Après plusieurs mois de préparation, et de doutes, tout semble s'éclaircir sur la route des Bleues en vue du mondial. Reste encore à ne pas tout gâcher le jour-j, comme le rappel très bien Corinne Diacre. Sa réaction après la grosse victoire 4-0 contre le Danemark.

 

 

Qu'est-ce que vous allez retenir de ce match ?

La victoire, le clean sheet (aucun but encaissé), beaucoup de choses. Le fait aussi que les filles qui sont rentrées ont apporté leur pierre à l'édifice, elles n'ont pas affaibli l'équipe. Donc plusieurs choses intéressantes ce soir. 

 

Qu'avez-vous pensé de la performance de Cascarino notamment ?

Elle confirme, c'est super, ça me donne une arme supplémentaire au niveau offensif, donc c'est bien la concurrence est rude. 

 

Coeurs de Foot - Les Bleues ont eu un peu de mal à passer ce bloc défensif danois avant de marquer par le biais de Delphine Cascarino. Est-ce que le fait qu'elles n'aient pas perdu leur sang-froid, explique ce bon résultat ce soir ?

Oui on était mise un petit peu en difficulté effectivement sur la ressortie danoise du ballon. On a fait preuve d'un peu d'impatience, on n'a pas couru à bon escient, mais malgré tout on n'a pas concédé beaucoup d'occasions non plus. Donc ça c'est plutôt un bonne chose. On a fait preuve de solidité défensive, mais on a été un peu impatientes, c'est ce qu'on a essayé de régler à la pause, tout simplement. Puis c'est vrai que de marquer ce deuxième but très rapidement, ça les a mis un petit peu plus en confiance et ça les a libéré.

 

Coeurs de Foot - Justement après leur match face au Japon, jeudi dernier, on a senti que les Bleues se sont vraiment plus appliquées sur leurs centres et les coups de pied arrêté. C'est une vraie satisfaction [de gommer ces imperfections] ?

Oui on peut encore faire mieux, mais c'est pas mal. C'est vrai qu'il y a [une satisfaction]. On a apporté un petit peu de variétés avec les entrées de Perisset, Laurent et Geyoro, qui a fait un bon centre à un moment donné aussi. Donc voilà ça nous apporte autre chose, effectivement, ces trois fille-là on eu une qualité de centres bonne, significative. 

 

A quel point votre liste est claire dans votre tête aujourd'hui ?

Elle n'est pas plus claire qu'avant le stage... J'ai encore quelques interrogations, bien évidement, mais je ne sais pas comment vous dire ça (sourire)

 

C'est un peu flou ?

(elle s'exclame) Non non du tout, vous ne me connaissez pas bien (sourire). Non c'est assez clair. Ma liste est très claire. 

 

Coeurs de Foot - Est-ce qu'on peut dire que cette équipe de France arrive à la quasi-perfection, parce qu'après chaque match vous corrigez ce qui n'allait pas, les petits détails ?

(elle réfléchit) Quasi-perfection ça n'existe pas dans le football malheureusement. L'idée c'est de s'en rapprocher. Et puis les matches se suivent mais ne se ressemblent pas. On a été un petit peu moins juste techniquement aussi ce soir, même si c'était mieux en deuxième période. Par contre on travaille bien, les filles sont à l'écoute, les filles ont envie également de corriger ces erreurs là, de travailler sur les détails. J'ai un groupe qui répond, donc pour moi c'est hyper facile pour travailler.

 

Au sujet de Valérie Gauvin, qui marque des points dans le onze de départ

Oui mais pas qu'elle, je veux dire on a vu ce soir Delphine Cascarino à l’œuvre. 

 

Sur le poste de numéro 9

Oui on a Kadi Diani aussi. De toute façon si je la fais jouer [Valérie Gauvin], c'est que je crois en elle. Ça c'est sûr. Après il est vrai qu'elle a un jeu atypique. Je peux comprendre que certains ne comprennent pas, mais c'est moi qui suis à la tête de cette équipe, c'est moi qui mets les joueuses et je sais ce qu'elle peut nous apporter et ce qui est bien c'est qu'elle nous l'a prouvé sur ces deux derniers matches.

 

L'ambiance avec beaucoup de monde

Un peu de monde, de l'ambiance surtout, parce qu'il peut y avoir du monde sans ambiance. Mais il y avait ce soir non seulement beaucoup de spectateurs, et puis une belle ambiance, une très belle ambiance. C'est sûr que de les entendre quand on est un petit peu en difficulté, ça donne toujours un petit peu plus d'élan. On espère que cet  engouement va nous suivre déjà le 7 juin, et qu'il nous suivra je l'espère le plus loin possible.

 

La dernière fois que vous avez connu des difficultés c'est lors du match face à l'Allemagne que vous avez perdu, là vous gagnez face à un adversaire tout aussi coriace. Il y a eu des choses de corrigées ?

Oui c'était un axe de travail aussi. On s'était dit avant le match que la dernière équipe qui nous avait opposé un défi physique, on avait perdu le match, donc il fallait absolument ce soir, non seulement répondre au défi physique, mais en plus aller chercher la victoire. Donc c'est ce que les filles ont su faire, même s'il y avait peut être d'impatience en première période, tout n'était pas bien huilé mais malgré tout elles ont su faire preuve de patience et le fait d'avoir corrigé deux/trois petites choses à la pause, nous a permis de bien redémarrer.

