A l’issue de la victoire du PSG face à l’OL en finale de la Coupe de France (1-0), Bernard Mendy a réagi en zone mixte sur ce trophée glané au terme d'un scénario dantesque. L'ex- joueur du PSG, qui était jusque-là coach adjoint, savoure ce titre, remplaçant de Patrice Lair au pied levé.
« J’étais excité de pouvoir faire ce match avec elles. On a galeré. J’ai donné les consignes et c’est elles qui ont fait le taff sur le terrain. Du coup c’est gratifiant. Pour une première sur le banc, de gagner la finale… On a eu notre président (Nasser Al-Khelaifi) aussi qui nous a appelé pour nous féliciter. Pour une première c’est pas mal. Après je voulais me retirer comme Zidane mais je pense que je vais attendre encore un peu (rires). »
C’est une finale complètement folle, mais vous l’avez fait !
Ouais. Ouais (tout ému). On a gagné ! C’était mal parti pourtant. On a loupé le train [à Gare de l'Est pour venir mercredi]. Ça reforme les liens aussi. On était prêts mentalement et physiquement. Je pense vous l’avez vu sur la première mi-temps. Après, il y eu aussi des faits de jeu, le temps, les orages. Il y a eu Lyon qui ne voulait plus sortir [des vestiaires pour reprendre le match]. Nous on est restés dans notre match. Je suis très fier des filles, mais je l’étais déjà avant. Ce qu’elles ont fait aujourd’hui c’est extraordinaire.
Qu’est-ce que ça fait d’avoir détrôné Lyon ?
J’ai confiance en mon groupe. Lyon elles sont championnes d’Europe. Elles sont magnifiques. Ça n’enlève rien à leur palmarès. Ce sont des joueuses professionnelles, voir au dessus de la moyenne. Après nous on avait à coeur de les déjouer. On l’a fait, et de bonne manière en plus. On est restés concentrés dans notre match et c’est le principal.
Depuis votre arrivé au PSG vous avez instauré un état d’esprit assez jovial. C’est ce qui fait la différence aujourd’hui ?
Moi je reste moi-même. Je pense que la plupart des personnes qui me connaissent savent que je suis comme ça. Il y a plus grave dans la vie. Et oui j’ai toujours le sourire. Peut-être un peu trop parfois. Mais par contre sur le terrain faut travailler. J’essaie de transmettre ça aux filles, et la culture de la gagne. C’est important de pouvoir battre Lyon ce soir et j’espère que ce n’est pas fini.
Après plusieurs finales perdues. Voila ce titre. Le premier de l’ère Qataris. C’est important aussi ?
Oui c’est important. On le sait avec Lyon, Jean-Michel Aulas est présent. Nasser aussi avec les filles. C’est un premier titre, c’est pas le dernier. Je pense que quand ils ont mis en place Bruno Cheyrou, ils savaient où ils allaient. Moi je suis venu parce que j’adorais les filles, je connaissais la plupart. Quand on voit celles qui ont resigné, ce sont des « titis » parisiennes. Quand on voit Formiga 40 ans, exceptionnelle. Laure Boulleau qui a fait aussi son temps. Elle a été une grande joueuse pour l’équipe de France et le Paris Saint-Germain. On se devait de gagner cette finale pour elle.
Est-ce que vous n’avez pas fait un pacte entre vous entre le staff, les joueuses, après le départ du coach, Patrice Lair. En se disant il faut gagner cette finale ?
Non, je pense que les mots ont été plus forts. Après la manière sur le terrain, je pense que ça faisait longtemps qu’on avait pas fait un match comme ça. Plein d’envie, plein d’engagement. Y a déjà une ossature qui est très forte au Paris Saint-Germain avec les joueuses. Et je suis fier aujourd’hui de pouvoir les coacher et de pouvoir gagner ce trophée. Et contre Lyon c’est magnifique.
Ça va permettre d’engranger des choses pour la saison prochaine ?
Bien sûr ! La culture de la gagne au Paris Saint-Germain on l’a. On l’a chez les garçons. Maintenant on l’a chez les filles. Et il faut continuer comme ça.
Avec Bernard Mendy à la tête de l’équipe ?
Je ne sais pas. Mais qui n’a pas envie d’entraîner le Paris Saint-Germain ? J’ai été joueur ici. J’ai tout donné pour ce club-là. Et aujourd’hui donner tout ça pour les filles c’est exceptionnel.
Etes-vous au courant d’une éventuelle réclamation posée par l’Olympique Lyonnais ?
De la part de Jean-Michel Aulas ? Oui. Apparemment. Mais moi très honnêtement, j’étais concentré sur le match. J’étais concentré sur les filles. A partir du moment où les arbitres ont donné des consignes qu’on pouvait jouer [on a joué]. Elles [les Lyonnaises] ont attendu dans les vestiaires, elles voulaient pas sortir. Donc voilà.
Morgane Huguen