Dans son dernier match de poule, l'équipe de France affrontait la Nouvelle-Zélande pour la deuxième place du groupe (voir la première), synonyme de qualification pour les quarts de finale. Une mission accomplie avec brio pour les Bleuettes, qui n'ont pas eu à forcer face aux Kiwis, avec une victoire 2-0, sur des réalisations de Marie-Charlotte Léger et Clara Mateo. Retour sur une victoire qui aurait même pu être plus large que cela.

 

La balade des Bleuettes

C'était une tâche qui s'annonçait délicate pour les Bleues de Gilles Eyquem, privées de leur capitaine Théa Greboval (blessée) et devant impérativement décrocher la victoire. C'est Delphine Cascarino qui a hérité du brassard, en s'exerçant à conduire les actions de son équipe à terme. Plusieurs fois dangereuse, la joueuse va avoir du mal à distribuer des ballons décisifs. Comme à la 4ème minute, sur une action dangereuse pour les Bleues, une incursion de Delphine Cascarino, qui remet à Marie-Charlotte Léger, mais sa frappe sera contrée. Ou deux minutes encore après cela, à nouveau sur une remise de Cascarino, en faveur de Léger, signalée hors jeu.

Comme à son habitude, l’équipe de France fait preuve de volonté et de persévérance, mais d'un léger surcroit d'engagement, quitte à perdre son fil conducteur dans le match. Peu importe, les Bleues mettent la main mise sur la rencontre, face à une équipe néo-zélandaise étrangement passive.

Un fait qui profitera par ailleurs aux Bleues dès la 16ème minute, sur une frappe croisée de Marie-Charlotte Léger, d'une bonne remise de Maelle Garbino 0-1 ! Le but qualificatif des Tricolores est là, les Bleues vont devoir garder le score ainsi, quitte à le corser pour maintenir leur place de deuxième du groupe (quitte à rêver de la première).

Les Bleues renversent beaucoup leur jeu d'un côté à l'autre du terrain, par l'intermédiaire de Delphine Cascarino sur le flanc droit, et Sakina Karchaoui depuis l'aile gauche, pour maintenir la cadence et la pression. Ainsi, les deux joueuses provoquent intensément la défense néo-zélandaise, pour maintenir le cap fixé par Gilles Eyquem.

A la demi heure de jeu, on comptabilise déjà 6 tirs au but pour les Bleues contre 1 seulement pour la Nouvelle-Zélande. Un fait qui annonce dès lors la rencontre, mais sans pourtant mettre la France en sécurité, face à un but égalisateur des Kiwis. Le temps d'une pause raffraichissement, les deux équipes se concertent, Gilles Eyquem distille à nouveau ses consignes aux Bleuettes.

Pour tenter de réagir, le coach néo-zélandais, Leon Birnie fait sortir son attaquante Grace Jale et entrer Emma Rolston à la 34ème minute. Sans changer le cours du scénario néanmoins. Un match qui sera cependant ponctué par des déchets techniques et des pertes de balles, qui viennent casser le jeu Tricolore, face à une équipe adverse qui n'est pas encore rentrée dans son match. On s'aperçoit aussi d'un subtil manque de communication entre les Bleues, qui jouent beaucoup sur l'instinct et le jeu rapide.

A la 39ème minute, Sakina Karchaoui va être mise à profit dans la surface de réparation, en venant défendre et dégager une tentative néo-zélandaise, sur une remise de Pereira, à Puketapu. La joueuse tente une frappe, peu appuyée cependant, pour terminer hors des filets français. Une petite frayeur pour l'équipe de France, qui remet rapidement les pendules à l'heure en son sein. A 5 minutes de la pause, Marie-Charlotte Léger buteuse de ce match, fait face à un faux mouvement (aux adducteurs), et fait signe au sélectionneur des Bleues, Gilles Eyquem, pour sortir. Ce qui l'a voit céder sa place à Louise Fleury à la 45ème minute. Un vrai coup dur pour les Bleues, qui avait trouvé là une bonne dynamique de jeu. Mais les joueuses savent faire face à ce cas de figure, et reviennent rapidement dans leur match pour s'accorder l'avantage au score à la mi-temps 0-1.

