Arrivée en 2018 en provenance de l'AS Tigresses à Haïti - dont elle a été 4 fois de suite la meilleure buteuse - Batcheba Louis à déjà inscrit 25 buts en 50 matches joués avec le GPSO 92 Issy et a même terminé meilleure buteuse la saison dernière également avec 4 buts à son compteur pour 19 rencontres disputées ! Après les deux matches de préparation à l'occasion de la Women's Cup du Grand Est, nous avons échangé avec l'internationale haïtienne sur son adaptation, ses objectifs et sa perception du football.

 

Coeurs de Foot - Ta réaction sur ces deux rencontres ? Une victoire 2-1 contre Strasbourg, dont un but pour toi, et un match nul plutôt frustrant 1-1 contre le FC Bale.

Batcheba Louis - C'était deux bons matches de préparation.

Oui j'ai marqué sur penalty lors du match contre Strasbourg, j'allais au but pour reprendre un ballon et je me suis fait faucher par une adversaire. Ce match contre le FC Bale c'était un peu plus compliqué d'avoir la maitrise et des occasions franches, mais nous sommes encore en rodage c'est normal. Il faut que je continue à travailler de mon côté pour être encore plus lucide devant le but et être plus directe lorsque j'ai des occasions pour frapper.

 

CDF - Tu es arrivée en 2018 à Issy, le club était encore en D2, tu as fait la montée justement en 2020. Comment tu vois ta progression avec le club francilien ?

B. L. - Je me sens bien (sourire).

On a eu des difficultés, mais comme dans tous les clubs je pense. Mais là on travaille bien, dur, pour être meilleures individuellement et collectivement, pour aller chercher le maintien et durer dans l'élite.

 

"Ca m'a donné un peu plus de visibilité"

 

CDF - Tu venais d'Haïti justement, depuis l'AS Tigresses. Tu peux nous en dire un peu plus ?

B. L. - Oui je suis née à Haiti, et j'ai joué avec l'AS Tigresses. On a gagné beaucoup de championnats avec le club, au moins 6, j'ai été aussi 4 fois meilleure buteuse. Ca m'a donné un peu plus de visibilité, et j'ai eu l'occasion de venir jouer à Issy ainsi.

 

CDF - On voit de plus en plus d'Haïtiennes qui viennent jouer en France. Il y a un lien fort entre les deux pays ?

B. L. - Oui il y a un lien fort. C'est pour cela qu'on travaille dans nos clubs à Haïti, on prouve ce qu'on sait faire, pour ouvrir les portes aux futures générations, qui peuvent également trouver des opportunités de jouer au football à haut niveau.

A Haïti on fait comme on peut, c'est encore un peu amateur, il n'y a pas toutes les structures nécessaires pour le développement du football féminin. On espère que ça viendra, pour la sélection également.

 

CDF - Est-ce que c'était difficile justement pour toi de venir dans un nouveau pays, un nouveau championnat ? Comment s'est passée ton acclimatation à la D2/D1 ?

B. L. - Oui c'était un peu difficile au début, je n'avais pas de repères, mais je me suis habituée plutôt rapidement, il le fallait bien.

 

"J'ai travaillé tous les jours pour en arriver là"

 

CDF - Quelles sont tes aspirations dans le futur ? On a le sentiment que le foot c'est toute ta vie ?

B. L. - (sourire) Oui on peut dire ça.

C'est pour cela, j'ai travaillé tous les jours pour en arriver là, chaque jour plus dur, pour que je sois meilleure match après match, pour aider l'équipe autant que je peux.

 

CDF - Quels sont tes objectifs en club ?

B. L. - De marquer le plus de buts possible cette année, plus que la saison dernière, c'est pour cela que je travaille encore plus dur pour y arriver. Et surtout le maintien à aller chercher avec toute l'équipe !

 

Photo : Francis Metz

Dounia MESLI