La réaction de Camille Meyer, gardienne du CA Paris qui a encaissé dix buts ce dimanche face au Paris FC en 1/32e de finale de la Coupe de France, mais qui sur ce match a réalisé au moins autant de parades décisives dans sa surface. Avec elle, nous sommes revenus sur la rencontre et sur la saison du CA Paris qui évolue actuellement en Régionale 2.

 

« On s'est préparées, ça fait déjà trois semaines qu'on travaillait ça à l'entraînement. On avait justement prévu de jouer bloc bas pour les empêcher de pouvoir rentrer, que ce soit au centre ou sur les côtés. On a tenu autant qu'on pouvait. On savait qu'on allait prendre des buts, il y avait vraiment un réel déséquilibre, en effet c'est des pros. Nous on s'entraîne deux fois par semaine, elles s'entraînent tous les jours. »

« Après, on est contentes de notre match parce qu'on s'attendait pas à résister autant et aussi bien. Les gens étaient venus nous voir pour voir un combat. Je pense qu'on s'est assez battu sur le terrain pour montrer qu'on en veut encore. 90 minutes c'est pas grand chose, mais on a envie de continuer et là maintenant on va se concentrer surtout sur le championnat. »

 

Est-ce qu'on arrive à s'amuser dans un match comme aujourd'hui ?

On s'amuse pas les premières minutes, ni la première demi-heure d'ailleurs, ni les quarante-cinq premières d'ailleurs (rires). On prend du plaisir à partir de la 75e parce qu'on a envie de prendre le moins de buts possible. C'était la consigne aussi d'Alex [Pereira], notre coach, de dire au bout de soixante-quinze minutes, on libère et on arrête de jouer en bloc bas et on peut se permettre de se projeter beaucoup plus en avant pour aller vers le but. Et d'ailleurs, ça a failli marché puisqu'on a quand même réussi à tirer une fois.

 

C'est un match où vous avez été beaucoup sollicitée dans les buts, avec beaucoup d'arrêts à effectuer, et qui peut-être aussi vous a mis plus en valeur qu'habituellement en championnat.

« C'est un peu à double-tranchant, parce que soit on rentre dans le match directement et on fait les arrêts qu'il faut pour mettre en confiance la défense ou pour se mettre en confiance aussi parce que c'est hyper-important ou alors c'est la catastrophe dès le début et le match peut être chaotique. »

« Là, c'est vrai que les coachs avaient prévu qu'on puisse s'échauffer pendant pratiquement une heure, et que je puisse vraiment rentrer dans mon match. Adrienne [Estrada], qui est la numéro 2 et qui est aussi venue filer un coup de main, elle était là pour l'échauffement, elle s'est entraînée et ça m'a vraiment fait du bien. Donc, ça m'a vraiment permis de me mettre dans les conditions d'un match important et compliqué. »

« Le coach a vraiment tout fait pour nous mettre dans les conditions les plus favorables. Et je me suis dit aussi, il faut arrêter de réfléchir dans ces matches-là. Il faut se dire, le public est là. Moi, j'avais mon père, mon frère qui étaient là, mes collègues... On est là pour jouer, pour s'amuser aussi. C'est un match qui arrive une fois dans sa vie, donc je réfléchissais même plus à la fin. Je réalisais, mais je réfléchissais plus. C'était ça le plus important en fait. On a vraiment profité et on s'est bien amusées. On est vraiment fières d'avoir pu prendre ''que dix buts'' contre le Paris FC. »

 

Ce côté « match bonus » est peut-être accentué par le fait qu'au tour précédent vous avez sorti une équipe qui joue un étage au-dessus. Vous teniez peut-être déjà votre « exploit » dans ce parcours de Coupe ?

« On jouait contre une DH [R1] alsacienne, l'AS Mussig. Le coach avait pas mal préparé, il avait filmé ce qui s'était passé là-bas donc on avait vraiment pu étudier en vidéo ce qui se passait. On a eu peur, on s'est fait peur au match précédent parce que c'est vrai qu'on a gagné que 1-0, mais c'est vrai que l'exploit, il était à ce moment-là.

Et quand on a vu le tirage à la FFF, on savait déjà qu'il n'y aurait pas un deuxième exploit, on savait qu'on ne sortirait pas le Paris Football Club. Après on était heureuses de se dire que pour les 1/32e, on joue contre, une D1, en plus la quatrième de D1, ça peut être que du bonheur pour nous. En tant que footballeuse amateure, ça peut-être que du bonheur. »

 

Pour parler du CA Paris, l'équipe a l'air d'être en reconstruction avec un passé en DH puis cette dégringolade, et là de nouveau une équipe qui semble bâtie pour y remonter. Vous êtes d'ailleurs en haut de tableau sur ce début de saison...

« On a une équipe très solide, que ce soit l'année dernière ou cette année. Moi, je suis gardienne du CA Paris que depuis cette année mais c'est vrai que déjà l'année dernière, elle visait la montée [de PH-R3 à DHR-R2]. On a aussi le groupe 2 qui souhaite aussi monter en PH.

« On vise pas forcément la DH, on vise vraiment le maintien, après si on peut aller chercher la DH, on ira la chercher. Et quand on voit le groupe que l'on a aujourd'hui, c'est vrai qu'on se dit, qu'on pourrait avoir potentiellement les ressources pour aller chercher cette fameuse DH et remonter au niveau qui était le niveau d'antan du club pour la section féminine. »

Hichem Djemai