Au terme de la première période, la France domine clairement son sujet avec 67% de possession du ballon et a pris les devants pour sa qualifcation. Les Tricolores construisent leur jeu sans trop de difficulté ou de résistance des Kiwis, qui se sont probablement résignées sur l'issue de la rencontre dès le coup d'envoi...

 

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La France confirme sa domination

En seconde période, le rythme est plus serein côté Bleues, face à un concurrent direct, plutôt démoralisé par la première mi-temps. Les Tricolores vont s'exercer rapidement à faire le break dans le match, à l'image de cette tentative de la montpélliéraine Sakina Karchaoui. L'internationale file frénétiquement vers le but après un centre bien donné par Estelle Cascarino, mais sa frappe non cadrée ou sa remise trop appuyée vers Delphine Cascarino restera vaine, terminant en six-mètres.

La Nouvelle-Zélande tente alors de réagir comme avec cette tête de Coombes, à la 47ème minute, bien captée par Mylène Chavas, qui assure dans son but depuis le début de ce match.

Quelques instants après cela, Karchaoui pénètre par le flanc gauche en direction du but d'Olla, avant d’instiguer une remise en faveur de Mateo qui ne saisit pas sa chance, enfermée dans son périmètre par la défense néo-zélandaise. 

Mais la France va réussir à s'octroyer son second but à la 47ème minute à force d'insister. Sur un bon travail des deux messines Héloise Mansuy et Juliane Gathrat depuis le côté droit, les Bleues vont se procurer leur balle du 0-2. Mansuy intercepte le ballon, et l'envoie à Gathrat qui centre le ballon au niveau du point de penalty vers Garbino, qui ne parvient pas a reprendre le centre, genée par Moore et Coombes. Mais la juvisienne Clara Mateo a l'affut et démarquée inscrit ce second but peut être bien "capitale" pour la France, avant de connaître le résultat final de l'autre match de groupe C (USA/Ghana), 0-2 !

Le banc français laisse éclater sa joie, après avoir fait face à plusieurs faux espoirs de buts. Les Bleues temporisent dès lors leur jeu, mais ne freinent pas pour autant leur impulsivité, à l'image de Louise Fleury entrée à la 45ème minute, qui frappe au but mais trop excentrée pour inquieter la gardienne. Puis c'est à nouveau Delphine Cascarino depuis le flanc gauche, qui se montre décisive avec ce centre au second poteau, là où est alors placée Hawa Cissoko. Mais la parisienne ne parvient pas à reprendre le ballon, incommodée par la gardienne des Kiwis, Olla, le ballon passe au-dessus du but. La Nouvelle-Zélande est clairement distancée dans cette rencontre, manquant de physique et de mental pour faire la différence face à l'équipe de France. Ce qui profite clairement aux Bleues, où on commence à apercevoir une bonne homogénéité de l'équipe de Gilles Eyquem, mais qui manque d'une ingambe cohésion de groupe dans ce match, à l'inverse de leur match face aux Etats-Unis, malgré que le score soit plus favorable aujourd'hui...

A l'heure de jeu, la Nouvelle-Zélande s'octroie deux coups francs bien placés, frappés par Cleverley. Ils terminent tous deux dans la boîte et d'une tête de Pereira, rasent le premier poteau de Mylene Chavas, lors des deux coups, copies conformes. Le but n'était donc pas passé loin pour les Kiwis, mais le bon marquage des Bleues à parer  cette éventualité. Puis à la 63ème minute, c'est Christensen qui tente une frappe au but, cadrée mais pas assez puissante pour inquiéter la gardienne des Bleues, bien captée. La gardienne stéphanoise, Mylène Chavas est certainement un élement de taille pour l’effectif français, intransigeante dans sa surface, voir au-delà d'ailleurs.

