Deuxième journée du groupe B et l'Espagne qui prend les commandes après sa victoire face au Japon. Un succès qui rapproches les joueuses de la Roja de la qualification en quarts. A l'inverse, le Canada est pratiquement hors course après sa défaite face au Nigeria.

 

C'était un match attendu entre deux équipes qui peuvent bien figurer dans cette compétition. Le Japon et l'Espagne, c'était l'affiche de la finale de la Coupe du monde U17, il y a deux ans et remportée par le Japon. De part et d'autre, elles sont une douzaine de joueuses à avoir pris part à ce match, ainsi que la sélectionneuse japonaise Asako Takakura qui a accompagné cette génération de joueuses avant de rejoindre la sélection des A qu'elle dirige désormais.

Sur le terrain, les débats sont équilibrés. Le vent vient jouer son rôle dans ce match, avantageant tour à tour les deux équipes. En première période, le Japon se procure quelques occasions, mais peu de tentatives cadrées à l'image de cette tête de la capitaine Ruka Norimatsu qui échoue à quelques centimètres du poteau droit.

Côté espagnol, c'est Andrea Falcon qui apporte le plus souvent le danger par ses déboulés sur le côté gauche, c'est d'ailleurs elle qui place la première frappe espagnole au but à la 25e minute après une récupération haute de Patri Guijarro.

Dès la pause, les deux coachs font d'ailleurs des changements dans leurs lignes offensives. Nahikari Garcia est remplacée par Maria Caldentey et Narumi Miura par Mami Ueno. Deux joueuses qui avaient marqué lors de la première journée face au Canada et au Nigeria.

Mais ces changements n'apportent pas de déclic particulier. On observe un match fermé, une partie équilibrée, une impression qui s'accentue dans cette seconde période avec des défenses qui s'ajustent un peu plus pour contrer les joueuses offensives les plus dangereuses de part et d'autre.

 

Le vent avait tourné

Malgré tout, on voit que les Japonaises ont dû mal à gérer le vent contraire. Les dégagements japonais sur les temps faibles reviennent encore plus vite, et les Nadeshiko sont souvent obligées de batailler dans leur propre camp pour le contrôle du ballon, loin du pressing haut qu'elles étaient capables d'imposer en première période. Une situation qui aboutit à plusieurs coups francs espagnols dans le camp adverse et qui porte le danger devant le but de Chika Hirao.

Pourtant on a le sentiment que le match pourrait se conclure sur un nul, les deux équipes se craignant trop pour lancer toutes leurs forces dans une bataille, finalement peu décisive. Dans ce contexte, c'est finalement un coup du sort qui fait basculer la rencontre. Sur un coup franc de Maria Bores, côté gauche le ballon est touché de la main par Hisui Haza au premier poteau. L'arbitre de la rencontre n'hésite pas et désigne le point de penalty. La sanction est transformée par Maria Caldentey qui donne l'avantage à l'Espagne (81e).

Un score de 1-0 qui restera inchangé jusqu'à la fin de la rencontre. Pour l'Espagne, cette victoire assure pratiquement la qualification en quarts, même si elle auront besoin d'un résultat positif face au Nigeria pour s'assurer la première place. Pour le Japon en revanche, cette défaite sonne comme un premier accroc pour une équipe attendue après son succès en U17 il y a deux ans. Une défaite révélatrice ou salutaire, réponse dans trois jours face au Canada.

 

Des erreurs défensives qui coûtent cher

Des jeux de mains, c'est aussi ce qui a peut-être fait basculer le match entre le Nigeria et le Canada. Les deux équipes, largement battues lors de la première journée, avaient besoin des trois points pour entretenir leurs espoirs respectifs de qualification.

A ce jeu, c'est le Canada qui prend le meilleur départ avec une ouverture du score au quart d'heure de jeu. C'est la québecoise Gabrielle Carle qui marque (15e), sur un centre en retrait de Deanne Rose, auteure d'un bon travail pour échapper à la pression défensive d'Ugochi Emenayo.

Après ce but, le Canada semble à même de résister à la pression du Nigeria et des attaques qui manquent souvent de justesse technique pour pouvoir inquiéter Rylee Foster. Peu de situations favorables aux joueuses africaines. Mais encore une fois dans ce groupe B, une main fait changer le cours du match. Cette fois-ci c'est Bianca Saint-Georges, la capitaine canadienne qui est sanctionnée par l'arbitre. Une occasion en or pour un Nigeria peu dangereux offensivement. C'est Chinaza Uchendu qui se charge de le tirer et d'égaliser pour son équipe (45+1).

La suite ressemble à un cauchemar pour la défense canadienne. Dès le retour des vestiaires, le Nigeria double la mise. Sur un centre venu de la droite, Bianca Saint-George tente de dégager au pied mais sa frappe bute dans la surface sur Chiwendu Ihezuo. Le ballon revient dans l'axe à l'entrée des six mètres et Joy Bokiri se saisit de l'offrande avec une demi-volée en force qui finit au fond des filets (46e).

 

Une qualification qui s'envole (ou presque...)

La suite du match ne voit pas le Canada parvenir à renverser à nouveau le match en sa faveur. Le Nigeria, plus à l'aise, n'en est pas moins plus dangereux face au but. Mais la maladresse coûte une nouvelle fois au Canada. Cette fois-ci c'est Rylee Foster, sur un dégagement aux six mètres, qui fait le choix de jouer court sur sa coéquipière Sarah Stratigakis.

Sous pression, la latérale gauche canadienne remet immédiatement le ballon à Foster. La gardienne canadienne panique et dégage sur Ihezuo venu au pressing. L'attaquante nigériane qui n'en demandait pas tant, récupère le ballon qu'elle envoie au fond des filets avant que Foster ne puisse intercepter le ballon (73e).

3-1, et les espoirs de qualifications du Canada qui s'effritent presque totalement. Abattues, les joueuses américaines ne trouveront pas les ressources pour revenir dans un match qui se prolonger de plus de dix minutes au-delà du temps réglementaire. Beaucoup d'arrêts de jeu avec des joueuses blessées de part et d'autre et une fin de match en pente douce.

Pour le Canada, il faudra s'imposer 5-0 lors de la dernière journée face au Japon et espérer une défaite du Nigeria pour espérer une qualification. Autant dire un scénario de science-fiction vu ce qu'ont montré les différentes équipes jusqu'à présent. Le Nigeria s'est lui offert une finale face à l'Espagne face à qui les joueuses du Peter Dedevbo joueront leur qualification.

Hichem Djemai