Après la grosse désillusion face à l'Angleterre, défaite aux tirs au but 4-2 après le match nul 1-1 et qui a privé les Bleuettes d'une médaille de bronze à leur propre mondial, Christy Gavory a réagi avec un peu de recul et de la retenue par rapport à ces coéquipières. Un état d'esprit de compétitrice qu'elle ne manquera pas d'affiner, pour grimper les échelons en équipe de France.

 

CDF - Ton analyse à chaud sur le match ?

Frustrant. On a fait le travail, on a appliqué les consignes du coach, on a tout donné. Un peu de regrets forcément mais on a fait le travail.

 

CDF - C'est vrai qu'être éliminées aux tirs aux buts, c'est dur à avaler ?

Dur ? C'est un peu aléatoire surtout. On sait pas mais pour celles qui ont raté, c'est pas un drame. Elles ont tiré et elles ont eu le courage de le faire. C'est ça une équipe.

 

Sur le plan personnel, satisfaite de ton Mondial ?

J'ai pas énormément joué mais la plupart du temps, je me suis sentie bien sur le terrain, j'ai quand même apporté à l'équipe mais c'est pas forcément à moi de juger mes performances.

 

CDF - Ce Mondial pour l'Equipe de France était comme les montagnes russes. Vous avez fait une bonne performance puis une mauvaise contre la Nouvelle-Zélande, bonne, mauvaise. Comment tu l'expliques ?

Je ne sais pas du tout. Peut-être moins d'ambition, peut être un peu trop de confiance. Je sais pas trop comment l'expliquer, mais on n'a pas toujours été au même niveau.

 

CDF - Ça a manqué aussi de concentration aussi dans les passes, les remises. Est-ce que c'est la pression, le stress ?

Je ne sais pas parce que je n'étais pas tout le temps sur le terrain, donc forcément je ne peux pas savoir ce que les coéquipières ressentent. Mais je pense qu'on avait un peu peur parfois, un peu de pression sachant qu'on est chez nous, il y a beaucoup de monde. Je pense qu'on était capable de jouer.

 

CDF - C'est vrai que l'adversaire n'avait pas de pression comparé à vous ?

Ça je ne sais pas, peut-être un peu. 

 

Une anecdote que tu garderas toute ta vie ?

Plutôt une petite phrase. Pour le coq, pour la France, vive la République !

 

CDF - Est-ce que ça manquait de leader ? On avait vu que l'Espagne a Patri [Guijarro] qui a guidé l'équipe vers la victoire contre vous en demi, là il y a eu Gerogia Stanway...

Peut-être. Après, on ne se base pas que sur une fille, je pense que tout le monde aurait pu ajouter sa touche et je pense que ça nous aurait emmené plus haut.

 

CDF -  Est-ce que ça disperse pas de compter sur tout le monde et de ne pas avoir quelqu'un qui t'emmène plutôt ?

Pas forcément. Après faut savoir faire la part des choses, il ne faut pas se focaliser sur une seule fille et pas sur les autres ou vraiment que sur les individualités. Si on avait tout mis ensemble, on aurait été beaucoup plus loin.

 

CDF - Comment tu vois la suite maintenant avec Metz ? Ça va être une grosse saison.

Ah oui. On cherche déjà le maintien. Après personnellement, j'espère avoir le plus de temps de jeu possible et progresser au maximum.

 

CDF - C'est une belle expérience pour toi ce Mondial avant d'entamer cette saison ?

Oui, c'est sûr. C'est une belle expérience qu'on pourra apporter au club et même personnellement, j'en garde de bons souvenirs et ça me fera que grandir.

 

La Coupe du Monde, ça a quelque chose d'enrichissant, j'imagine ?

Oui bien sûr, surtout que c'est chez nous. Forcément, c'est beaucoup de souvenirs et on en garde de bons souvenirs.

 

On a vu que l'Espagne était un cran au-dessus, le Japon aussi. Est-ce que finalement, 4ème, c'est la place de la France ? 

Non, je pense qu'on est capables de mieux faire après, c'est notre place. On la prend quand même, mais c'est comme ça.

 

Propos recueillis par Dounia Mesli

Karim Erradi