En conférence de presse d'avant-match, Amandine Henry s'est exprimée longuement sur ce match d'ouverture face à la Corée du Sud et ce qu'il représente pour elle.
[CDM2019] Corinne Diacre => « C'est plutôt positif d'avoir les 23 joueuses à disposition. »
Au sujet du dos d'Amandine Henry. Comment vous avez vécu cette blessure ? Sur les blessures de ses coéquipières ?
Amandine Henry - Mon dos va beaucoup mieux, merci. Forcément quand on se blesse pendant la préparation c'est difficile, mais j'ai été rassurée par le staff, par les joueuses autour de moi. Je suis apte à jouer et j'ai hâte.
Sur la polémique autour des filles éjectées de Clairefontaine par les hommes
Amandine Henry - Oui, il y a eu une certaine critique mais on y a pas pris part parce qu'on savait déjà comment ça allait se passer. On était très bien logées et on a pu bénéficier des terrains de Clairefontaine. Tout a été optimisé et franchement on a rien à en dire.
Rôle particulier en tant que capitaine et avec une Ligue des Championnes tout juste gagnée ?
Amandine Henry - La ligue des Championnes c'est une chose, la coupe du monde en est une autre, surtout pour son pays. Porter le maillot bleu est une grande responsabilité pour chacune. En tant que capitaine, en tant que joueuse expérimentée, j'ai le devoir de mettre tout le monde à l'aise, je pense que toutes les joueuses sont bien dans leur tête et on verra demain. Mais franchement on s'est très bien préparées.
Les difficultés d'un premier match à domicile
Amandine Henry - On en a discuté avec les garçons à Clairefontaine. Je ne pense pas que ce soit une difficulté mais une énergie positive. C'est un rêve de pouvoir jouer un match de Coupe du Monde dans son pays. C'est une pression positive mais forcément, comme disait la coach, on est 23 et tout le monde ne fonctionne pas de la même façon. On s'est bien préparées psychologiquement à vivre ce moment. Je pense qu'il y aura des réactions différentes mais en tout cas, on ne sera qu'un sur le terrain.
Sur sa sortie de douche, qui lui a causé sa blessure
Amandine Henry - C'est des choses qui peuvent arriver, on est jamais à l'abri d'une blessure, même Si on commence à y penser chaque jour. Maintenant, je le prends à la rigolade et je fais attention tout simplement.
Ambiance autour de l'équipe de France
Amandine Henry - On est très contentes de voir un tel engouement, c'est un rêve, et de voir autant de médias. On profite un maximum et on a envie de se donner à 200% pour que ça continue comme ça.
Au sujet des primes
Amandine Henry - Aujourd'hui, c'est pas trop le sujet. On a négocié avec le Président [Noel Le Graet], il m'a dit que les recettes vont être de 30 % de ce qu'on va recevoir de la FIFA (les autres 70% seront à la FFF). C'est comme ça, mais nous on se concentre vraiment sur le terrain, par rapport à nos performances et on verra [le reste] par la suite, mais on se pose pas de questions sur ça pour l'instant.
Le meilleur résultat des Bleues a été une 4e place. Qu'est-ce qui peut faire que c'est la bonne année ?
Amandine Henry - Forcément, on est ambitieuses. On a envie d'aller au bout mais comme l'a dit la coach, il y a des étapes avant. On est conscientes que toutes les conditions sont réunies pour faire une belle performance. L'équipe, les conditions hors-terrains. On va se donner à 200%, mais ça sera match après match.
Ressenti d'avoir foulé le terrain
Amandine Henry - Je me fais un petit film dans ma tête. Je m'imagine le stade rempli, une belle performance avec de belles émotions mais je ne sais pas comment ça va se passer. En tout cas c'est un moment qui restera ancré dans notre mémoire.
Souvenir de la confrontation en 2015 contre la Corée du Sud
Amandine Henry - Ça remonte 4 ans en arrière et il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées. C'était un match qui nous avait souri donc j'espère que ça continuera demain. C'était une très belle équipe, avec un très bon collectif déjà. Encore une fois, il y a beaucoup de choses qui ont changés et je pense que ça va être un tout autre match.
L'égalité entre homme et femme
Amandine Henry - Encore une fois je pense que le football n'est pas que masculin ou féminin, ça parle à tout le monde. On a la chance d'évoluer dans un club où il n'y a pas de différences et demain, il n'y en aura pas, ce sera l'équipe de France. Les ambitions [pour les femmes et les hommes et demain] sont les mêmes.
Sur Aïssatou Tounkara
Aïssatou, c'est une guerrière, mentalement. Quand on connaît la blessure qu'elle a eu il y a quelques temps et qu'elle revient à ce niveau pour jouer une Coupe du Monde, c'est juste incroyable. Sur le terrain, c'est aussi une guerrière, les défenseures ont 100% confiance en elle. Dans le groupe, c'est quelqu'un qui vit bien, qui est agréable à vivre, qui rigole et qui est à l'écoute et bienveillante. Franchement, j'ai que des éloges à faire sur elle.
Coeurs de Foot - Il y a eu quelques pépins physiques au sein de l'effectif lors de la préparation, est-ce que vous pensez que dans le sens inverse ça peut décupler le mental justement pour sortir de cette phase de poules en première position ?
Amandine Henry - Ça montre la force du groupe, tout le monde est prêt à jouer, on se sent concernés à 200%. On n'a pas eu de stress par rapport aux blessures parce qu'on sait que tout le monde est prêt. Je pense que c'est une grande force [mentalement d'avoir les 23 joueuses].
Est-ce que l'équipe de France est mieux préparée que les autres compétitions ?
Amandine Henry - (rires) Je pense que chaque préparation est différente. Là, on été dans des conditions optimales par rapport au groupe, aux conditions, au terrain. Le fait qu'on soit dans notre pays c'est déjà une chance, mais je n'ai pas de comparaison à faire. On s'était préparé tout autant avant, mais à domicile c'est toujours mieux. Avec l'évolution du football féminin, on a encore plus de moyens mais on a toujours été pro et on s'est bien préparées.
Rêve de jouer cette Coupe du Monde et joueur/joueuse admiré ?
Amandine Henry - Je suis de la génération 98 donc j'ai de beaux exemples, comme Zinedine Zidane qui était le joueur de la Coupe du Monde mais tous les joueurs de 98 nous ont fait rêver, on fait rêver la France donc on a envie de vivre les mêmes émotions.. Demain il ne faudra pas rêver, il faudra être bien présentes.
Photo : FIFA