Les Bleues font alors volt-face et par l'intermédiaire de Cascarino repartent à l'attaque. La lyonnaise transmet un bon ballon à Clara Mateo au premier poteau, mais la juvisienne ne parvient pas à reprendre le ballon du front, d'une tête piquée, et termine au-dessus de la transversale.

L’équipe de France réduit la dynamique, fait moins d’effort, des jambes lourdes, mais s'enquille d'une tactique qui reste toute de même payante. Comme avec cette occasion de Garbino, qui fait l’effort pour transmettre un bon ballon à Mateo à la limite du hors jeu dans le dos de la défense, mais la bonne sortie assurée de la gardienne néo-zélandaise, Olla, annihile la tentative Tricolore.

Maelle Garbino s'exerce alors devant le but, depuis le côté droit, placée dans la surface de réparation à la 68ème minute, mais sa frappe sera dégagée par Morton au devant de sa gardienne. L’équipe de France temporise son jeu pour ne pas céder à la confusion dans sa stratégie. Les corps commencent à fatiguer des deux côtés, ce qui ammène l'arbrite à accorder une nouvelle pause fraicheur, sous une chaleur accablante au Bava Park. Le dernier quart d’heure voit la cadence s’intensifier du côté français, avec un regain d'engagement, les tentatives se multiplient. Le match est pourtant plié d'avance, face à une équipe néo-zélandaise apathique, faisant preuve d’un manque d’engagement criant, dès l’entame du match de surcroit.

Du côté Tricolore, les joueuses ne veulent pas s'arrêter en si bon chemin. Comme avec cette transmission de Karchaoui à la 81ème minute, après une bonne combinaison avec D. Cascarino. Karchaoui remet en faveur de Garbino qui rate complètement sa frappe et file côté gauche du but néo-zélandais. A la 85ème minute, les Kiwis s'offrent une occasion dangereuse de réduire le score, par l'intermédiaire de la numéro 9, Puketapu. Démarquée, la joueuse à la limite de la surface de réparation en plein axe, arme une frappe mais manque d’équilibre pour cadrer une frappe qui prendrait à défaut Chavas, que l'internationale française capte aisément. Plus de peur que de mal pour les Bleuettes. Enfin comme pour donner un coup de peps à son équipe, Gilles Eyquem fait entrer Valerie Gauvin, à la place de Maelle Garbino : “allez faut en marquer un dernier” lance-t-il à ses joueuses, à 5 minutes du coup de sifflet final. En souffrance depuis le début du match, la Nouvelle-Zélande n'arrivera pas à faire la différence, face à une équipe de France physique, faisant preuve de vivacité dans ses actions et ses déplacements. Le match se termine sur ce score en faveur des Bleues 2 buts à 0, qui leur permet ainsi d'accéder à la prochaine étape : le quart de finale.

 

Le défi s’annoncait trop difficile pour la Nouvelle-Zélande qui est totalement passée à côté de son match, malgré leur volonté démontrée dans les deux premiers matchs. Qualifiées pour les quarts de finale (in-extremis), les Bleues devront encore relever leur niveau pour parer à un manque de réalisme, qui a vu de nombreuses tentatives rester vaines (18 contres 10 pour la Nouvelle-Zélande). Leur prochain adversaire s'annonce de taille, puisqu'il s'agit (probablement) de l'Allemagne, qu'elles affronteront ce vendredi à 10h30 pour tenter de décrocher leur place en demi-finale.

 

Composition des deux équipes

XI de départ France : 1- Chavas, 3- Karchaoui, 4- Cissoko, 7- D.Cascarino (c) (Couturier 90' + 2'), 8- Geyoro, 9- Léger (Fleury 45'), 10- Mateo, 12- Mansuy, 14- E. Cascarino, 15- Garbino (Gauvin 87'), 17- Gathrat

 
XI de départ Nouvelle-Zélande : 21- Olla, 2- Morton, 3- Stewart-Hobbs, 4- Anton, 6- Moore (c), 7- Coombes, 8- Pereira, 9- Puketapu, 10- Cleverley, 13- Satchell, 18- Jale
Dounia MESLI