Aujourd’hui se jouaient les deux derniers matchs de ces quarts de finale, de Coupe du Monde U20 en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les Etats-Unis affrontaient dès 7h du matin (heure française) le Mexique avec un face à face entre les deux soeurs Flores (Sabrina et Mónica), titularisées pour l'occasion. Quand la France se voyait confronter le tenant du titre, l'Allemagne.
Défi de taille pour le Mexique
Emmenés par Mallory Pugh, les Etats-Unis ont laissé le jeu aux mexicaines de prime abord. Un système en 4-4-2 laissé au profit d'un 4-3-3 du côté américain, favori pour cette rencontre. Pourtant, malgré la main mise sur le ballon, ce sont les Aztèques qui vont pousser pour contrecarrer les pronostiques défavorables à leur égard. On assiste alors à un débat équilibré, qui manque cependant de saveurs entre les deux nations, notamment du côté américain, qui laisse jouer le Mexique à son avantage.
Un match qui peut être piégeux pour les Etats-Unis, presque trop confiants face à une équipe du Mexique qui n’a rien à perdre dans cette rencontre. Ce dernier s'octroie par ailleurs la première occasion dangereuse. Sur un centre de Maria Sanchez, sa coéquipière Kiana Palacios tente une tête, qui rase le premier poteau des USA. Quelques minutes après cela, à nouveau instigué par Maria Sanchez (5'), qui s'exerce par sa technique sur le terrain, avec une feinte sur Ogle puis Otto et s'en suit une frappe au but. Une frappe puissante, croisée et cadrée qui sera contrée par la gardienne américaine, Murphy. Le Mexique fait preuve d’orgueil dans ce match aux allures de revanches.
A la 10ème minute, Mallory Pugh tente une percée côté américain, par le flan droit et centre, mais trop proche du but, il sera capté au premier poteau par la gardienne mexicaine, Barreras. Les Etats-Unis se font indéniablement bousculer dans cette rencontre. Un duel que le Mexique ne compte pas lâcher aussi facilement, malgré les pronostics en faveur des américaines. On sent que rien n’est joué d’avance dans ce match. Les américaines ne sont pas sereines, face à une équipe du Mexique hargneuse et audacieuse. Comme avec cette frappe de Gonzalez, la numéro 10 mexicaine, qui frappe au but de loin, mais le ballon passe au-dessus de la cage américaine. A ce stade du match, et au bout de 15 minutes, le Mexique s'est vu frapper à 4 reprises face au but, quand les Etats-Unis n'ont eu aucune tentative de leur côté. Des statistiques qui laissent planer un air de danger pour les joueuses de Michelle French, pourtant très calme sur son banc.
Les mexicaines ont participé à trois quart de finale en Coupe du Monde U20, sans jamais aller au-delà. L'importance du match est donc là, elles veulent prouver qu'elles peuvent aller plus loin et font preuve d'une activité frénétique sur le terrain, compte tenu de leur rival du jour. Au-delà de leur enthousiasme en attaque, les joueuses de Roberto Medina sont également présentes en défense. Marquée par plusieurs mexicaines, l'américaine Asheley Sanchez peine à être décisive pour les USA (20'). Mallory Pugh sort de ses gonds face à la montée en puissance des mexicaines à la 26ème minute, après que l'équipe d'Antonio s’octroie un bon ballon sur coup franc, qui aurait pu faire la différence dans ce match, mais restera vain.
Le Mexique continue dans sa lancée, avec ce centre de Palacios en faveur de Crowther à la 27ème minute. Mais la joueuse est en retard pour sa reprise, à la limite du hors jeu, et ne parvient pas à capter le ballon pour prendre à défaut Murphy. Deux minutes après cela, Palacios tente une frappe croisée de loin pour le Mexique, qui monte trop haut, sans danger pour Murphy.
La pause fraîcheur accordée par l'arbitre à la 30ème minute était donc l'occasion de replacer et d'instiguer de nouveaux points à mettre en place pour les deux nations en ce quart de finale. Un autre facteur est à prendre en compte dans ce match : le vent, qui perturbe notamment le jeu américain, avec un courant en faveur des mexicaines. Les Etats-Unis sont clairement déstabilisés dans ce match et peine à s’organiser efficacement, face à une équipe mexicaine prête à en découdre, qui s’est par ailleurs offerte les actions les plus dangereuses dans ce match. Mais la balance va probablement pencher en seconde période avec une équipe américaine, qui sera plus incisive et juste dans son jeu.
