Après le match, Christophe Parra, le coach marseillais était comme nous entre deux eaux. La déception du résultat malgré une bonne partie de l'OM avant de craquer en fin des matches. Ses premières réactions après le 32e de finale de Coupe de France perdu (2-1) face à Montpellier

 

« C'est un sentiment bizarre, très particulier. Beaucoup de frustration vu la finalité. Prendre le deuxième but et se faire éliminer juste derrière avec le coup de sifflet final, c'est sur que ça fait mal au cœur, surtout contre une équipe de Montpellier qui aujourd'hui est co-leader du championnat de France (…)

Il y a quand même beaucoup de positif à retenir. Je pense sur le plan mental, sur le plan psychologique, comment les filles ont abordé le match, la façon dont elles l'ont géré. Au niveau sportif, on a fait une très bonne première mi-temps. On les a vachement gêné, on arrive à scorer derrière, on arrive à tenir le ballon, elles ont eu du mal à se projeter. On concède très peu d'occasions.

Après on savait que sur la deuxième mi-temps, il allait se passer quelque chose. Les filles étaient prévenues mais bon, elles ont fait face avec beaucoup de valeurs. On a eu un peu plus de mal à tenir le ballon, à progresser, à se projeter donc on a subi mais bon on peut arriver comme ça dans un match de Coupe de France contre une telle équipe aux penalties. Malheureusement, c'est ce qui montre la différence et qu'il faut arriver à assimiler. Et ça nous montre le progrès qu'il reste à faire pour arriver à battre une équipe comme Montpellier. »

Qu'est qui a manqué à votre équipe ?

« On prend deux buts. Bon le premier malheureusement c'est une erreur, on aurait certainement pu l'éviter (…) Bon le deuxième, arrivé à la 96e ou 97e minute, je vais dire une erreur tactique mais bon je pense qu'après une telle débauche d'énergie et le manque de lucidité a fait qu'on a malheureusement dézonné sur cette situation-là mais difficile d'incriminer les filles parce qu'elles ont tellement donné et fait preuve de tellement de concentration et de pertinence dans le jeu notamment sur le plan défensif en deuxième mi-temps. Donc n'incriminons personne, l'important c'était de préparer au mieux le match de Rodez et je pense que malgré la défaite, on engrange encore de la confiance. »

Comment vous avez abordé ce match de Coupe, avec la volonté d'aller loin en ou plutôt comme un bonus pour l'équipe ?

« On a abordé ce match comme un match de compétition. Donc je pense que tous les matches de compétition, quand on rentre sur le terrain, et c'est le cas depuis le début de l'année même quand on a traversé une période un peu plus compliqué, et comme on risque de rencontrer dans la deuxième phase. On rentre pour le gagner, tout simplement.

Après, c'était important, après la coupure, après la trêve, de retrouver un petit peu la dynamique que l'on avait en fin d'année pour essayer de préparer au mieux Rodez. Donc c'était un peu particulier, à la fois gagner un match de compétition et essayer de pouvoir gêner Montpellier le plus longtemps possible et le mieux possible et aussi faire une passerelle pour préparer Rodez et retrouver le chemin des terrains, de la compétition, engranger du rythme et pourquoi pas engranger de la confiance. »

Montpellier c'était une défaite 5-0 en septembre, là une défaite 2-1 dans les dernières secondes, c'est le signe d'une progression de l'OM cette saison...

« Tu donnes aussi ta réponse dans la question (sourires). C'est vrai qu'on avait quand même encaissé cinq buts contre Montpellier, on avait pas marqué. On arrive aujourd'hui encore à marquer contre une équipe du haut du tableau et sur le plan défensif, je pense que les filles ont vachement répondu pour essayer au mieux de répondre aux caractéristiques de l'animation offensive de Montpellier.

On a vraiment fait face avec une animation offensive bien orchestrée, bien en place, avec aussi essayer de mettre un peu de l'impact pour les empêcher de développer leur jeu et de pouvoir se créer des situations. Je pense que à la fois sur le plan défensif et offensif, sur le plan de la maîtrise, on a vachement progressé. Mais, encore une fois rester les deux pieds sur terre et bien analyser les situations, savoir pourquoi on a réussi à évoluer et à progresser et quels sont aussi les manques que l'on a encore et quel est le chemin encore à parcourir et la progression dont on doit faire preuve. »

Un onze-type pour l'OM cette saison ?

« On était sur trois victoires consécutives, on a réussi à gagner à Saint-Étienne donc ça me semblait effectivement logique de repartir avec le même onze. Oui, on est dans une bonne dynamique, les filles bossent sérieusement à l'entraînement. Celles qui ne jouent pas, c'est aussi compliqué parce qu'elles sont vachement investies, elles travaillent, elles évoluent, elles progressent aussi à l'image du groupe donc c'est pas toujours des choix faciles.

Mais je pense que la réussite ne se résume pas simplement aux onze filles dont tu parles mais au travail de tout un groupe. Un groupe qui vit bien ensemble, tout se passe très bien, elles vivent bien ensemble. C'est beaucoup de bonheur. »

Hichem Djemai