 

Avant le sprint final, ces deux victoires sont importantes pour la dynamique de groupe ?

Oui importante pour la dynamique de groupe, importante pour la confiance, ça c'est sur. Puis ça valide surtout le travail, parce qu'on peut parler, mais à un moment donné la vérité c'est le terrain, ce sont les résultats, ça aujourd'hui on ne peut pas nous l'enlever. 

 

Vous allez continuer à suivre vos joueuses au sein de leurs clubs ?

Je vais continuer à suivre le championnat, oui, mais devant ma TV (sourire). Je vais me mettre dans ma bulle (sourire) Je vais les suivre bien évidemment, on a aussi les Lyonnaises qui sont encore en Ligue des Champions, donc on va suivre ça attentivement et puis on aura la finale de Coupe de France le 8 mai, donc il y a encore quelques matches.

 

Vous vous concertez avec votre staff pour construire cette liste pour la Coupe du Monde ? Vous avez une feuille pour noter tout ça ?

Non vous savez je suis grande, je vais la faire la liste (sourire) Non mais je vais les concerter, mais je vais prendre mes responsabilités. 

Non la feuille elle est dans ma tête. Comme ça on peut rien me voler (rires)

 

Son sentiment sur le retour de Laurent et la sélection de Hamraoui. Est-ce que ces deux joueuses ont bousculé votre liste, que vous aviez déjà dans un coin de la tête ?

Non (long). C'est difficile pour Kheira [Hamraoui] parce qu'elle arrive dans un groupe qui fonctionne bien, donc c'est jamais facile. Et le problème c'est qu'on voulant faire bien, des fois, on passe à côté ou on ne fait pas les choses qu'il faudrait, tout simplement. Parce qu'on arrive dans une dynamique, et on sait qu'on va être épiée donc ce n'est pas facile. Maintenant concernant Kheira, rien n'est arrêté. Ça fait partie des interrogations que j'ai aujourd'hui, donc je vais régler le problème rapidement, en tout cas pour moi.

Et concernant Emelyne Laurent, je suis contente de sa rentrée. C'est un registre, qui peut nous apporter quelque chose. Mais on oublie aussi un peu vite Viviane Asseyi, qui était très performante ce soir et le fait qu'elle soit rentrée. Rentrée à la place de Le Sommer déjà c'est pas facile, et je peux vous dire qu'elle a très très bien remplie son rôle.

 

Le niveau de l'équipe de France par rapport à la préparation

(elle réfléchit) Disons qu'il nous fallait réagir après la défaite contre l'Allemagne, c'est ce qu'on a sû faire contre l'Uruguay, même si cette équipe est bien moins classée que nous au classement FIFA. Mais vous savez dans le football rien n'est facile. Marquer des buts c'est ce qui a de plus difficile, donc on s'était rendu la tâche facile en menant 3-0 à la pause. Et surtout on a pu le voir sur ces deux matches-là [Japon/Danemark], sur des nations mieux classées, avec un style de jeu différent, on a su s'adapter. Même si on peut toujours regretter un petit peu ce manque de patience en première période et un peu ce manque de maîtrise, en tout cas d'impatience dans la reconquête du ballon. Malgré tout ce soir on a pas été en danger et l'idée c'était aussi de bien finir le match et les filles l'ont bien fait et surtout pas encaisser de but. Donc qu'est-ce que vous voulez que je leur dise ? Ce soit je leur ai dis qu'on avait franchi un palier dans le travail et que ça concrétisait encore sur le terrain, maintenant il fallait qu'elles rentrent dans leur club, qu'elles continuent d'être performantes dans leur club, qu'elles avaient d'autres échéances et qu'on se retrouverait dans quelques semaines.

 

Des doutes ?

Je n'ai pas de doutes. Non des interrogations, c'est normal, mais des doutes non, pas du tout de doutes.

 

Au sujet de Griedge Mbock qui a déclenché quelque chose sur ce match (le but de Delphine Cascarino et son but personnel)

Oui et elle a eu des crampes à la fin du match (sourire) c'est bien fait. Non c'est bien elle retrouve son niveau. C'est vrai qu'elle avait raté les deux derniers rassemblements (contre l'Allemagne et l'Uruguay), elle revient bien, c'est une joueuse précieuse. Ce que j'ai aimé aussi, c'est son association avec Tounkara ce soir (lundi 8 avril ndlr). Voilà en plus Wendie Renard a eu une très bonne attitude, quand je lui ai dit que je voulais revoir cette paire de défenseures centrales, qu'on n'avait pas revu depuis la dernière SheBelieves Cup, donc ça fait un petit peu plus d'un an maintenant. Puisqu'en plus Aissatou Tounkara s'était blessée sur ce même tournoi. Elle [Wendie Renard] a eu une très bonne attitude, tout comme Bussaglia, même si j'ai dit que je la sortais, tout comme Diani. Donc l'idée c'est qu'aujourd'hui, on puisse avoir 14/15 joueuses capables de démarrer. Le casse-tête est plutôt positif, c'est un problème de riche que j'ai aujourd'hui, donc pour moi c'est super.

 

Grace Geyoro, doublure de Gaetane Thiney au poste de numéro 10 ?

Complètement. Complètement. Mais je sais qu'elle peut jouer 6 aussi, donc ça me fait deux cordes à mon arc.

Dounia MESLI