A la 35ème minute, les Stars and Stripes étaient tout prêt d’ouvrir le score sur cette remise de Scarpa en direction de Flores. Mais le ballon sera signalé en sortie de corner quelques secondes après la tentative de frappe, contrée par la gardienne mexicaine, bien couverte par sa défense, dans son but. Les USA ne se laissent pas prendre à défaut, et garde un jeu très sobre. Tout en pressant le Mexique, comme avec cette erreur à la 36ème minute. Bernal (Mexique) remet à sa gardienne, mais Sanchez accourt sur le ballon, qu'elle parvient à contrer sur la frappe de la gardienne. Mais l'américaine est trop excentrée, le ballon termine petit filet. Le but n’était pas loin pour les Etats-Unis. Le Mexique s’est mis en danger inutilement.
Les américaines jouent contre le vent et le temps dans ce match, face aux Aztèques, très entreprenantes dans ce début de confrontation. C'est ainsi que ces dernières peuvent se targuer d'avoir eu plus d'occasions de frappe (7) contre les USA (1) tout juste avant la mi-temps.
Voyant ses joueuses perdre peu à peu le ballon, prise d'élan, le coach mexicain demande à ses joueuses de calmer leur jeu “calma calma, la boleta”.
Une première mi-temps engagée entre les deux équipes, à la faveur pourtant des Etats-Unis avec 51% de possession du ballon. Le Mexique devra continuer physiquement, pour compter en demi-finale. Les USA quant à eux devront trouver les solutions pour arriver à mener au score, après avoir été mis en porte-à-faux en première période.
Le Mexique pourra s’en vouloir
Dès l’entame de la seconde période, le vent intervient en faveur des USA après avoir été un soutien incontestable pour le Mexique en première période. Mais c'était sans compter Palacios qui est largement intervenue en première période. La mexicaine tente une percée dans le camp américain à la 48ème minute, et relance vers Crowther mais marquée par Otto et Elliston, la mexicaine ne parvient pas à reprendre le ballon au premier poteau.
Les américaines n’ont jamais trouvé le cadre depuis ces 50 premières minutes du match, gênées notamment par le vent défavorable en première période et une équipe adverse très remontée. Mais peu à peu, les Etats-Unis reprennent l'ascendant, notamment par l'intermédiaire de Sanchez. Comme avec ce coup franc enroulé à la 50ème minute, qui fuit le cadre mexicain, emmené par le vent. Les américaines ne se laissent pas distancer, malgré l'effervescence offensive côté mexicain (8 tirs contre 2).
Les mexicaines font preuve de beaucoup de volonté pour garder une certaine possession du ballon. De l'autre, les américaines restent au contact de leurs opposantes dans leurs actions. Ce qui ne laisse que de très rares ouvertures pour les mexicaines, dans leurs occasions. Le Mexique baisse son rythme, face à une équipe américaine incisive. Mais un coup du sort va conclure le but mexicain. Sur une main de Riehl (USA), le Mexique obtient un coup franc bien placé à la limite de la surface de réparation à la 64ème minute. Un coup franc qui va trouver le fond du filet, grâce à Maria Sanchez. Un coup franc bien frappé, enroulé qui vient contourner le mur américain 0-1 !
Le Mexique tient du bout des doigts sa qualification pour les demi-finales, mais les choses ne vont pas se passer aussi facilement. Michelle French va devoir faire les changements, et c'est ce qu'elle fera avec la sortie de Scarpa remplacée par Hedge dès l'engagement. Surpris par ce but, les Etats-Unis commencent à se remettre en question. En face, le Mexique s’octroie à nouveau une occasion en or, mais Crowther reprend le ballon trop bas sans danger pour Murphy, à la 69ème minute.
Il reste alors à peine 20 minutes pour les américaines afin de changer l’issue du match. Un scénario qui est entrain de s’écrire lentement mais surement. A la 72ème minute, Flores cède sa place à Watt pour les Etats-Unis. Un changement qui sera payant, de surcroît dix minutes après cela ! Sur un une-deux entre Sanchez et Pugh, la capitaine de la sélection, adresse un bon ballon à Watt, qui entre depuis le flanc gauche vers le but. La gardienne mexicaine sur sa sortie, tente de gêner la joueuse, qui parvient bien malgré elle, à trouver un espace pour son ballon 1-1 !
Le match se complique pour les mexicaines, qui menaient au score mais les failles laissées dans leur défense, à joué dans le renversement de la situation, au profit des Etats-Unis. Les joueuses de Medina (Mexique) perdent peu à peu pied et leur fougue de départ. Ce qui va permettre aux Stars and Stripes de prendre l'avantage au score dans les arrêts de jeu. Sur un bon travail instigué par Sanchez sur le flanc droit, l'américaine parvient à donner le ballon que Pugh laisse passer pour Hedge 2-1 !
Terrible coup du sort pour les mexicaines, qui ont fait preuve de tant de volonté dans ce match. Le Mexique était quelques fois au-dessus dans cette rencontre, mais a lâché dans les derniers moments pour laisser les Etats-Unis s’attribuer la victoire, presque logiquement au final.
