Après la première victoire 3-1 du Stade de Reims pour le compte de la 5e journée de D1 Arkema face au GPSO, saison 2020/21, la coach Amandine Miquel avait le sourire - comme à son habitude - mais attend encore des recrues pour peaufiner son équipe comme elle le souhaite vraiment. Sa réaction en conférence de presse.

 

Coeurs de Foot - C'est une belle victoire, la première, elle fait du bien ?

Amandine Miquel - Oui c'est une victoire correcte... Belle je ne sais pas, mais correcte.

 

CDF - Justement vous nous disiez que ce mois d'octobre allait lancer une nouvelle dynamique pour l'équipe, que vous alliez rebondir et montrer votre vrai visage ?

A. M. - Oui c'est ça, c'était prévu qu'on commence [notre saison en octobre], enfin on aurait pu gagner avant, mais les pronostics par rapport à nos différents états de forme et notre effectif, on savait que ça serait un petit peu plus facile au mois d'octobre, qu'au mois de septembre, et on y est depuis aujourd'hui, donc ça va mieux [dans les têtes]. 

 

CDF - Vous évoquiez aussi les recrues que vous attendiez, et l'une d'entre elles à fait sensation aujourd'hui, Corventina Melchie Dumornay ?

A. M. - Oui (blanc). Je pense qu'elle est à 30% de ses capacités, on attend beaucoup plus, mais pour une entrée en matière, on a décidé de la faire jouer qu'une mi-temps, donc c'était correct.

 

CDF - C'est elle qui débloque tout, et vous fait passer devant le GPSO ?

A. M. - Oui, mais je pense qu'elle est à 30% de ses capacités pour l'instant... Elle est en préchauffe.

 

"Il faut aussi savoir s'adapter à ce

que le jeu demande"

 

CDF - On parlait la dernière fois de votre jeu assez spécifique, avec du jeu court et des combinaisons avec des joueuses assez proches les unes des autres et en mouvement, aujourd'hui on a l'impression que ce sont plus des longs ballons qui vous apportent le succès ?

A. M. - C'est vrai ! C'est vrai que l'idée - après en première mi-temps il y a eu peut-être un peu trop de ballons en automatismes, de jeu court etc - c'est de trouver le juste milieu, on est capables de faire ça, mais il faut aussi savoir s'adapter à ce que le jeu demande et là pour le coup il y avait des espaces.

Sur le but de Nao (Naomie Feller) c'est un bon sens de buteuse [qui permet d'ouvrir le score], parce qu'elle récupère un ballon au bon endroit et elle est en capacité de finir toute seule (face à face avec la gardienne, ndlr).

Mais après effectivement ils ont décidé de jouer un peu plus haut, quand on avait le vent avec nous, donc c'était tout benef pour nous, et à ce moment-là on utilisait plus la profondeur.

 

CDF - On peut dire que la machine est lancée maintenant ?

A. M. - Oui (elle réfléchit brièvement), mais il me manque encore quelques recrues, donc on n'est pas encore à 100%.

Mais oui je pense que quand l'effectif sera au complet, ça sera bien, même si je trouve que sur le mois de septembre on a quand même réussi à faire le dos rond, et à tenir avec beaucoup de jeunesse, on a encore aujourd'hui beaucoup de jeunes sur le banc, donc il nous manque encore 5/6 joueuses et on sera au complet.

 

"Être en capacité de dire qu'on a fait

peut-être des erreurs"

 

CDF - Comment on explique qu'un grand club comme le Stade de Reims n'a pas réussi à avoir son groupe au complet avant le début de saison, qui aurait pu donner plus de stabilité et le moral aux joueuses avant les matches ?

A. M. - Une grosse partie des joueuses qu'on a recruté étaient mineures cet été, et on n'a pas le droit de signer des joueuses mineures, étrangères, ce qui explique l'arrivée de Melchie [Dumornay] aussi tardive.

Les prêts c'est la même chose, il faut qu'elle soit majeure et comme on a ciblé des joueuses mineures, on attend qu'elles soient majeures. C'est juste pour ça qu'on n'a pas commencé avec le groupe au complet et après on a eu quelques pépins de préparation athlétique, du fait qu'on avait un effectif jeune et je pense qu'on a peut-être été un peu trop fort.

C'est à nous aussi d'être en capacité de dire qu'on a fait peut-être des erreurs, qu'on a été un peu trop fort sur notre prépa. Ce qui fait qu'on a eu des indisponibilités en septembre, mais on va récupérer comme je disais à partir d'octobre de plus en plus de joueuses.

 

"On est tout le temps sur le positif,

l'encouragement"

 

CDF - Vous êtes une coach qui veut donner du positif à ses joueuses, transmettre des ondes positives à vos joueuses, les écouter, prendre en compte leur forme physique et mental peut-être aussi... Ce sont des choses qui vous caractérisent vraiment et on sent que moralement vos joueuses sont à 100% grâce à ça aussi.

A. M. - (elle acquiesce de la tête) Oui voilà [c'est important]. Est-ce que c'est la bonne méthode de management ? Je ne sais pas, l'avenir me le dira (sourire). Si dans 6 mois je suis au chômage, c'est que ce n'était pas la bonne, et encore que...

Nous on a décidé de faire ce pari-là. On n'est pas du tout directif, on est très rarement dans la réprimande, on est tout le temps sur le positif, l'encouragement, et on se dit que c'est peut-être plus long que la méthode directive, mais je pense que ça porte ses fruits à long terme. 

 

CDF - Oui, ça ne casse pas les joueuses au moins.

A. M. - Voilà, et comme on est sur un projet à long terme au Stade de Reims, puisque j'ai déjà fait 4 saisons (dont une en D2 avec la montée au bout en 2019, ndlr) et qu'il m'en reste 3 (Amandine Miquel est engagée jusqu'en juin 2024 avec le Stade de Reims, ndlr), ça fera 7 en tout, il faut voir loin (léger sourire).

Dounia MESLI