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La position du Maroc dans le classement FIFA féminin a été un sujet de conversation en constante évolution cette année, oscillant sans cesse entre la 60ème et la 64ème place, en fonction des résultats et des fluctuations de points. Pour l'instant, l'équipe se situe à la 64ème place avec 1 407,21 points. Elle a eu sa part de hauts et de bas cette année - grimpant à la 60ème place en mars après quelques victoires amicales, puis redescendant suite à une finale de CAN perdue. Mais il y a quelque chose que les chiffres ne montrent pas : les classements de la FIFA ne sont que des coordonnées sur une carte. Ils vous indiquent juste où vous êtes, pas le chemin parcouru.
64e Place FIFA : Entre Progrès et Défis
Pour comprendre ce que signifie la 64ème place, il faut se mettre dans le contexte. Le Maroc a perdu quatre places dans le classement de cet été, malgré sa qualification en finale de la CAN féminine 2024 pour la deuxième fois d'affilée, s'inclinant 3-2 face au Nigeria devant son public au Stade olympique de Rabat. C'est la dure réalité du système de classement de la FIFA : parfois, arriver en finale ne suffit pas lorsque vous affrontez des équipes qui ont des décennies d'infrastructure derrière elles.
Sur le continent africain, le Maroc reste classé troisième derrière le Nigeria (36ème) et l'Afrique du Sud (54ème) - une position défendue grâce à leur détermination et à la maîtrise tactique de leur entraîneur, Jorge Vilda, qui a repris les commandes en octobre 2023. La troisième place en Afrique peut paraître modeste à première vue, jusqu'à ce que vous vous souveniez qu'il y a 54 nations sur ce continent - et que la plupart des équipes, elles aussi, se battent pour des miettes de financement, alors que leurs homologues masculins reçoivent une part bien plus importante du gâteau.
Le classement du football féminin marocain raconte l'histoire d'un progrès en marche dans un sport qui n'a commencé à recevoir des investissements sérieux que dans les dernières années. Avant 2022, les Lionnes de l’Atlas restaient presque invisibles sur la scène internationale.
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Football Féminin Africain : Une Révolution Silencieuse
Le football féminin en Afrique est un monde à part, pleinement enraciné dans une contradiction fascinante. Il y a une visibilité sans précédent - nous avions la participation du Maroc à la Coupe du Monde 2023, où Nouhaila Benzina devenue la première joueuse à jouer pour le Maroc en portant un hijab. Ce moment a résonné bien au-delà du sport. Mais il y a un problème : les investissements dans ce domaine restent lamentablement insuffisants.
La 36ème place du Nigeria est le symbole de l'excellence africaine : elle a gagné le titre de la CAN féminine 11 fois, compte des joueuses qui jouent dans les meilleurs championnats européens et possède une structure professionnelle que tout le continent admire. L'Afrique du Sud, à la 54ème place, bénéficie d'une meilleure structure de championnat national et d'un soutien gouvernemental constant. Alors, la troisième place continentale du Maroc — ce n'est pas un échec. C'est la preuve d'une progression fulgurante partant d'une base solide.L'écart se creuse : trois nations se démarquent tandis que les autres peinent à suivre le mouvement. Depuis que le Cameroun a chuté à la 66ème place, la Côte d'Ivoire à la 71ème et le Mali à la 79ème, il devient de plus en plus compliqué pour ces équipes de se maintenir dans la course. La dernière décision de la CAF d'étendre la CAN féminine 2026 à 16 équipes reconnaît simplement cette réalité—plus de nations ont besoin de matchs compétitifs pour faire des progrès.
Ce qui se produit au niveau de la base ne se reflète pas en points exactement. À Casablanca, des académies de football féminin se multiplient. À Marrakech, des entraîneurs de jeunes reçoivent enfin la formation dont ils ont besoin. L'infrastructure que les nations européennes ont mis trente ans à construire est condensée en une décennie. Cette accélération n'est pas sans difficultés de croissance, ce qui se traduit par la volatilité de la position du Maroc au sein de la FIFA.
Au-Delà des Chiffres : L'Impact Réel du Football Féminin Marocain
Lorsque le Maroc a atteint la finale de la CAN féminine 2022 et s'est qualifié pour sa première Coupe du Monde, elles ont fait l'histoire, mais pas simplement en la faisant tourner la page—elles l'ont réécrite de A à Z. En Australie/Nouvelle-Zélande en 2023, elles se sont qualifiées pour les huitièmes de finale malgré leur statut d'équipe la moins bien classée à y parvenir, battant à la fois la Corée du Sud et la Colombie en phase de groupes.