Après une qualification dans la douleur pour les Etats-Unis et deux changements de joueuses qui ont payé, la France affrontait pour le compte du dernier match des ¼ de finale, l’Allemagne. Si tous les présages étaient en faveur de l'Allemagne, la France allait se charger de démentir cela. Une victoire 1-0 grâce à un but de Delphine Cascarino dès la 16ème minute !
L'ascendant psychologique en faveur des Bleues
Sans surprise les françaises ont bien plus de mal à jouer leur jeu, que lors de leur dernier match, entre autres. Les Bleuettes doivent faire preuve d’abnégation et d’un surcroît d’engagement pour prendre le dessus sur un adversaire, qui s’est imposé lors de ces 3 précédentes rencontres, sans grandes difficultés.
Mais avant même le coup d'envoi du match, Héloise Mansuy blessée lors de l'échauffement cède sa place à Marion Romanelli. Un léger coup dur, tant la joueuse avait été essentielle en phase de groupe. Les Bleuettes devront faire face sans flancher, car l'Allemagne va leur donner du fil à retordre tout du long. Dès la 8ème minute, Anna Gerhardt met à profit Mylène Chavas, qui d'une parade contre la frappe allemande !
Un match intense dès le coup d’envoi avec une prédominance de l’Allemagne, qui est moins sous pression que l'équipe de France. En défense, Hawa Cissoko fait preuve de beaucoup de maturité dans son jeu, après avoir été moins dans ses matchs en phase de groupe. Au milieu, Grace Geyoro qui a un rôle de sentinelle sur le terrain en tant que bloqueuse et passeuse, s'exerce à la tâche sans faiblir. Les allemandes continuent par ailleurs d'attaquer, comme avec cette frappe soudaine de Sanders, qui se retourne instinctivement en direction du but de Chavas. Mais vigilante, la gardienne des Bleuettes capte la frappe cadrée. Côté français, la montpelliéraine, Sakina Karchaoui, (qui a déjà joué en A), fait les efforts sur son côté gauche pour bousculer les allemandes et tenter de trouver leur faille. Un pressing qui finira par payer. Profitant d'un corner et d'un une-deux avec Louise Fleury, la capitaine des Bleuettes (depuis la blessure de Greboval), Delphine Cascarino excentrée depuis le côté droit, arme une frappe puissante, qui termine en pleine lucarne 0-1 !
Les Bleuettes ont bien compris qu'il faudrait ouvrir le score en première période face aux allemandes, et c'est chose faite. Les Tricolores tendent à faire le break, comme avec cette tentative de Garbino, qui centre au ras du but allemand, où est située Delphine Cascarino, premier poteau. La lyonnaise dévie la frappe de la tête, mais le ballon continue sa course hors du but, terminant en corner à l'autre bout.
L’Allemagne est mis en déséquilibre dans ce match, pour le plus grand bien et plaisir de la France, qui a su saisir son opportunité au meilleur moment. Les Bleuettes ne doivent pas relâcher la pression désormais et fermer le jeu pour parer à l’égalisation. Étrangement, l’Allemagne redescend son bloc faisant face à une équipe française très entreprenante dans cette entame de match. Un fait qui va agacer la coach allemande Maren Meinert, très insatisfaite de son équipe et qui le fait savoir.
Un agacement qui se fera comprendre et qui aura sa réponse, avec cette occasion allemande à la 27ème minute. Un coup de panique dans la surface de réparation française après le corner allemand, qui revient sur les pieds de Sehan, mais Hawa Cissoko au devant de Chavas, fait bloc pour parer la frappe, peu puissante.
L’équipe de France revient de très loin et commence à croire en sa qualification, lors de la pause fraîcheur (30'). Les Bleuettes se procurent à nouveau une occasion de but, sur un centre depuis la droite de Gathrat en faveur de Garbino, infructueux, récupéré par la gardienne. Si en attaque, le jeu est là, en défense, la gardienne des Bleuettes, Mylène Chavas va s'employer à garder son but inviolé. A l'image de ce coup franc allemand (37'), qu'elle va dégager des poings, avant que Knaak ne puisse reprendre le ballon de la tête ! L’égalisation n’est pas passée loin. A 5 minutes de la pause, l'Allemagne pousse, à l'instar de Sehan, qui était encore à deux doigts de revenir au score, mais la numéro 7 perd son équilibre et peine à armer sa frappe, bien bloquée par Estelle Cascarino et Cissoko. Ou encore cette frappe puissante d'Anna Gerhardt, à la 43ème minute, déviée de justesse par Mylène Chavas, avant de ricocher sur sa transversale.
