Au moment de livrer sa liste des 23 joueuses retenues pour le prochain rassemblement des Bleues, Corinne Diacre a répondu aux questions concernant ses choix et le match amical à venir face à l'Allemagne, dernier rendez-vous pour les Bleues cette saison. Morceaux choisis...

 

=> Équipe de France : Une liste sans Henry ni Hamraoui face à l'Allemagne, première pour Kessya Bussy

 

Sur le match face à l'Allemagne :

« Déjà, [l'objectif, ce sera de] renouer avec la victoire parce que le dernier match [face aux États-Unis] s'est soldé par une défaite. [Face à l'Allemagne, ce sera] un bon dernier match, face à une très bonne nation européenne et mondiale, un adversaire que l'on connaît bien et qui nous a rarement souri par le passé. Ce sera un bon test, on va de toute façon trouver les mots pour que les filles soient motivées pour jouer ce dernier match, même si je sais qu'il y a beaucoup de fatigue physique et mentale en cette fin de saison.

Maintenant, je fais confiance aux 23 joueuses qui seront présentes pour donner le maximum sur ce dernier match, d'autant plus que le stage sera court. On joue jeudi, elles seront [ensuite] remises à disposition de leur club et, je pense, pour partir en vacances après. On va leur demander 4/5 jours de concentration supplémentaires, et je pense qu'il n'y aura pas de souci. »

 

« Qui dit choix, dit que ces décisions sont forcément discutables »

 

Sur l'absence d'Amandine Henry :

« C'est une décision du moment, une décision à un instant T sur un dernier match de la saison. Effectivement, ses dernières performances... Après, il y a d'autres joueuses qui ne sont pas dans la liste. C'est juste une décision à un instant T. »

 

Et celle de Kheira Hamraoui :

« C'est une décision... Je sélectionne des joueuses, je ne l'ai pas prise de toute la saison. Ce n'est pas parce qu'elle a gagné trois titres que je vais forcément la prendre. J'ai suivi ses performances, j'ai suivi celles des autres joueuses qui sont à l'étranger. J'ai décidé de revoir Sandie Toletti qui était absente sur le dernier rassemblement. Sur le même poste, j'ai préféré Toletti. »

 

L'absence de Kheira Hamraoui est durable depuis plusieurs années. Vous l'aviez convoquée une fois [en 2019], mais depuis quelques années, elle n'est plus en équipe de France. Au vu de ses résultats cette saison avec le FC Barcelone, est-ce qu'il existerait d'autres facteurs, hors terrain, qui rendraient plus difficile son retour en équipe de France ?

« Je n'ai pas de problème avec Kheira. C'est une décision uniquement sportive et aucune décision n'est jamais définitive, que ce soit dans un sens ou dans un autre. Les joueuses qui sont là aujourd'hui, certaines n'étaient pas là sur le dernier rassemblement, peut-être qu'elles ne seront pas là sur le prochain. Il n'y a pas de décision définitive. Quand on est sélectionneur, on sélectionne à un instant T.

Forcément, entre les aléas des unes et des autres, les blessures, les composantes de forme physique, on est amené à faire des choix. Et qui dit choix, dit que ces décisions sont forcément discutables. Maintenant c'est à moi que revient cette priorité de choisir, donc c'est mon choix. »

 

« Beaucoup de choses concluantes »

 

Kessya Bussy faisait partie des joueuses prometteuses dans les équipes de France jeunes. Votre choix de la sélectionner pour ce rassemblement intervient aussi après la bonne deuxième partie de saison de Reims en D1. Est-ce que sa sélection constitue en partie une « récompense collective » pour les bonnes performances des Rémoises en championnat ?

« La récompense est surtout individuelle. Il faut surtout saluer la bonne saison de Kessya. L'absence de Sandy [Baltimore] me laissait une place supplémentaire et Kessya, c'est quelqu'un que je suis depuis un petit moment. J'avais failli la prendre sur un des deux derniers rassemblements et puis j'ai préféré la laisser à disposition des U23, ça s'est joué à pas grand chose et j'avais envie de la voir sur ce dernier match.

C'est quelqu'un qui a fait une très bonne saison et effectivement de très bons résultats au niveau de son club. Je ne sais pas si c'est une récompense parce que le plus dur commence quand on a une première sélection. Le plus dur c'est d'y rester. En tout cas, je souhaitais voir ce qu'elle peut apporter à l'équipe et effectivement ça récompense très certainement sa très bonne saison individuelle.

 

Lors du dernier rassemblement, vous avez utilisé plusieurs le mot « reconstruction » à propos de l'équipe de France. Est-ce que vous pouvez nous détailler ce que vous entendez en parlant de reconstruction, notamment en vue de l'Euro 2022 ?

« Oui, avant l'Euro, il y aussi les qualifications en Coupe du Monde qui vont démarrer au mois de septembre. Effectivement, ce dernier match va me permettre de faire des essais, on le voit aussi dans la liste. On a quelques jeunes joueuses qui sont de nouveau présentes, une toute nouvelle avec Kessya [Bussy] qui nous rejoint. Donc il y a cette volonté de créer un mélange entre expérience et jeunesse.

On a essayé des choses, on a beaucoup de choses concluantes, même contre les États-Unis. Ce n'est pas parce que le résultat était en notre défaveur que tout est à jeter, bien au contraire. Cela nous prouve tout simplement que [contre] les grandes nations, le moindre détail a son importance. Encore et encore, on le dit, mais vraiment quand on le vit c'est encore plus vrai.

Donc voilà, construction, reconstruction de cette équipe de France en vue dans un premier temps de bien démarrer les qualifs au mois de septembre. »

 

Photo: P. Lahalle / L'Équipe

Hichem Djemai