Depuis jeudi soir, et les derniers matches de la phase de poules de cette Coupe du monde, l'équipe de France sait qu'elle affrontera le Brésil dimanche au Havre en 1/8e de finale. Ce vendredi au Havre, Aïssatou Tounkara a répondu aux questions des journalistes concernant ce match. La joueuse de l'Atlético Madrid sait que cette affiche revêt quelque chose de spécial, surtout dans le football masculin. Mais elle a garanti que l'équipe féminine du Brésil était très forte offensivement, et que le 1/8e de finale à venir sera spectaculaire pour le public, quel que soit le résultat final.
Journaliste : Bonjour Aïssatou, tu étais peut-être trop jeune à cette époque-là mais quel souvenir as-tu du France - Brésil de 1998 (finale de Coupe du monde masculine, victoire 3-0 de l'équipe de France, ndlr) et des France - Brésil en Coupe du monde ?
Bonjour à tous ! Pour dire vrai je n'ai pas trop de souvenirs du France - Brésil de 1998. Mais tout au long de ma carrière on m'en a tellement parlé ! C'est un match dont toute la France se rappelle. C'est tellement un beau souvenir que tout le monde en parle.
Journaliste (RMC) : Est-ce qu'il y a un petit côté excitant de jouer le Brésil, même s'il ne s'agit pas du même Brésil que celui des hommes, en terme de palmarès, et nonobstant le fait que vous n'ayez jamais perdu contre les Brésiliennes ? Qu'est-ce que ça représente de jouer le Brésil en 1/8e de finale de Coupe du monde ?
On sait que le Brésil est une équipe assez costaude, et que c'est une très belle affiche. Maintenant il s'agit d'un match à élimination directe donc il va falloir tout faire pour remporter ce match. Là, c'est une nouvelle compétition qui démarre, car à élimination directe.
Journaliste (France Bleu) : Voudrais-tu nous parler, pour le grand public qui ne la connaît pas bien, de Marta, cette joueuse brésilienne, considérée comme une des meilleures joueuses du monde ?
Marta on sait que c'est une très très grande joueuse qui a marqué le football féminin mondial. C'est une des meilleures joueuses au monde. Techniquement elle est très forte. Ce sera une joueuse à surveiller de très près dimanche.
Journaliste (L'équipe) : Vous avez battu le Brésil avec l'équipe de France en octobre dernier (victoire 3-1 en amical, ndlr). Quel souvenir gardez-vous de ce match-là ?
Effectivement on les avait battues 3-1 en octobre dernier. C'était une équipe solide et offensivement ça allait très vite. On retient notre victoire mais il leur manquait aussi des joueuses comme Marta justement, ou Cristiane. Donc je pense que ça va être un tout autre match. Et on va bien se préparer pour pouvoir répondre présentes dimanche.
Journaliste (Infosport+) : Il y a une joueuse du Brésil que vous connaissez un peu plus que les autres, car vous évoluez avec elle à l'Atlético Madrid. Il s'agit de Ludmila Da Silva. Avez-vous échangé avec elle lorsque vous avez appris jeudi que vous allez vous affronter dimanche ?
Non, je n'ai pas encore échangé avec Ludmila. Mais je pense qu'il y aura bien deux-trois messages avant ce match-là (sourire). C'est sûr que ça va "chambrer" et j'espère qu'on va gagner pour que ce soit moi qui puisse la chambrer après le match (sourire).
Journaliste : Je voudrais que vous résumiez votre performance durant la phase de poules. Car quand vous allez basculer sur la phase à élimination directe, ça va être plus difficile. Et comment vous préparez-vous pour affronter le Brésil ?
On ne connaît notre adversaire que depuis jeudi soir donc on va commencer à se préparer ce vendredi à affronter le Brésil. On connaît quand même déjà un peu le Brésil. Il faudra faire attention à leur force offensive.
Journaliste (L'équipe) : Comment avez-vous vécu la soirée de jeudi ? Avez-vous regardé les matches toutes ensemble ? Avez-vous plutôt regardé le match Etats-Unis - Suède (victoire 2-0 des USA) ou plutôt Thaïlande - Chili (0-2) qui avait une incidence sur votre adversaire en 1/8e de finale ?
Oui, j'ai regardé les matches avec quelques filles dans une chambre. On a regardé les deux matches car ils étaient tous les deux intéressants, sachant qu'on ne connaissait toujours pas notre adversaire. On a suivi le match du Chili, et c'est après qu'on a su que le Brésil était notre adversaire.
La dernière fois contre le Brésil, on avait été solides défensivement. L'avantage du système de jeu à trois défenseurs, c'est qu'offensivement on avait davantage de joueuses, et donc davantage de variation de jeu.
La pression, non on ne l'a pas. On connait cette équipe du Brésil, on a conscience de ses forces. C'est vrai que le Brésil nous a plutôt réussi jusque-là. Mais on sait que dimanche, ce sera un match différent des autres. Il va falloir être prêtes et remporter ce match.
Oui on le sait. Maintenant ce n'est pas la première compétition qu'on joue non plus. On est préparées pour.
Oui, c'est clair que d'avoir un peu de temps libre pour soi, ça nous permet de penser à autre chose, de s'aérer l'esprit. Donc c'est toujours bien. On a profité, on a fait du shopping (sourire), mangé entre copines. Certaines d'entre nous ont pu voir leur famille.
Oui ça pourrait être une solution. Après depuis le début de la compétition on a évolué à quatre derrière. Et ça a plutôt bien fonctionné. On verra ce que la coach va mettre en place.
Stressées, on ne l'était pas. On savait qu'il suffisait d'un troisième but du Chili pour qu'on joue le Cameroun. Moi personnellement je n'avais pas de préférence. Du moment où on passe au format à élimination directe, il faut battre toutes les équipes. Le Cameroun et le Brésil sont deux équipes différentes, c'est vrai, mais je n'avais aucune préférence.
Journaliste (O Globo) : Est-ce que selon vous la France est favorite contre le Brésil ou pas ?
Beaucoup de personnes pensent qu'on est favorites parce qu'on joue à domicile et parce qu'on est une bonne nation. Mais on doit faire attention au Brésil. Offensivement elles sont très fortes. Donc non je ne dirais pas qu'on est favorites.
Un match France - Brésil, qu'il soit féminin ou masculin, est toujours plaisant à regarder. C'est toujours une belle affiche parce que le Brésil féminin sait jouer au football et nous aussi.
Oui ! Lors de notre match contre les USA, le stade était rempli, il y avait une bonne ambiance. Je suis sûre que ce sera aussi le cas dimanche.
Non, les Américaines ne nous ont pas impressionnées. On est conscientes de leur force, de leur potentiel. Après oui, c'était un beau match de leur part. On a vu une équipe américaine assez soudée. Mais la Suède aussi a montré de belles choses.
Certes je n'ai pas encore eu la chance de jouer. Mais je dois me tenir prête. Mais moi, je vis la compétition comme toutes les autres joueuses, je suis à fond derrière les filles. On a un objectif en commun donc il n'y a pas de place pour les cas personnels.
Toutes les filles qui n'ont pas joué se tiennent prêtes au cas où on ferait appel à elles. On est un groupe de 23 joueuses, tout le monde a son rôle à jouer. La compétition est longue, on ne sait pas ce qui peut se passer.
Arnaud Le Quéré