Née le 2 octobre 1992 à Bordeaux, Laurianne Cervera entame sa deuxième saison à Albi en D1 et entame sa quatrième saison dans l’Élite après l'avoir connu avec le TFC et Muret.

On dit de Laurianne que c'est une fille sympathique avec une bonne technique. Complétez à cela, une constante motivation et l'envie de continuer à progresser. L'ambition d'une bordelaise qui sans bruit s'est construite au fur et à mesure des saisons.

Originaire de Cestas, en banlieue bordelaise, elle commence le football très jeune à l'âge de 6 ans. Elle y débute jusqu'à l'âge de 15 ans où ensuite elle rejoindra le club de Blanquefort. Sa maman Marie-Joëlle Cervera, trésorière du club se souvient des débuts de sa toute jeune fille : «Depuis qu'elle sait marcher, elle a eu un ballon dans les mains. Elle a suivi ses frères. Tous les week-ends, elle était au bord des terrains. L’entraîneur de son deuxième frère avait vu qu'elle savait taper dans le ballon et lui a proposé de faire des tournois. Il était important qu'elle fasse du sport. On a toujours été derrière elle ». Le président Claude Caillol complète aussi «Une très bonne joueuse et une charmante gamine. Elle était très bonne en Pupilles (U14 aujourd'hui). Avec d'excellentes qualités. Aussi bonnes que certains garçons. Une fille très vaillante. On est fier d'avoir une joueuse qui joue en D1 nationale ».

Un de ses éducateurs à Cestas, David Soubiran, se souvient :«Ma première rencontre avec Laurianne fut en 2000, alors que j'entraînais au SAGC les benjamins et que j'allais voir les jeunes pousses qui allaient monter, les poussins. Laurianne était la seule fille ! Elle avait déjà beaucoup de caractère, même si elle était timide, pour s'imposer dans un monde de garçons. On pouvait déjà déceler des qualités certaines chez cette petite blonde. Quand je l'ai eu comme joueuse, pendant 3 ans alors que les garçons ne faisaient que 2 ans, elle n'a jamais rechigné à travailler ses points faibles, à améliorer ses points fort, à part peut-être son pied gauche. Je la faisais jouer attaquante, elle dribblait bien et marquait des buts. Il y a eu 3 années avec pas mal de succès collectifs, mais surtout personnels dans un monde footbalistique qui s'ouvrait doucement à la gente féminine. Les garçons ne lui faisaient pas de cadeau. J'ai suivi son parcours avec les joueurs et dirigeants du club, et sa famille, que ce soit à Blanquefort ou dans la région Midi-Pyrénées. Hors du terrain elle était la fille, l'adolescente, mais sur le terrain derrière son sourire se cachait la combattante que ses partenaires appréciaient tant ».

A 15 ans, elle quitte Cestas et rejoint donc Blanquefort, club de la région bordelaise alors en D3. Elle y fait ses débuts à seulement 15 ans. Dans ce club, elle y restera quatre saisons. Montant en D2 en 2008. Harlem Zayar qui a joué avec elle avant de devenir plus tard entraîneur de l'équipe D2 se rappelle : «Une joueuse toujours souriante dotée d'une constante motivation qui alliait rapidité et vivacité. Joueuse avec une bonne maîtrise du ballon... Technique quoi. Elle a toujours eu de l'ambition et était prête à s'investir énormément sans crainte pour atteindre ses objectifs ».

 (premier rang, première à gauche)

Daniel Large qui l'a entraîné pendant deux saisons (de 2009 à 2011) rappelle aussi : «Lors de mon arrivée à la tête de l’équipe de Blanquefort en D2, j’ai tout de suite vu qu’elle avait un vrai potentiel, une joueuse complète, technique, vive, dure à l’impact. Elle était très jeune et n’avait pas été une priorité l’année précédente pour l’ancien staff et du coup avait besoin de confiance pour se relancer. Ayant toujours aimé avoir des arrières latéraux techniques, je l’ai dans un premier temps fixé au poste d'arrière latéral droit où elle s’est tout de suite imposée en alignant les bonnes performances avec une grande régularité. J’ai pu ensuite apprécier sa polyvalence et au gré des absences, elle a occupé plusieurs autres postes (défenseur central, milieu défensif, milieu offensif) avec à chaque poste des performances toujours très régulières avant de devenir incontournable au poste de milieu défensif. C’est une joueuse très facile à gérer, très sympa, soucieuse du collectif et je n’ai pas été surpris de sa réussite dans les différents clubs où elle a joué ensuite. Je suis très heureux de voir le chemin qu’elle a parcouru et je suis certain qu’elle va continuer à progresser ».

