En conférence de presse, Corinne Diacre est revenue sur l’actualité des Bleues à quelques jours des matches amicaux face au Canada et au Nigeria. L’occasion également de revenir sur la SheBelieves Cup et les choix faits par la sélectionneuse tricolore à l’occasion du tournoi aux États-Unis. 

 

On a le sentiment qu’un noyau se forme en équipe de France au regard des dernières listes…

« Oui, après vous savez dans une liste vous avez toujours un noyau dur. Des joueuses malgré tout incontournables, qui sont là depuis un petit moment. Puis après, pour les trois, quatre ou cinq postes qui restent à pourvoir, ça dépend de la forme du moment. Que ce soit en club ou par le comportement de la joueuse en dehors, qui peut lui permettre à un moment donné de venir frapper à la porte de l’équipe de France. »

 

Pour revenir sur la SheBelieves Cup et ce tournoi que vous avez joué aux États-Unis. Pour la première fois, vous avez reconduit le même onze pour deux matches consécutifs (face aux USA et à l’Allemagne). Ce choix a-t-il un sens particulier ?

« Bien évidemment. On avait fait une bonne prestation contre les Américaines. Je pense qu’on aurait pu gagner à la fin du match, même si le match nul reste équitable, sur l’ensemble du match. Et il nous a permis d’aller chercher cette victoire face à l’Allemagne. Si on avait battu les Américaines je ne suis pas sûre qu’on aurait eu les ressources mentales contre l’Allemagne, comme ça a pu être le cas.

Après je voulais voir aussi ce que ça donnait un même onze, à trois jours d’intervalle. Et elles m’ont donné des réponses plutôt favorables. »

[…]

« On a fait deux matches intéressants mais il y a des points à améliorer. Du travail il y en a toujours, même quand on gagne 3-0 contre l’Allemagne. Il y a des automatismes également qui se créent. Il y a aussi des associations de joueuses que je retrouve et qui se passent en club. Ça pour moi c’est intéressant. »

 

On peut se demander si ce qu’il s’est passé contre l’Angleterre (défaite 4-1), vous a laissé moins d’espace pour faire des essais. Contrairement à ce que vous aviez fait depuis le début…

« Je les ai fait contre l’Angleterre les essais ! » (rires)

 

Pour finir sur la SheBelieves Cup, on a pu voir dans ce tournoi des aspects intéressants. Notamment cette association dans le secteur offensif entre Gaëtane Thiney et Eugénie Le Sommer, qui donnait plus de libertés à Le Sommer à son poste…

« Vous savez, c’est toujours difficile de parler de deux joueuses quand on fait un sport collectif. Je parlerais plutôt d’un ensemble. Mais effectivement, le retour de Gaëtane Thiney a été un choix payant. Que ce soit pour elle, pour l’équipe ou pour moi. Maintenant j’attends d’elle qu’elle confirme. Elle avait besoin de se prouver qu’elle avait encore le niveau international. Mais surtout de me prouver que je m’étais trompée sur les premiers mois [en ne la sélectionnant pas].

Ensuite, sur le positionnement d’Eugénie Le Sommer c’est quelque chose que l’on travaille. Au départ, Eugénie est plutôt sur une positon excentrée sur le terrain, mais je lui demande d’être très souvent à la finition. D’être très souvent dans la surface. Parce que malgré tout ça reste l’une de nos meilleures attaquantes aujourd’hui dans le championnat de France. Donc je ne peux pas me priver d’Eugénie dans le secteur offensif.  »

 

Sur le poste d’avant-centre et la possible intégration de Marie-Antoinette Katoto d’ici à la Coupe du Monde 2019

« Marie-Antoinette Katoto c’est une joueuse qui survole le championnat de France. Mais sa situation est très claire, pour elle. Elle est aujourd’hui à la disposition de l’équipe de France U20, dans sa catégorie, puisque nous avons une Coupe du monde au mois d’août, en France. Si elle brille en Coupe du monde, il est évident que Marie-Antoinette fera partie des 23. »

« [Pour Sarr et Gauvin] Il y a un rendement qui peut être bien supérieur à ce qu’elles font. Elles le savent, je leur ai dit. Maintenant à elles de me prouver que l’une ou l’autre peut postuler soit de manière titulaire soit en remplacement. Mais je n’exclus pas non plus de garder les trois et pourquoi pas d’évoluer en 4-4-2. »

 

Sur les matches face au Canada et au Nigeria

« Je crois qu’il faut surtout que l’on arrive aujourd’hui à confirmer, un, le résultat, parce que je veux gagner, en permanence. C’est important. Mais surtout la manière, comment on va gagner le match. Il faut aujourd’hui que l’on travaille sur ces deux associations, la manière et le résultat. » 

[...]

« J’ai des convictions. Elles évoluent puisque rien n’est jamais figé. J’ai des convictions dans le projet de jeu. On avait essayé des choses en 2017, je n’ai pas été très satisfaite. On a changé en 2018, on va rester comme ça sur ces deux matches-là et on changera sur le prochain rassemblement. » 

 

« C’est deux équipes avec des profils différents mais similaires notamment sur l’aspect athlétique. Deux gros combats effectivement, deux cultures footballistiques différentes mais malgré tout avec des similitudes. Après, avec un fond de jeu un peu différent, mais ces deux équipes viennent de changer d’entraîneur, donc c’est difficile de savoir si elles vont garder l’ossature des coachs précédents ou s’il va y avoir un renversement et un chamboulement tout de suite. »

[…] 

« On est toujours un peu dans l’expectative, mais on se focalise bien évidemment sur l’adversaire. On les étudie. La priorité aujourd’hui, c’est quand même l’équipe de France. »

 

Sur l’équipe de France B, avec la convocation de Charlotte Bilbault en A après avoir été capitaine des B lors de la Turkish Women’s Cup début mars.  

«[Sur la Turkish Women’s Cup], on ne va pas dire que le tournoi était d’un grand niveau. La sélection est faîte en commun avec Jean-François Niemezcki. On travaille main dans la main. Quand je sors ma liste, je lui dit les joueuses que je prends et il me demande les joueuses que je souhaiterais voir en B. Grosso modo, je fais deux sélections. 

Ensuite ce tournoi-là, on ne peut pas dire qu’il nous ait appris grand-chose sur le niveau de nos joueuses. Par contre, celui qui va venir [le tournoi de la Manga] va être un peu plus intéressant. Le seul inconvénient, c’est qu’on ne peut y mettre que des U23. Mais on s’adapte. » 

Morgane Huguen