La phase aller s’est achevée le 11 décembre dernier en D1, avec la prise de pouvoir du Paris Saint-Germain, qui conclut l’année 2022 à la première place, un petit point seulement devant l’Olympique Lyonnais. Retour en chiffres sur cette première partie de saison…

 

Jusqu’à présent, le Paris Saint-Germain n’est parvenu qu’une seule fois à remporter le titre de champion de France en D1. C’était lors de la saison 2020/2021, et le PSG était déjà à l’époque en tête à l’issue de la phase aller. Une nécessité pour le club parisien, alors que ces dix dernières années, Lyon est systématiquement devenu champion lorsqu’il était en tête à l’issue de la phase aller.

 

Leaders à la trêve, championnes au printemps ?

Une statistique qui inclut la saison 2016/2017, au cours de laquelle le PSG était initialement en tête à la trêve, mais avait ensuite perdu une partie de ses points sur tapis vert, et donc la première place au profit de l’OL. Il faut finalement remonter à la saison 2011/2012 pour trouver Lyon devancé à l’issue de la phase aller, un point derrière Juvisy, mais finalement champion devant les Franciliennes en fin de saison...

Cette phase aller a permis au duo PSG-Lyon de se détacher en tête, avec les Parisiennes qui restent la seule équipe invaincue (9 victoires, 2 nuls) à l’issue des 11 premières journées. Les deux équipes ont longtemps été accompagnées par le Paris FC, resté invaincu pendant 8 journées, avant de perdre consécutivement face à Lyon (2-3) puis le PSG (0-1).

Le Paris FC est pour le moment dans des temps de passages comparables à ceux enregistrés la saison passée, avec comme aboutissement au printemps dernier, la troisième place synonyme de qualification européenne.

 

Un potentiel offensif à retrouver

Si le Paris Saint-Germain et l’Olympique Lyonnais sont à leur place au sommet de la hiérarchie, l’un des chiffres les plus frappants est celui du nombre de buts marqués par les deux équipes. Un élément évidemment lié aux blessures de longue durée au sein des deux équipes, avec Marie-Antoinette Katoto côté parisien, ou Ada Hegerberg et Catarina Macario côté lyonnais.

À la mi-saison, l’Olympique Lyonnais est la meilleure attaque avec 28 buts en 11 matches, dont huit face à Dijon et cinq face à Reims. Un chiffre qui tranche avec celui enregistré la saison dernière après onze journées. Lyon avait alors marqué 50 buts ! Ces cinq dernières années, le plus faible total de l’OL après onze journées était de 40 buts (saison 2020/2021), l’année où l’OL avait perdu le titre derrière le PSG.

Le constat est similaire pour le PSG, qui a marqué 23 buts sur cette phase aller (autant que le Paris FC), soit 12 de moins que la saison passée (35). C’était alors Marie-Antoinette Katoto qui était en tête du classement des buteuses de la D1 avec 8 buts, devant les Lyonnaises Catarina Macario et Melvine Malard (7 buts).

 

L’indispensable Kadidiatou Diani

Au classement provisoire des buteuses, c’est une autre joueuse du Paris Saint-Germain que l’on retrouve en tête, avec 9 réalisations pour Kadidiatou Diani. Un apport qui se révèle décisif, alors que Kadidiatou Diani a ouvert le score à cinq reprises pour le Paris Saint-Germain, inscrit les buts de la victoire face à Lyon, Fleury ou Guingamp, mais aussi un centre tout aussi décisif pour trouver Sandy Baltimore dans le derby face au Paris FC.

Un classement dans lequel on retrouve l’attaquante du Paris FC Mathilde Bourdieu (7 buts) ou Maëlle Garbino (7) qui a inscrit la moitié des buts de Bordeaux (14) depuis le début de saison ! L’attaquante rémoise Kessya Bussy compte également 7 réalisations, tandis que sa coéquipière Rachel Corboz est la meilleure passeuse de D1, avec 5 assists pour la milieu de terrain franco-américaine.

Des chiffres qui témoignent du bon début de saison rémois, le meilleur sur le plan statistique pour les joueuses d’Amandine Miquel depuis la remontée de Reims en D1 en 2019. Un constat validé en terme de points, de nombre de buts marqués (avec également l’apport de joueuses comme Melchie Dumornay et Sonia Ouchene), mais aussi sur le plan défensif.

 

Le Havre, un promu qui veut rester en D1

Parmi les équipes de milieu de tableau, une autre formation a réussi sa première partie de saison, malgré deux défaites pour finir l’année. Il s’agit des joueuses du Havre, qui enregistrent l’un des meilleurs totaux à la mi-saison pour des promues, depuis le passage d’une D1 à deux relégations, à partir de la saison 2016/2017.

Avec 13 points en 11 matches pour les Havraises, seul l’OM avait fait mieux fin 2016 (14), pour finir la saison à la quatrième place ! Le chemin vers les sommets risque d’être plus étroit cette saison pour le HAC, depuis sa huitième place provisoire. Les promues normandes ont pourtant déjà marqué les esprits début octobre, avec un match nul (2-2) face au Paris Saint-Germain, et déjà l’un des plus beaux buts de la saison, pour la milieu de terrain havraise Christy Gavory.

 

Dijon avait besoin de souffler

Si Lyon et le PSG tenteront de retrouver leur plein potentiel offensif, Dijon va devoir combler les brèches en seconde partie de saison. Avec 22 buts encaissés lors de ses quatre derniers matches, le club bourguignon est désormais la moins bonne défense de D1, avec 32 buts encaissés, un total supérieur à celui des deux équipes relégables, Rodez (21) et Soyaux (26).

Ce surplus de buts encaissés en fin d’année a d’ores et déjà provoqué le départ de Christophe Forest, congédié par la direction du DFCO. L’entraîneur de Dijon est le deuxième entraîneur à quitter son poste en cours de saison, après Stéphane Guigo du côté de Soyaux (remplacé par Michel Bradaïa). Un changement qui semble avoir participé à casser la dynamique observée en Charente sur le début de saison, puisque Soyaux n’a pris qu’un point (sur 21 possibles) depuis le départ de Stéphane Guigo, officialisé le 10 octobre dernier.

 

Guingamp au bon moment

Soyaux termine cette phase aller en position de relégable, à égalité de points (5) avec la lanterne rouge Rodez. Les deux équipes ont subi le réveil de Guingamp qui a su prendre les points face à ses adversaires directs.

Guingamp sort la tête de l’eau, après avoir attendu la 5e journée pour marquer son premier but (face à Montpellier, défaite 1-4), la 7e journée pour obtenir son premier point (face à l’Olympique Lyonnais, match nul 0-0) et enfin récolter ses deux premières victoires (face à Soyaux et Rodez) lors des 10e et 11e journées.

Après avoir passé l’essentiel de la phase aller dans la zone rouge, Guingamp a donc conclu l’année à la dixième place, juste devant les places de relégables. Un sérieux avertissement pour Soyaux et Rodez, puisque depuis la saison 2016/2017, et une D1 avec deux relégations en fin de saison, seules deux équipes (Albi et Fleury) sont parvenues à se maintenir après avoir terminé la phase aller dans la zone rouge...

 

Photo : L. Pestel/PSG

Hichem Djemai