La réaction du coach du CA Paris à la suite du match de Coupe de France en 8e de finale face au Stade de Reims. Une défaite 8-0, mais une rencontre qui restera gravée dans la tête de ses joueuses.

 

Coeurs de Foot - C'est un score sévère j'imagine, mais je pense que vous vous y attendiez, même si vous auriez aimé créer l'exploit, à l'image de ce que l'on a vu en Ligue 1 (SAS Epinal vainqueur du LOSC et ASM Belfort contre le MHSC en 8e de finales) ?

Oui voilà c'est ça. Mais comme vous l'avez dit le score il est assez sévère, maintenant on est déjà super contents d'être arrivés jusque là, en huitième de finale, et d'être le seul club régional. Je suis tout de même satisfait des filles, elles se sont battues, elles ont tout donné, elles ont jamais abandonné malgré le score, donc [c'est plutôt satisfaisant]. Après on rêve toujours un peu plus [d'aller plus loin], mais on reste malgré tout contents d'être arrivés jusque là.

 

CDF - Quel est votre objectif en championnat cette saison avec le CA Paris ?

Honnêtement l'essentiel ça va être de se concentrer sur le championnat, et je pense que la solidarité dont les filles ont fait preuve, ça peut nous aider et ce sont des choses sur lesquelles on peut s'appuyer pour la suite de la saison. L'objectif, il est de se concentrer dans notre championnat et pourquoi pas espérer terminer dans les 2/3 premiers, je pense qu'on a les possibilités de le faire.

 

CDF - Vous pensez avoir les moyens d'aller en D2 ?

La D2 c'est peut être un peu ambitieux de dire tout de suite qu'on cherche à y aller. Maintenant l'objectif il est au moins d'accéder au haut de tableau, faire aussi bien que l'année dernière, mais pour la D2, ça demande peut être [plus d'efforts et d'investissements], c'est une marche qui est encore plus haute, mais en tout cas, on souhaite faire au moins aussi bien que l'année dernière, d'accéder aux deux premières places qui nous permettent d'aller aux barrages [pour l'accession à la D2]. Je pense que les filles ont les qualités, donc on va essayer de l'atteindre, mais la D2 c'est autre chose. Honnêtement on prend match après match et on ne se pose pas la question, on essaye de ne pas se mettre la pression, sinon c'est compliqué [à gérer]. Il faut savoir qu'il y a trois ans, on était encore en R3, donc [petit à petit].

 

CDF - Justement quand on est un club de R1, j'imagine que c'est peut être difficile de garder ses joueuses, de les faire venir, de créer une alchimie entre elles, une osmose, parce qu'il y a peut être un turn over. Comment vous faîtes pour gérer ces aspects [du football amateur] ?

Nous on a la chance d'avoir un groupe depuis trois ans, qui reste à peu près le même, il n'y a eu qu'une ou deux, qui ce sont greffées [à l'équipe]. Mais ça fait trois ans, même quatre ans, qu'on a le même groupe, donc on commence à avoir des automatismes [dans le jeu], il y a une solidarité, il y a une cohésion de groupe également et je pense que cela s'est remarqué, malgré le score. J'ai eu des filles qui se sont battues jusqu'au bout, qui n'ont pas baissé les bras, je pense qu'on s'appuie là-dessus, surtout sur un groupe qui est soudé. Chaque année, on arrive à avoir une ou deux joueuses en plus, mais qui reste dans le même état d'esprit.

 

CDF - Comment vous procédez pour la mise en place de la stratégie ? On a l'impression que c'est une stratégie qui peut être appliquée même à une équipe de D1 ?

Voilà c'est ça (beaucoup d'humilité), nous on savait que l'adversaire était largement au-dessus physiquement, techniquement, même tactiquement, il y a des internationales en face, des filles qui ont beaucoup plus d'expérience et moi j'ai des filles qui ont un niveau régional, donc on a décidé de les bloquer un peu. On savait que ça allait très très vite devant, donc on s'était dit qu'on allait bloquer un maximum la profondeur, ça a fonctionné je pense 15/20 minutes, au début on les a mis un petit peu en difficultés. Après forcément avec 2/3-0, on a voulu se libérer un peu plus, on a essayé d'aller chercher un peu plus haut, mais [on a laissé des espaces]... Donc voilà la stratégie était de bloquer l'espace dans le dos et d'essayer de retarder l'échéance [du but].

 

CDF - Vous auriez aimé en marquer au moins un pour le prestige ?

Oui, après on s'est dit en deuxième mi-temps avec les filles, de se lâcher et quitte à en prendre deux autres ou trois, mais au moins faire aussi plaisir au public qui était venu, et qui nous a soutenu depuis le début avec Le Mans (victoire en 16e de finale). Ça reste une très belle expérience.

Dounia MESLI