Arrivée en provenance du GPSO 92 Issy, Clara Creus a été sensationnelle pour son premier match avec Vendenheim, victorieux 4-2 du club allemand de 3e division, Riegelsberg à la Women's Cup du Grand Est. La défenseure centrale a su allier technique et hargne sur le terrain, pour être une joueuse clé de Vendenheim !

 

Coeurs de Foot - Quel est ton ressenti sur ce match ?

Clara Creus - C'était mon premier match de la prépa personnellement. J'étais plutôt contente de notre première mi-temps (Clara Creus n'a pas joué en deuxième mi-temps, suite à une douleur ressentie en fin de première mi-temps, ndlr), c'est vrai qu'on doit poser encore plus le ballon, le faire tourner plus aussi.

C'était notre première victoire donc ça valide le travail fourni en entraînement et ça nous donne de la confiance également pour la suite.

 

CDF - Tu es une joueuse très technique, c'est assez rare en tant que défenseure ?

C. C. - (rires gênés) J'étais milieu de terrain avant et je suis espagnole, donc c'est un peu notre point fort je dirais la technique.

C'est important je trouve pour un défenseur d'avoir cela dans sa palette, je pense que ça peut aider beaucoup l'équipe pour relancer le ballon et se dégager de certains dangers (comme sur une offensive adverse, où Clara Creus récupère le ballon sur une roulette dans la surface de réparation face à une attaquante adverse, avant de transmettre sur le côté) et aussi de relancer le jeu vers l'avant le plus proprement possible.

 

"Le football moderne a beaucoup évolué sur cela."

 

CDF - Technique, et hargneuse aussi on peut dire ?

C. C. - (rires) Merci ! Le football moderne a beaucoup évolué sur cela. Le défenseur doit être polyvalent aussi, car il peut monter avec le ballon et apporter des solutions aux attaquants également.

Je suis contente d'avoir l'opportunité d'avoir du temps de jeu, afin de m'améliorer, de reprendre goût au terrain et d'exprimer mon football (Clara Creus n'a joué qu'un seul match avec le GPSO 92 Issy la saison dernière, ndlr).

 

CDF - Est-ce que tu as fait des sélections jeunes avec l'Espagne ?

C. C. - J'ai été appelée une fois en U16 avec la sélection espagnole, quand j'étais plus jeune [au PSG].

Je suis arrivée à 14 ans en France, depuis Madrid, mais je suis d'origine catalane, de Barcelone. Mon père devait venir à Paris pour son travail et donc on devait tous venir avec lui, mais là ils repartent en Espagne (sourire), puisque mon petit frère a terminé l'école (rires). 

 

"Je sais où je veux aller"

 

CDF - Tu vas rester seule à Vendenheim ? C'est vraiment ta passion le football si tu restes, malgré l'absence de tes proches justement ?

C. C. - Oui bien sûr ! Je suis venue aussi pour l'université de Strasbourg, je passe un Master 1 en APAS (Activités Physiques Adaptés pour la Santé). Il faut faire des sacrifices, même si l'éloignement avec ma famille sera compliqué parfois, je sais où je veux aller et ils me soutiennent dans mes projets.

 

CDF - On a remarqué aussi que tu étais la seule à donner des consignes à tes coéquipières. D'où cela te vient ?

C. C. - (sourire) C'est mon poste qui veut cela avant tout, avec la gardienne. En tant que défenseure centrale, c'est à nous de parler, surtout aux joueuses, et je pense que la communication c'est important, notamment dans le jeu et c'est à nous aussi de donner la voix pour avertir du danger et apporter une assise défensive la plus solide possible à l'équipe.

 

CDF - Tu nous fais penser un petit peu à Irène Paredes dans ton style de jeu et ton regard surtout. 

C. C. - (rires gênés) C'est vrai ? (elle nous regarde surprise qu'on la compare à l'ex-Parisienne) Merci ! C'est mon idole (sourire) !

Elle est vraiment là haut, c'est incomparable, elle est au Barça maintenant en plus. Les Basques sont les plus forts en Espagne, ils sont connus pour ça et comme Irène Paredes justement.

 

"C'est vraiment le summum de mon accomplissement personnel."

 

CDF - Est-ce que tu te vois évoluer au fil de ta carrière au milieu de terrain peut-être ou tu comptes rester défenseure centrale plutôt du coup ? Arriver à marquer des buts comme Irene Paredes également ?

C. C. - Moi personnellement j'aime bien être derrière, je trouve que le poste me correspond parfaitement, mais ça ne me dérange pas de jouer 6 non plus, j'aime bien le poste et si l'équipe a besoin de moi dans ce secteur, j'y vais, j'ai aucun problème !

Oui (sourire) si j'arrive au niveau d'Irène Paredes pour moi [c'est formidable], c'est mon objectif, c'est vraiment le summum de mon accomplissement personnel.

 

CDF - Tu te vois repartir en Espagne aussi ? Dans quel club ?

C. C. - J'aimerai bien aussi. Quand je termine mon cursus universitaire, ça serait bien oui. Mon rêve c'est le Barça (sourire) et si j'arrive à jouer avec Irène (rires) [je serais la plus heureuse] !

 

Photo : Giovani Pablo

Dounia MESLI