La toujours jeune Laurianne rejoint le TFC et la D2 à 19 ans. Une volonté naturelle qui sera récompense par une montée la saison suivante en D1 à 20 ans. Un choix de carrière judicieux pour celle qui va découvrir l'élite. Sylvain Delgado, préparateur physique à l'époque se remémore : «Laurianne est une joueuse dotée d'une technique assez fine et avec une bonne vision de jeu. Cela a été un plaisir de travailler avec elle, bosseuse, qui s'intègre dans un collectif et toujours avec le sourire. Je suis content pour elle de voir son évolution car c'est une fille qui mérite de réussir de part sa volonté ».

 

Laurianne goûte pour la première fois à la D1 avec une saison pleine et 17 titularisations. Malheureusement mitigée avec une descente sportive à la fin de la saison. Elle connaîtra le même sort la saison d'après avec le promu Muret qui lui aussi descendra.

 

Forte de ses trois saisons dans l'élite, Laurianne reste dans la région mais rejoint le promu albigeois. Et parvient peu à peu à faire sa place dans le onze de départ. David Welferinger qui l'a entrainé la saison dernière dit ceci : «Une jeune femme toujours souriante qui vit bien dans un groupe et qui participe à la vie de celui-ci notamment dans le vestiaire en exhortant les troupes après une victoire. Habile techniquement, gros mental et très intelligente dans le placement devant la défense où elle excelle dans un positionnement dans les intervalles, elle pêche encore trop par des pertes de balles mal ajustées (elle a une grosse marge de progression dans ce domaine) ou une orientation du jeu trop systématique côté réception de la balle. J'aime sa "grinta" et son sens du combat sur le terrain (qualité qui en général fait défaut aux joueuses). Beaucoup de qualité malgré son manque de taille. Il faut impérativement qu'elle développe son volume de jeu si elle veut franchir un palier ».

 

Saison 2015-2016, Laurianne entame sa deuxième saison à Albi. Dans la peau d'une titulaire avec 10 matchs joués dont 9 titularisations. Et la volonté de maintenir Albi une deuxième saison dans l'élite. Laurianne qui par ailleurs a été championne de France Universitaire Futsal 2014 avec l'Université Paul Sabatier de Toulouse. Une joueuse importante pour Sylvain Blaise, entraîneur de cette formation"Laurianne est un des éléments moteur de l'équipe Universitaire depuis son arrivée à Paul Sabatier, dont elle est d'ailleurs la capitaine cette année. Elle a fait partie du collectif qui a réalisé pour la première fois dans le football Universitaire le doublé en futsal et en football à 11 en 2014. Laurianne est toujours très investie et déterminée, et apporte ses qualités techniques et de vision du jeu dans le projet de jeu basé sur la circulation du ballon et la qualité de jeu de notre collectif. Son abnégation, ses qualités footballistiques et son état d'esprit lui permettent logiquement d'être un élément important de son équipe d'Albi au sein de l'élite du football féminin français".

 

 

A 23 ans, Laurianne a encore beaucoup à construire. Avec sa « grinta » et sa marge de progression, gageons qu'un jour elle puisse franchir à nouveau des paliers. Attachante, souriante ou encore persévérante, on ne peut que l’apprécier sur un terrain comme en dehors. Ainsi seraient les mots pour qualifier Laurianne Cervera aujourd'hui.

Crédits Photos : Eric Levecot/DR/DR/DR/DR/asptt-albi-football.fr

Dounia MESLI