Amandine Henry connaît bien cette équipe des Etats-Unis qu'elle s'apprête à affronter vendredi soir à Paris en 1/4 de finale de Coupe du monde. La capitaine de l'équipe de France a en effet côtoyé quelqu'une d'entre elles lorsqu'elle a évolué aux Etats-Unis (aux Thorns de Portland de 2016 à 2017). Elle sait à quel point ces joueuses américaines sont redoutables. Mais elle sait aussi que les Bleues ont les armes pour les mettre en échec.

 

En regardant le match entre les États-Unis et l'Espagne, on a pu voir que les Espagnoles ont beaucoup pressé les Américaines et les ont bousculées. Cela a révélé les failles des USA. Est-ce que vous avez travaillé sur ces faiblesses ?

Personne n'aime jouer en étant dominé. Toutes les équipes aiment avoir la possession du ballon. Demain soir nous ferons en sorte de proposer une véritable opposition aux Américaines. On a regardé leur match contre l'Espagne. On connaît leurs forces mais aussi leurs points faibles. Quoi qu'il en soit, nous ferons tout pour poursuivre notre aventure et rejoindre les demi-finales.

 

Amandine, vous avez évolué aux Etats-Unis (aux Thorns de Portland lors de la saison 2016-2017, ndlr). Il y a quelques jours, une joueuse de la sélection américaine nous disait que ce match France – USA réunissait « la meilleure équipe du monde et la deuxième meilleure équipe du monde ». Ne faudrait-il pas voir dans ces propos une point d'arrogance ?

Non, je pense plutôt que c'est un piège de leur part ! Mais ce sont quand même les championnes du monde en titre, elles ont un palmarès qui fait qu'elles n'ont rien à prouver. Mais je pense aussi que nous avons réalisé de belles prestations ces dix derniers mois lors des matches amicaux. Nous avons bien conscience de nos capacités. Et nous voulons les montrer vendredi soir. Nous sommes capables de les battre.

 

Comment faîtes-vous pour gérer la chaleur actuelle ? Est-ce que ça occasionne de la fatigue supplémentaire ?

Tout le monde sait que c'est difficile pour nous mais c'est la même chose pour nos adversaires. Il faut bien s'adapter à la chaleur, car on ne peut pas rester tout le temps enfermées dans notre hôtel. Nous devons juste emporter davantage d'eau avec nous lors des entraînements, et même en dehors des entraînements. Nous devons pas trop changer trop de choses dans notre manière de faire en fait.

 

Vendredi face aux USA vous allez retrouver le Parc des Princes de Paris, là où vous avez battu la Corée du Sud pour votre match d'ouverture (4-0). Juste avant ce match, quand l'hymne national a été chanté dans le stade, on a pu voir quelques larmes couler au sein de votre équipe. Est-ce que vous saurez gérer ces émotions vendredi avant d'affronter les USA ?

Bien sûr que contre la Corée il y avait beaucoup d'émotion. Mais on a réussi à la surmonter puisqu'on a produit une très belle performance pour ce match d'ouverture. Nous avons ensuite jouer d'autres matches. Avant de jouer les USA, il y aura aussi de l'émotion au moment des hymnes. Mais après, nous serons à 200% sur le terrain.

 

Que pouvez-vous nous dire sur la présence de Kadidiatou Diani dans votre groupe et ce qu'elle a apporté durant cette compétition ?

C'est génial de l'avoir avec nous car elle apporte sa puissance en attaque et elle apporte aussi beaucoup défensivement. Je pense qu'elle peut nous apporter beaucoup encore, il ne lui manque que de marquer des buts !

 

Amandine, qu'avez-vous retenu comme leçons de votre défaite il y a quatre ans en ¼ de finale de Coupe du monde 2015 face à l'Allemagne (1-1, 3 tab à 5) ?

Cette défaite nous a fait beaucoup de mal. Mais je n'aime pas regarder en arrière. Nous voulons aller de l'avant. C'est ce que nous allons faire vendredi soir. Nous allons retenir les leçons du passé pour ne as les reproduire demain.

 

"Mon rôle de milieu de terrain est de relier

la ligne défensive avec l'attaque"

 

Comme évoqué tout à l'heure Amandine, vous avez évolué aux Etats-Unis. Quels souvenirs en gardez-vous ?

C'était quelque chose de génial dans ma carrière. J'y ai beaucoup appris d'un point de vue personnel, mais aussi du point de vue de mon jeu. Là-bas, c'est un jeu plus direct, beaucoup plus physique. Je vais essayer de transmettre ça à mes coéquipières pour demain, car elles ont besoin de savoir tout ça.

Avant que j'aille jouer aux Etats-Unis, j'avais pas vraiment conscience du niveau là-bas. Les Américaines sont d'excellentes joueuses, qui aiment aller vite vers l'avant balle aux pieds. Mais nous avons tout ce dont nous avons besoin côté français pour les stopper. Elles ont leurs forces mais nous avons les nôtre aussi. Quand j'ai joué aux Etats-Unis, je passais la majorité de mon temps à faire en sorte de stopper ces joueuses. Et c'est ce que je vais faire vendredi.

 

Vous avez beaucoup d'amis parmi l'équipe américaines. Les avez-vous contactées de ce ¼ de finale France – USA avant ou pendant la compétition ?

(sourire) Non, du tout ! Nous sommes amies certes, mais quand nous serons sur le terrain, je ne leur ferai aucun cadeau (sourire). Non, nous n'allons pas déjà jouer le match avec elles avant le coup d'envoi.

 

Amandine, que pensez-vous des performances de votre partenaire à l'Olympique lyonnais Eugénie Le Sommer durant cette Coupe du monde ? Que pensez-vous de ses capacités physiques et que doit-elle améliorer en vue du match de vendredi contre les USA ?

Eugénie est une de nos leadeuses sur le terrain. Et j'espère qu'elle pourra monter en puissance vendredi. Je pense qu'elle ne nous a pas encore tout montré de son talent jusqu'à présent et qu'elle va nous le montrer !

 

A propos de l'éventuelle finale de Coupe du monde que Henry disputrait au Groupama Stadium de Lyon.

Nous avons établi notre objectif avant que la compétition ne commence. Cet objectif, c'est de rejoindre la finale au Groupama Stadium de Lyon. Demain se dressera face à nous un obstacle important sur notre chemin vers la finale. Nous sommes capables de le surmonter. Nous devons prendre les étapes une par une.

 

A propos de la capacité de Henry à s'adapter en tant que milieu de terrain à différents schémas de jeu, comme le 4-4-2 mis en place par Corinne Diacre contre le Brésil, différent du 4-2-3-1 qu'elle choisit habituellement.

Personnellement, le schéma dans lequel j'évolue importe peu pour moi. Ce qui importe, c'est la façon dont je joue au sein de ce schéma. Ca ne change donc rien pour moi. Mon rôle en tant que milieu de terrain est juste de relier la ligne défensive avec l'attaque, et j'essaie de le faire du mieux que possible.

 

Photo : Manu Cahu

Arnaud Le Quéré