Dimanche après-midi au stade Jean Pierre Delhomme de Blanquefort, Bordeaux pensionnaire de D2 a remporté son derby face à Soyaux club de D1 et voisin. Il aura fallu attendre la séance de tirs au but, 5-4, pour mettre fin à un match plein de suspens 1-1 et dont le scénario a été plein de rebondissements.

 

Une hiérarchie bousculée…

Dans cette première mi-temps, il était impossible de voir l’écart de division entre les deux adversaires du jour. Soyaux joue timidement sans prendre de risque et il y a ce problème d’efficacité et de réalisme qui devient récurrent. Bordeaux de son coté tente tous les coups à fond et la question que tout le monde se pose est: tiendront-elles tout le match à ce rythme ?

La première demi-heure est girondine, une frappe de Sarah Cambot et une autre de Mélody Sierra mais toutes deux captées sans danger par Amandine Guérin.

A la 27 ème minute, Sabrina Barbe déborde sur la droite et elle vient ouvrir le score d’un tir croisé au second poteau (1-0).

Dans le stade c’est la folie, le public voulait du spectacle et les bordelaises le font.

Soyaux est cueilli à froid mais dans les minutes qui suivent, on constate que les Sojaldiciennes ne paniquent pas. Elles construisent de l’arrière par Mélissa Godart et Cynthia Viana, sans s’affoler tout en sachant qu’il reste du temps et qu’avec leur expérience, elles devraient revenir au score.

S’en suit une série de corners de Soyaux mais à chaque fois, Alizée Nadal intervient et garde sa cage inviolée. C’est même elle qui va faire le premier arrêt spectaculaire de ce match en stoppant une frappe de Gwendoline Djebbar du bout du pied gauche.

Cette fin de première mi-temps est à l’avantage des visiteuses et Bordeaux puise dans ses réserves pour finir cette période sur ce score.

 

Enfin une réaction mais la malchance va tout stopper…

Soyaux revient sur la pelouse avec d’autres intentions et cette deuxième mi-temps, c’est sûr, sera sojaldicienne. Seulement voilà, on dit toujours que la chance fait partie du jeu mais ce qui est de la chance pour certaines devient un coup du sort pour les autres et c’est Soyaux qui va en faire les frais.

A la 48ème minute de jeu, Justine Deschamps récupère un ballon  suite à un grand moment de panique des Bordelaises, elle pousse le ballon qui rentre dans le but mais une joueuse girondine ressort ce ballon et l’arbitre mal placée ne voit pas que le ballon à bel et bien franchi la ligne.

A l’heure de jeu, c’est Viviane Boudaud qui pousse un ballon qu’ Alizée Nadal avait relâché et l’on pense alors que Soyaux a enfin égalisé mais en vain, l’arbitre Elodie Coppola refuse le but et signale une charge sur la gardienne…

Cela commence à faire beaucoup et quand Gwendoline Djebbar ouvre enfin le score pour l’ASJ à la 63ème, on se dit que c’est amplement mérité.  Une montée sur la gauche de Justine Deschamps suivie d’un centre en retrait et la numéro 10 de Soyaux fait vibrer les filets d’alizés Nadal (1-1).

Aucun doute maintenant, Soyaux qui maîtrise son sujet, va accélérer le rythme du match. Mais voilà c’est sans compter sur la volonté des Bordelaises, elles se parlent, elles s’encouragent et elles ne veulent surtout rien lâcher. Ce sont même elles qui se procurent les dernières actions dangereuses de cette fin de match et il faudra une grande Amandine Guérin pour tenir le match nul et aller vers la séance des pénaltys.

 

Le suspens jusqu’au bout…

Dans cette loterie que sont les pénaltys, c’est le moment où les gardiennes peuvent briller et c’est  Alizée Nadal qui débute cette séance. Premier penalty d’Anais Dumont qui trouve le poteau droit du but mais la capitaine de Soyaux a mis tellement de force que le ballon rentre quand même.

C’est parti, le ton est donné et les frappeuses réussissent toutes leurs tirs jusqu’à Marie Aurelle Awona qui tire sur la droite du but d’Alizée Nadal. C’est le tournant de cette séance et Soyaux ne reviendra pas.

Emmanuelle Saboulard pour Bordeaux place son ballon, Amandine Guérin joue sa dernière carte en tentant de déconcentrer son adversaire mais le contre pied est parfait et Bordeaux explose.

Tout le staff court sur le terrain, les joueuses se sautent dans les bras et les sourires des girondines font face à la déception des Sojaldiciennes. Bordeaux continue l’aventure et se prépare à faire la fête en attendant de connaître sa prochaine cible mercredi lors du tirage des 16èmes.

Une fois de plus, la hiérarchie est bousculée mais c’est cela la magie de la coupe de France.

Auteur et Crédit Photos: Manu Cahu.

Dounia MESLI