Après presque sept années au service de l'équipe de France militaire femmes et hommes, Christophe Horta rejoint le Conseil International aux Sports Militaires à Bruxelles. Une promotion que le Français a accueilli avec fierté.
"La sélection militaire n’est pas
une sélection de substitution."
Coeurs de Foot - Pour remonter un peu dans le passé. Comment tu es arrivé à ce poste avec l'équipe de France ?
Christophe Horta - En 2012 le Centre National des Sports de La Défense recherchait un responsable des équipes de France militaires. J’ai posé ma candidature et c’est mon profil qui a été retenu.
CDF - Qu'est-ce que tu retiendras de ton expérience avec les militaires (sur le terrain) ?
C. H. - Je retiendrai que l’on a su faire évoluer cette équipe, notamment grâce à la convention qui lie le ministère des armées à la FFF. Nous avons pu construire cette équipe ensemble et l’amener à la seconde place des jeux mondiaux en Corée du Sud en 2015 et surtout au titre de championne du monde militaire en 2016 (premier titre mondial militaire dans un sport collectif). Je retiendrai également tous ces moments partagés avec les joueuses et le staff, du début jusqu’a maintenant. J’ai côtoyé des personnes formidables.
"L’idée est que le maximum de joueuses
du championnat D1 voir D2 soit vues"
CDF - Tu as vu plusieurs joueuses passer en sélections, tu as vécu de gros moments dont le trophée en 2016. Est-ce que c'est l'anti-chambre des A ou c'est plutôt un moyen de relever le niveau du championnat de France en donnant l'occasion à des joueuses, de connaître un peu le monde professionnel avec l'équipe de France ?
C. H. - Non ce n’est pas l’antichambre des A. L’antichambre des A, c’est l’EDF(B) et les U20. En revanche nous travaillons en parfaite harmonie avec Jef Niemezcki sur la sélection des joueuses. La sélection militaire est également vue et validée par Corinne Diacre. L’idée est que le maximum de joueuses du championnat D1 voir D2 soit vues, afin d’alimenter le vivier de joueuses et que cela puisse éventuellement servir l’équipe de France B ou A. Cela a été le cas pour certaines. Le Garrec, Peyraud-Magnin, Lorgere, Robert, Bilbaut, Babinga.....entre autres sont parties en B ou en A.
La sélection militaire n’est pas une sélection de substitution. Il y a eu et il y a un encadrement de très haute qualité, avec des cadres techniques mis en place par la FFF (Loisel, Ettorre, Moureaux, Voutier). Ceux ci sont accompagnés par des cadres techniques militaires (diplômés également) tout aussi compétents. Cette sélection fonctionne de la même manière qu’une sélection nationale, et après chaque stage et/ou compétition, un rapport est envoyé au DTN et au sélectionneur de l’EDF(B).
La seule difficulté que l’on rencontre est que certains clubs (une minorité ne veulent pas que leur(s) joueuse(s) vienne(nt) en sélection avec nous). Ils se trompent complètement, car ils empêchent leur joueuse de franchir un palier, d’avoir de la visibilité et surtout de peut être progresser au sein des équipes de France. C’est vraiment dommage.
CDF - Quelles seront tes prochaines missions ou objectifs à Bruxelles ?
C. H. - Je suis muté au Conseil International du Sport Militaire (CISM) pour de nouveaux projets et je quitte mon poste de responsable des équipes de France militaires. Mes prochaines missions seront liées à l’organisation des grandes manifestations sportives du CISM, notamment les jeux mondiaux d’été et d’hiver. Et dans un avenir proche vraisemblablement, la responsabilité du football international militaire, avec pour objectifs de mettre en place des conventions avec les instances internationales. Cela afin de travailler et développer divers domaines, comme cela s’est fait avec la FFF.
"C’est la 3e plus grosse manifestation
sportive au monde"
CDF - Est-ce que tu vas superviser les prochains jeux en Chine ? Mais ça ne sera plus avec l'équipe de France ?
C. H. - Effectivement je serai en Chine, mais pas avec l’équipe de France. Sur ces jeux mondiaux d’été (équivalent des JO) j’aurai la responsabilité du protocole sportif (toutes disciplines). Les jeux mondiaux vont rassembler plus de 10.000 athlètes. C’est la 3e plus grosse manifestation sportive au monde, après les JO et la Coupe du Monde de football (garçons). La Chine a investi plus d’un milliard d’euro sur ces jeux. Le niveau sportif est international et cela dans toutes les disciplines. Le niveau du football du féminin est que, les sélections qui font les phases finales (Brésil, Chine, Corée du Sud...) ont des joueuses qui pourraient toutes jouer dans le championnat de D1.
CDF - On sent qu'il y a une vraie fierté de service aux autres dans ton parcours ? C'était important de servir la France ?
C. H. - Cela fait 32 ans que je sers la France sous divers aspects militaires. Je l’ai servi sur le terrain en opération extérieur (ex-Yougoslavie et Afghanistan) et je l’ai servi sur les terrains de football ! Dans le domaine du football, l’important pour moi à été d’apprendre, de partager mes connaissances et mon expérience et de les mettre au service du football militaire, notamment le football féminin.
Donc oui, c’est une fierté d’avoir servi mon pays en étant à la tête de ces équipes, avec des joueuses, des joueurs, un encadrement qui étaient formidables. Je souhaite aussi remercier l’ensemble des acteurs du ministère des armées et de la Fédération Française de Football, avec qui j’ai collaboré de près ou de loin.