'est important mais c'est secondaire. Mon équipe va être prioritaire.

L'idée c'est de reproduire le jeu que l'on a pu produire en fin de saison dernière et puis surtout battre le Mexique. Je crois que l'on se doit d'avoir cette culture de la gagne, même si c'est vrai qu'il y aura quelques essais.

On est en période de préparation, il ne faut pas qu'on se trompe d'objectif [à savoir] être prêtes le 7 juin, donc il va y avoir des choses qui ne vont pas bien se passer durant cette année de préparation. En fonction de mes choix, en fonction de l'équipe que je vais aligner, du système, de l'animation que l'on va produire, à un moment donné on va être en difficulté. C'est normal. Maintenant pour moi, l'important c'est de voir comment on va réagir à ça. »

 

Dernière année de préparation avant ce Mondial à domicile, une année particulière ?

« Très sincèrement, de la même manière que l'année passée quand je suis arrivée, même si l'échéance approche. J'ai signé pour ça aussi, à un moment donné, s'entraîner c'est bien mais la compétition, on a besoin de ça.

Cela fait un an, on va encore s'entraîner quelques mois et on attend le 7 juin avec impatience. Mais entre aujourd'hui et le 7 juin, on a encore beaucoup de travail et notamment des détails. Une Coupe du Monde comme un Championnat d'Europe ou des Jeux Olympiques, ça se joue sur des détails donc il faut essayer d'anticiper un maximum de choses. »

 

« Pas de temps à perdre »


Sur les ''retrouvailles'' avec les joueuses pour cette rentrée en Bleu

« Déjà je leur ai dit que j'avais pris beaucoup de plaisir à les retrouver, puisque quand même depuis avril, c'était un peu long. Quand on sort de trois saisons pleines en club [lorsqu'elle était entraîneure de l'équipe masculine du Clermont Foot, ndlr] avec un groupe tous les jours entre les mains, les avoir 8 à 10 jours par mois et là, pas depuis avril, j'ai trouvé un peu le temps long.

Hier après-midi on a fait une séance de reprise et de récupération. Et dès ce matin (mardi), on s'est remis tout de suite au travail, on n'a pas de temps à perdre. Les dates de rassemblement sont courtes, on a encore quelques matches de préparation cette saison mais pour un sélectionneur ce n'est jamais assez. Il faut aller droit au but, aller à l'essentiel et surtout ne pas perdre de temps. »

 

Jouer à domicile, un avantage et/ou une pression supplémentaire ?

« Une compétition à domicile, ça peut être un atout comme ça peut être un élément perturbateur. Donc le fait de jouer à domicile la saison passée ou celle à venir, doit nous permettre le 7 juin d'appréhender toute la ferveur qu'il va y avoir dans le stade. Après on sait aussi que mis à part les jeunes, on n'a pas de titre. On sait qu'on va être attendues, aussi à ce niveau-là. Maintenant, charge à moi de dédramatiser la situation. Effectivement, on est des compétitrices, j'ai des joueuses qui ont vraiment faim, vraiment envie d'aller chercher quelque chose.

Mais comme je leur ai dit, parce que les U20 avaient très envie aussi de ramener une étoile, l'envie ça ne suffit pas. C'est [aussi] qu'est-ce que l'on met derrière pour être performantes, pas [seulement] sur un match, mais tout au long d'une compétition. Après, il va y avoir encore des choses à peaufiner. »

 

Un mot sur le Mexique, adversaire des Bleues samedi soir (21h) à Amiens

« C'est une équipe en reconstruction, je ne vous parlerai pas de son Mondial [2015] parce que pour moi, ça ne veut absolument rien dire [La France l'avait emporté 5-0 face au Mexique en phase de groupes, ndlr]. C'est une équipe qui va vite, vite vers l'avant, qui a une asymétrie dans son jeu, qui a de très bonnes joueuses dont il va falloir se méfier. C'est un match de reprise, qui va être intéressant et surtout, on l'a vu sur la Coupe du Monde U20, le Mexique n'a pas été ridicule non plus donc méfiance. »

 

« On ne sera pas favorites de la Coupe du Monde 2019 »

 

« L'état d'esprit » des joueuses un élément parfois plus déterminant que les performances en club ?

« Une compétition comme une Coupe du Monde, ça dure un mois, sans compter la période préparation, donc ça fait deux [mois]. Quand vous vivez ensemble 24h/24 pendant deux mois, il y a des choix forts de personnes à faire […]

Tout entraîneur sait qu'à un moment donné, l'état d'esprit dans un groupe est primordial, surtout pour les joueuses qui ne jouent pas. À partir de là, je suis attentive à beaucoup de choses, la performance évidemment en club, comment elles se comportent en club, et puis toutes les déclarations qu'elles peuvent faire dans la presse ou autre. C'est un tout, une observation d'un tout et après je fais des choix. »

 

Comme les garçons ?

« Je pense qu'il faut se servir de la réussite des Bleus de Didier Deschamps comme d'un vecteur positif. Ils n'étaient pas favoris au départ de cette compétition et ils ont su déjouer tous les pronostics. À partir de là, on ne sera pas favorites de la Coupe du Monde 2019, ils nous ont montré une voie […] et il y aura des choses dont on pourra s'inspirer. »

. La rédaction