La réaction de Christophe Parra, coach de la section féminine de l'Olympique de Marseille, tout juste après le dernier match de la saison contre Juvisy à Bondoufle. Une rencontre particulière pour les deux clubs et les deux équipes, qui a été glanée de peu par les Juvisiennes (2-1), défaites à l'aller par Marseille. Une façon de remettre le tableau des confrontations entre les deux adversaires du jour à égalité.

 

Le résumé du match => D1 (22e journée) : Juvisy gagne sa dernière, Marseille termine 4ème

 

Christophe Parra - Sur le match en lui-même pas trop de commentaires. Sur le plan sportif je pense que c'était surtout un match particulier. Particulier pour le football féminin français, avec l'arrêt de Sandrine Bretigny mais aussi de sa grande amie, Sandrine Dusang. Donc on savait que ça allait être très particulier. Je ne suis pas entrain de dire qu'on est venu pour faire de la figuration, pas du tout. On est venu comme on l'a fait depuis le début en essayant de réfléchir au mieux et en essayant de poser des problèmes à Juvisy. Mais je pense que sur le match aujourd'hui, Juvisy a été bien meilleur et mérite sa victoire.

 

Coeurs de Foot - En seconde mi-temps tout de même vous avez égalisé rapidement, est-ce que à ce moment là vous ne pensiez pas à faire basculer encore plus le match en votre faveur, en le gagnant ?
Christophe Parra - On a égalisé rapidement. On a eu un bon quart d'heure, on peut même scorer derrière, il y a eu quelques situations un peu plus intéressantes, on a joué un petit peu plus haut et on est arrivés à avoir un peu plus de maîtrise, au lieu de rendre rapidement le ballon à l'adversaire et arriver à un moment donner, à ne pas pouvoir se projeter et à mettre en place un peu plus notre animation offensive. On a eu beaucoup de déchets après ce premier quart d'heure [45e à 60e] sur la deuxième mi-temps. On a eu quand même pas mal de difficultés à progresser et à pouvoir permettre à notre bloc d'avancer. Bon en attaque rapide, on a peut être eu deux, trois situations qui auraient pu nous permettre de scorer, mais je pense que sur l'ensemble du match Juvisy n'a pas volé sa victoire.

 

Coeurs de Foot - Si on parle de bilan de la saison de l'Olympique de Marseille, pour sa première en D1, c'est tout de même une bonne saison pour vous, avec cette quatrième place au bout ?
C.P. - C'est une saison qui a été longue, difficile avec une entame pour le moins particulière. Sur les sept premiers matchs, cinq matchs à l'exterieur, deux matchs à domicile où on a reçu Lyon et Montpellier donc le départ a été compliqué. Le coup du sort fait que notre première grande prestation contre Juvisy à Marseille, nous a permis d'engranger une victoire et de lancer enfin un petit peu le fruit du travail des filles et de leurs investissements et on est restés de nombreux matchs attelé à la victoire. Surtout à comment faire [pour gagner] et à la remise en questions régulières dans la productivité et le travail. 

 

"On va pour l'instant un petit peu savourer."

 

Coeurs de Foot - C'est peut être un peu tôt pour en parler, mais vous allez changer quelque chose pour l'année prochaine ?
C.P. - Bah écoutes on va surtout profiter pour l'instant, et on va se projeter tranquillement comme on le fait depuis le début de la saison et je dirais depuis six ans, avec beaucoup de réflexions, beaucoup d'analyses et beaucoup de maturité. On va pour l'instant un petit peu savourer.

 

Coeurs de Foot - Dernière question ça concerne Bordeaux, qui parvient lui aussi à se maintenir dans le dernier sprint. C'est un promu comme vous. Qu'est-ce que vous en pensez ?
C.P. - Je n'ai pas la connaissance, la mémoire ou tout simplement les deux pour savoir à quand remonte ce fait là [d'avoir deux promus qui se maintiennent dès la première année]. Je pense que ça fait de nombreuses années où tous les clubs qui montaient de la D2 à la D1, redescendaient. (sourire) Là y'a coup double donc oui c'est à souligner. Ca montre que ces deux clubs et ces deux équipes ont peut être eu la volonté associée au travail, qui permet de temps en temps, de gravir quand même pas mal de montagnes et de cols difficiles pour faire référence au tour de France. 

 

Coeurs de Foot - A l'inverse Saint-Etienne descend, c'est quand même une grosse perte pour la D1 Feminine ?
C.P. - Bah oui, bien sûr bien sûr, après c'est le sport, c'est la loi du sport, c'est comme ça, on le sait. Y'a aussi des clubs amateurs qui sont là et qui défendent chèrement leur peau et il faut le souligner et reconnaître l'ensemble de leur oeuvre et l'ensemble de leur travail depuis de nombreuses années. Donc c'est la loi du sport et il faut l'accepter.

Dounia MESLI