Elle a été l'une des joueuses du match, lors de la victoire du PSG face à Saint-Étienne (4-0). Un rôle de plus en plus visible dans l'équipe parisienne qui aura besoin de la polyvalente latérale canadienne pour les défis qui l'attend sur la fin de saison. L'occasion pour nous de la rencontrer et de parler de ses premières semaines à Paris.

 

Ashley Lawrence –  C'était un match important pour nous. On s'est préparées toute la semaine et comme vous le savez, nous ne prenons aucun point pour acquis. En ce qui me concerne, c'était bien d'avoir deux passes décisives, et d'aider l'équipe et par dessus obtenir une victoire avec l'équipe, nous étions très contentes de continuer à aller de l'avant.

Cela fait un mois maintenant, et je me suis plutôt bien adaptée. Ces changements, de pays, de coéquipiers, mais tout le monde a été très accueillant, elles m'ont accepté ce qui m'a permis d'exceller sur le terrain mais aussi en dehors.

(…)

Coeurs de Foot – Quand on parle de vous, la première chose que l'on voit, c'est votre vitesse, votre énergie sur le terrain. Est-ce que pour vous c'est ce qui vous définit en tant que joueuse sur le terrain ?

A.L – Je pense que c'est un des dangers quand les gens me regarde parmi différentes joueuses. Chaque joueuse a ses forces et des marges de progressions. Donc pour moi, la vitesse est l'une des choses qui ressortent et un des aspects sur lesquels mes adversaires vont me surveiller. Mais il y a aussi ma vision du jeu, quand j'ai la balle dans mes pieds, je suis capable de faire la bonne passe, de trouver mes coéquipiers.

Donc, d'une part quand je n'ai pas le ballon me rendre disponible, pour que mes coéquipières puissent me trouver. Mais aussi quand j'ai le ballon, être capable de réaliser des combinaisons et trouver mes coéquipières. Donc c'est sur l'ensemble de ses aspects.

CDF - Ces qualités de vitesse, ces qualités athlétiques, c'est souvent quelque chose qu'on associe au football en Amérique du Nord. Comment vous voyez la différence entre ce que vous avez connu au Canada, aux États-Unis et le jeu ici en France ?

A.L – Oui, je pense que les deux manières de jouer sont clairement différentes. En Amérique du Nord, c'est plus athlétique, la vitesse, la puissance. Ici en Europe, c'est plus technique, la capacité à faire des passes, dribbler, le jeu court. Et en ce qui me concerne, c'est une des principales raisons qui m'ont poussé à choisir le PSG parce que c'est un défi pour moi. Cela me pousse à devoir réfléchir plus vite, jouer plus rapidement et ainsi j'aurais la combinaison de ma vitesse et de ma puissance mais aussi développer mon côté technique. L'association de ces deux aspects est redoutable, et je pense que c'est un formidable mélange.

CDF – Ces aspects que vous voulez travailler dans votre jeu, c'est ce qui vous a fait choisir entre jouer en NWSL et venir à Paris ?

A.L – Oui, je suis allée à l'école (université) aux États-Unis donc pour moi la NWSL c'est un formidable championnat, elles ont quelques unes des meilleures joueuses [du monde]. Mais je voulais aller vers une manière différente de jouer (…) et peut-être qu'un jour on me verra jouer en NWSL mais pour le moment je suis ici à Paris.

CDF – La semaine dernière, vous avez manqué votre premier match avec la sélection canadienne depuis longtemps [Le Canada jouait un match amical face au Mexique le week-end dernier, en même temps que la 13e journée de D1 ndlr]. Qu'est-ce que ça vous a fait de devoir suivre à distance le match de vos coéquipières ?

A.L – Je voulais vraiment être là-bas avec mes coéquipières, mais j'ai pu en parler avec le sélectionneur, le staff, mes coéquipières et j'ai pris le temps pour qu'elles comprennent ma démarche/mon raisonnement. Je pense qu'à l'avenir, le Canada ayant [Kadeisha] Buchanan et moi ici en Europe, ils vont utiliser les fenêtres FIFA et prévoir des camps d'entraînements aux dates prévues pour le regroupement des joueuses en équipe nationale. C'est des ajustements qui vont probablement être faits pour qu'à l'avenir je l'espère je n'ai pas à manquer des matches ou des sessions d'entraînement avec elles.

Évidemment, ce qui est important pour moi c'est le PSG et d'aider ce club à gagner des matches, remporter des titres mais aussi d'un autre côté avec mon pays, et aider le développement [de son équipe nationale].

CDF – Justement pour parler de Kadeisha Buchanan, qui est votre coéquipière en équipe nationale, qu l'a été aussi dans le championnat universitaire ces dernières années. Qu'est-ce que ça fait de vous retrouver de vous retrouver adversaires, à la lutte pour le titre en France après avoir joué si longtemps ensemble ?

A.L – Je pense qu'à ce stade, j'étais juste content pour elle parce que je savais qu'elle avait pris la décision qui était la meilleure pour elle. Quand vous avez joué ensemble pendant aussi longtemps, on a presque l'impression que c'est devenu une chose normale.

Je pense que lorsque nous avons fini nos années à l'université, nous devions prendre des décisions pour nos carrières professionnelles et il y a tellement de facteurs qui rentrent en jeu. Pour moi, j'ai toujours voulu jouer en Europe, je lui en ai parlé, elle voulait jouer en Europe, en France, en Allemagne. Aussi bien l'une que l'autre, nous nous étions imaginées cela pour nous-mêmes. Au bout du compte, si nous nous retrouvons dans la même équipe, c'est génial mais au final, aller à Lyon, c'était la meilleure décision pour elle, donc j'étais heureuse pour cette raison.

Cela va être enthousiasmant pour la suite je pense parce que nous sommes dans deux des meilleures équipes d'Europe et nous allons nous retrouver à nouveau face à face donc ça va être assez sympa de la voir de l'autre côté.

Hichem Djemai