Cette course en Coupe du Monde a tout changé. Soudain, le nom de Ghizlane Chebbak est devenu familier dans chaque médina et chaque village. D'un jour à l'autre, le FAR Rabat—la force dominante du football féminin marocain et concurrente en Ligue des Champions féminine de la CAF—voyait des jeunes filles supplier pour rejoindre son académie. En un instant, les parents qui avaient autrefois découragé leurs filles de jouer les poussent désormais aux entraînements.
Le système de classement n'est pas en mesure de mesurer ce changement culturel. Il ne peut pas mesurer à quel point l'accueil réservé par le Maroc à deux éditions consécutives de la CAN féminine (2022 et 2024) a rendu le football féminin naturel dans la conscience publique. Il ne peut pas prendre en compte le fait que la capitaine Chebbak parle avec confiance de tester l'équipe contre des « adversaires coriaces » et d'améliorer les « points faibles »—c'est le langage des professionnelles et non celui des amatrices se vautrant dans le plaisir.
Le calendrier amical récent du Maroc—victoires contre le Ghana, match nul contre Haïti, défaite face au Cameroun, victoires contre la Tunisie—représente la stratégie de Jorge Vilda : une expérience de matchs compétitifs contre des adversaires variés. Chaque match, gagné ou perdu, alimente les données dans l'algorithme de la FIFA, mais ce qui compte plus c'est qu'il construit le vocabulaire tactique de l'équipe.
Objectif Top 50 : Les Défis des Lionnes de l'Atlas
La 64ème place est à la fois une réalisation et un plafond, du moins pour l'instant. Pour percer dans le top 50—pour vraiment rivaliser avec les puissances européennes et sud-américaines—le Maroc a besoin de plus que des joueuses talentueuses et des fans passionnés.Elles ont besoin de matchs amicaux internationaux réguliers contre des adversaires du top 20. Finalement, des défis de programmation signifient que le Maroc se retrouve souvent en Afrique ou face à des équipes de niveau intermédiaire. Pourtant, le système de classement récompense les victoires contre des équipes mieux classées ; sans accès à ces matchs, le progrès ne va pas loin.
Elles ont besoin d'exportations de joueuses pour les championnats européens d'élite. D'ailleurs, certaines Lionnes de l'Atlas ont déjà quitté le pays pour jouer à l'étranger, mais le flux n'en est pas encore vraiment constant. Et c'est tout le contraire de ce qui se passe en Espagne—numéro un au classement FIFA féminin depuis août—qui compte sur le succès du FC Barcelone Féminin en Ligue des Champions et sur le développement circulaire entre club et pays. Le Maroc a grandement besoin de voies similaires.
Elles ont besoin d'une infrastructure solide et bien établie pour le développement des jeunes. La génération actuelle est la pionnière ; la suivante doit hériter de bonnes structures, et non les reconstruire. L'investissement dans la formation des entraîneurs, les sciences du sport et l'identification des talents doit se poursuivre au-delà des simples cycles de tournois.
Et franchement, elles ont besoin d'un engagement financier qui correspond à leur ambition. La Fédération Royale Marocaine de Football a accru son soutien, mais le football féminin continue de tourner avec une dizaine de budgets masculins. Le prix de la CAN féminine a atteint un million de dollars pour les vainqueurs de 2024—une somme non négligeable, mais largement éclipsée par les tournois masculins.
Point de Passage, Pas Plafond
Il y a une photo qui a circulé après la défaite du Maroc en finale de la CAN féminine 2024. Elle montre Benzina assise seule sur le terrain, son hijab un peu en désordre, les mains recouvrant son visage. La dévastation, si vivante dans les couleurs rouges et vertes. Mais à l'arrière-plan, il y a autre chose : des milliers de supporters marocains debout, applaudissant. Non pas pour consoler, pas pour pleurer—pour célébrer.
C'est la vraie histoire que le classement FIFA féminin ne peut pas raconter. La position du Maroc à la 64ème place représente des années de négligence surmontées, des barrières brisées, des stéréotypes éclatés. Elle représente les Lionnes de l'Atlas qui s'entraînent sous le soleil et la poussière, car elles croient que leurs filles s'entraîneront dans des installations de classe mondiale. Elle représente de petites filles à travers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient qui voient Benzina jouer et pensent : « Moi aussi, je pourrais faire ça. »
Le classement bougera. Les victoires et les défaites feront bouger les chiffres. Le Maroc pourrait grimper à la 58e place, pourrait descendre à la 68ème. Mais ce qui ne changera pas, c'est la trajectoire—vers le haut, résolue, envahissante.
À Rabat, ces filles sur les lignes de touche regardent toujours, enregistrent toujours, rêvent toujours. Elles ne s'intéressent ni aux coefficients FIFA ni aux algorithmes de classement. Elles savent juste que des femmes en maillot rouge jouent au football sur la scène mondiale, et que ça compte bien plus que n'importe quel chiffre pourra jamais le dire.
La soixante-quatrième place n'est pas le toit. C'est là que l'ascension devient vraiment passionnante.