Les questions vont bon train autour de l'équipe de France, deux jours après leur élimination précoce aux Jeux Olympiques de Rio. Celle que tout le monde se pose, est très certainement la continuité de Philippe Bergeroo à la tête des Tricolores. Accablé de toute part par sa gestion des Bleues, le sélectionneur français pourrait bien décider de quitter le bateau ou en être pousser par la sortie, avant même la fin de son contrat en 2017.

 

Nommé depuis septembre 2013, suite à l'éviction de Bruno Bini, Philippe Bergeroo (62ans) peine à convaincre et à mener son équipe dans le dernier carré. Il est de ce fait "pire" que le précédent sélectionneur, qui avait construit cette équipe de France d'aujourd'hui, en grande partie. Bruno Bini a su apporter une cohésion de groupe, un mental, une stratégie, tout en laissant son équipe s'adapter sur le terrain tactiquement. A l'inverse Philippe Bergeroo n'aura pas changé grand chose, quitte à aggraver la situation, au lieu de l'améliorer, créant une équipe désunie, en manque de créativité sur le terrain. Des faits que tout le monde a pu constater ces dernières années. La pression tétanise les Bleues menées par Bergeroo. Pourtant, le coach analyse avec lucidité les forces et faiblesses de son équipe, sans pour autant corrige le tir. Un problème qui n'a ni queue ni tête, et auquel il sera probablement difficile de trouver solution pour le sélectionneur.

Pour se faire le président de la FFF, Noël Le Graët pourrait décider de remplacer le sélectionneur, qui en faisait également le souhait, avant les Jeux Olympiques... Mais la déception de Rio, pourrait conduire Philippe Bergeroo à poursuivre jusqu'à la fin de son contrat en 2017, après l'Euro aux Pays-Bas. Cela pour tenter de finir sur une bonne note son mandat à la tête des Bleues. Dans le cas contraire, la FFF devrait reverser des indemnités au sélectionneur de l'équipe de France, pour pouvoir le remplacer

 

"Cette génération aura payé tous ses problèmes mentaux."

A l'issue de la rencontre en 1/4 de finale face au Canada, Philippe Bergeroo, Amandine Henry et Noël Le Graët sont revenus sur ce match et le sélectionneur n'a pas manqué de dire son amertume face à ce résultat.
Philippe Bergeroo (sélectionneur de l’équipe de France) : « Cette équipe manque de flamme dans les moments importants. En trois ans, quand on a été menées au score, on n’est revenues qu’une fois. On n’arrive pas à passer ce palier. Même si on est tombés sur une très bonne équipe du Canada, au niveau de l’organisation, dans l’impact, il y avait autre chose à faire. Après le but, on a déjoué. Cette génération aura payé tous ses problèmes mentaux. On l’a perdu et on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. On n’a pas su assumer ce match qui était psychologiquement très important. Mon avenir ? Je suis sous contrat jusqu’en 2017. Pour l’instant, cette question ne se pose pas. »

Amandine Henry (milieu de terrain de l’équipe de France) : « C’est encore une grande désillusion. On avait tellement travaillé que c’est un gros échec. On est très déçues. Nous, les joueuses on fait le maximum. Après, oui, c’est sûr qu’il manque quelque chose. Si on échoue toujours à la dernière marche, c’est qu’il y a une raison. Que manque-t-il ? C’est le plus dur à savoir. »

Noël Le Graët (président de la FFF) : « On a encore des occasions mais sur les grands matchs, on a du mal à marquer. C’est difficile d’envisager d’être champions lorsqu’on n’est pas efficaces. Sur le match, il n’y a pas grand-chose à dire, je crois que le Canada a été meilleur que nous même s’il y a un penalty me semble-t-il. Cela dit, dans le jeu, on n’a pas dominé cette équipe, on n’a pas été d’un grand niveau. Et on ne marque pas. Il n’y a pas de honte à avoir. Ceci dit, il y a une déception parce qu’elles se préparent bien, sont volontaires, travaillent beaucoup. Elles méritent un titre. »

Source : AFP et l'Equipe

Dounia MESLI