Après une première période très animée, avec de nombreux rebondissements, la France mène 1-0 à la pause grâce à un but de Delphine Cascarino, mais également avec une Mylène Chavas, impériale. Cependant, le jeu Tricolore a laissé entrevoir de petites failles, avec notamment des pertes de balles dangereuses en plein axe et un manque de marquage, qui aurait pu permettre l'égalisation de l'Allemagne. Plus de peur que de mal pour le camp français.
Une qualification pour la demi-finale éprouvante
L’entame de la seconde période s’annonce relevée et plus percutante, notamment côté allemand. La nationalmannschaft après avoir disposé aisément de ses concurrents en phase de poule, a bien du mal à faire face à une équipe de France, qui a été ballottée dans son groupe et s'est vue qualifier dans le dernier match (face à Nouvelle-Zélande).
Un fait qui explique ce scénario aujourd'hui, où la France domine de peu l'Allemagne. A l'image de ce ballon de Clara Mateo en faveur de Maelle Garbino à la 50ème minute, déviée en sortie par Wolter. Les tentatives françaises vont s'intensifier à cet instant. Louise Fleury (52') sur un gros effort plein axe, remet sur le côté gauche en faveur de Garbino, mais son centre sera renvoyé par une allemande, avant que Delphine Cascarino n’est la moindre possibilité de le reprendre au second poteau. Puis Clara Mateo sur un centre de Delphine Cascarino, déviée en premier lieu, du dos par Gathrat. La juvisienne, Clara Mateo démarquée, contrôle le centre de la poitrine, mais a du mal à cadrer sa frappe et rate complètement sa reprise. Le ballon dévié par Knaak revient sur les pieds de Cascarino, qui remet à Garbino. La joueuse tente de reprendre la passe d'une madjer, mais le ballon sera contré par Wolter et termine en corner.
A l'heure de jeu, l'intensité redouble et les françaises continuent sur leurs efforts mais laissent apparaître une faille à la 62ème minute, quand Estelle Cascarino remet un ballon à Chavas. La gardienne sera pressée par Sanders, mais Cascarino rectifie son erreur et envoie le ballon en corner. Une opportunité qui aurait pu coûter chère à la France, suite au corner, mais Cissoko vigilante au second poteau couvre sa gardienne (prête à intervenir cependant), sur la tête de Sanders.
Quelque moment de flottement pour les Bleuettes, qui font cependant preuve de beaucoup de solidarité dans ce match, pour maintenir leur avantage. Les Tricolores ne se cantonnent pas à défendre. A l'instar encore une fois de Clara Mateo, sur une action à la 67ème minute, qui remet à Léger au niveau du point de penalty, mais cette dernière rate se frappe et voit le ballon filer.
Puis, comme par rage, Dina Orschmann arme une frappe enroulée puissante, depuis le côté droit, qui voit Mylène Chavas s'élancer sur sa droite pour contrer le ballon en corner !
Entrée tout juste, et après avoir souffert d'une blessure face à la Nouvelle-Zélande, Marie-Charlotte Léger a bien du mal à rentrer dans son match. A l'inverse, Louise Fleury titularisée pour la rencontre, passeuse pour Delphine Cascarino sur le premier but, s'essaye également comme avec ce tir puissant à la 72ème minute, qui termine petit filet. Mais à 10 minutes de la fin de ce duel européen haletant (80'), Marie-Charlotte Léger reprend son jeu et fusille le ballon, qui termine sur la transversale. Puis, c'est Mateo qui va soutenir Léger sur une action, au premier poteau, mais sa tentative termine dans les gants de la gardienne allemande.
Le match est équilibré mais avec un fragile avantage pour la France (51% de possession de balle). A quelques minutes du coup de sifflet final, prise d'un amour-propre dans cette joute, la capitaine allemande, Rebecca Knaak, remontée en attaque, tente un lobe de loin qui passe à quelques centimètres de trouver le fond des filets, Chavas étant avancée de sa ligne de but.
Peu convaincante lors de ces précédentes prestations, Hawa Cissoko, solide en défense a été un élément de "taille" dans ce match, apportant son physique pour rendre la tâche difficile aux allemandes. Signant de belles interventions durant ces 90 minutes de la rencontre. Le grand match de Cissoko.
La France continue son jeu, ne cloisonne pas son jeu en défense, et parvient à maintenir son mental pour garder l'avance, si précieuse au score, au-delà de l'arrêt de jeu, interminable ! Le sifflet retentit enfin ! La victoire est là pour les Bleuettes, sur une courte avance soignée au score, d'un but à zéro.
Peu y croyaient, et aujourd'hui, les Bleuettes l'ont fait pour l'équipe de France, en décrochant leur place en demi-finale face à l'Allemagne. Les joueuses de Gilles Eyquem devront à présent se frotter à un autre favori du tournoi, qui n'est autre que le Japon, ce mardi 29 novembre à 10h30, pour tenter d'aller en finale de cette Coupe du Monde U20.