Après la victoire des Pays-Bas face au Cameroun dans le groupe E, nous avons échangé avec Anouk Dekker, de retour en défense centrale avec la sélection oranje. Elle nous parle de la rencontre mais également de ces détails qui pourraient jouer dans la performance des Pays-Bas cet été.

 

« Il y a eu beaucoup de combat aujourd’hui. C’était un adversaire très difficile parce qu’elles ont joué souvent avec des longs ballons. Cela nous obligeait à être concentrées tout le temps. Et [par exemple] quand on marque le but du 1-0, on se dit : « ça, c’est bien » et deux minutes après on prend ce but, et il faut tout recommencer. C’est l’aspect négatif, par contre on a réussi à marquer dès le début de la deuxième mi-temps et ça, c’était plutôt bien. »

 

Effectivement, le but camerounais intervient deux minutes après le premier marqué par Vivianne Miedema. Est-ce que c’était une question de concentration, de se remettre rapidement dans le match après avoir ouvert le score ?

« Je ne pense pas que ce soit une question de concentration. C’était un long ballon de la gardienne, et on ne réussit pas à gagner le premier duel. Ensuite, c’est un ballon dans notre dos et voilà… Et puis, je pense que c’est aussi avec le rebond. Quand la pelouse est bien arrosée, le ballon fuse vers la gardienne alors que là, le ballon a rebondi assez haut. C’était difficile à ce moment-là, mais ensuite on a [réussi] à bien faire. »

 

Et justement, après la pause il y a ce deuxième but qui vous redonne l’avantage. Quel a été le discours de Sarina Wiegman à la mi-temps, alors que le score était de 1-1 ?

« [Elle nous a parlé] du milieu de terrain, de réussir à mieux utiliser les côtés, mais aussi de faire attention sur les longs ballons. [Et surtout], jouer tranquille parce que c’est notre jeu. Faire circuler le ballon de manière posée et ensuite marquer. »

 

Aujourd’hui, c’était votre première titularisation dans ce Mondial, en défense centrale, votre poste en sélection alors que c’était plutôt le milieu en club...

« Oui, je préfère le milieu de terrain, parce que j’aime bien attaquer et défendre. Mais dans l’équipe ici, je suis bien en défenseure centrale. »

 

En sachant que Dominique Bloodworth qui jouait en défense centrale avec vous aujourd’hui, est aussi une joueuse qui joue plutôt au milieu de terrain en club...

« Oui, et c’est le cas aussi je crois de Desiree [van Lunteren] qui peut jouer au milieu de terrain. On joue toutes au football, et même si nous ne sommes pas de pures défenseures, je pense que lorsque nous jouons notre jeu [avec les Pays-Bas], c’est bien d’avoir des profils en défense qui viennent du milieu de terrain. »

 

Il y a deux ans vous êtes devenues championnes d’Europe. Est-ce que l’on peut commencer à imaginer, pourquoi pas, les Pays-Bas champions du monde dès cette année ?

« Oui, après c’est seulement notre deuxième Coupe du Monde, on est encore en apprentissage. Depuis notre titre, il y a deux ans, on a encore progressé, mais il y a aussi les États-Unis, la France. Ce sont de très bonnes équipes, et ce n’est pas aussi évident : « On a gagné la Coupe d’Europe, et après on va être championnes du monde ». Maintenant, il y a beaucoup d’équipes qui attendent les Pays-Bas, et nous en sommes plus en position de challenger. Même si parfois les médias ont parfois du mal à le comprendre, c’est un long tournoi, et ce n’est jamais facile. »

 

Et de ce point de vue, jouer contre le Canada pour votre dernier match de poule, est-ce que cela peut vous aider à vous situer dans ce tournoi, par rapport aux meilleures équipes ?

« Oui. Je pense aussi que c’est important de jouer à 18h, avec une pelouse bien arrosée qui permette un jeu plus fluide, ce qui est un avantage pour nous. Le Canada est une très bonne équipe, et pour nous aider à progresser dans ce tournoi, je pense que c’est une très bonne chose de jouer contre elles. »

 

Photo: Getty Images / FIFA

Hichem Djemai