7 à 0. Tout le monde s'attendait à une mise au point de l'Olympique Lyonnais, mais la démonstration a été encore plus magistrale. Une performance de grande classe devant un public des grands jours. 22050 spectateurs et supporters lyonnais venus assister au retour en grâce de Lyon et oublier l'épisode malheureux qui avait vu l'OL sortir au stade des huitièmes de finale face à ce même PSG.

 

Buts et blessures en cascade

Il n'y a pas eu photo, et même pas eu match. Un quart d'heure d'une résistance parisienne qui devait durer deux fois 90 minutes et puis finalement, trop rapidement, ce but d'Ada Hegerberg. Quelques minutes plus tôt, un incident. Au terme de dix premières minutes où le PSG est ballotté par les vagues mais parvient néanmoins à résister, on aperçoit Laure Boulleau, à la suite d'un débordement côté gauche, s'arrêter, puis se remettre à courir doucement, trop lentement pour se replacer et logiquement on devine la blessure. Elle fit signe à son banc qu'elle doit sortir. Sur le terrain, ses coéquipières continuent de la faire jouer. Des passes dont elles ne veut pas, mais personne ne se décide à sortir le ballon ou accélérer le changement qui semble inévitable.

Une séquence qui a le don de perturber les joueuses parisiennes et qui sera le signe d'une avalanche de pépins physiques du côté du PSG. De leur côté, les Lyonnaises ne se posent pas de questions et continuent d'imprimer un rythme d'enfer et un pressing haut sur le terrain, qui finit par payer.

Kheira Hamraoui, pressé par une joueuse lyonnaise, remet désespérément le ballon en retrait vers une zone vide de coéquipières. La joueuse la plus prompte à réagir s'appelle Ada Hegerberg. Elle saisit l'ouverture et prend de vitesse la défense centrale parisienne qui tarde à s'interposer. Hegerberg esquive la sortie de Katarzyna Kiedrzynek d'un crochet du droit et pousse le ballon au fond des filets.

Un premier but à la quatorzième minute et quelques minutes plus tard la sortie de Laure Boulleau remplacée par Lisa Dahlkvist. La suite de la première mi-temps va ressembler à une alternance de buts lyonnais et de sorties parisiennes sur blessure, symbole regrettable du combat inégal qui s'est disputé ce dimanche au Parc OL.

 

Échanges de politesses entre Hegerberg et Le Sommer

Le second but arrive à la 27e minute. Quelques actions plus tôt, Erika et Lisa Dahlkvist parvenaient à contenir Eugénie Le Sommer qui partait seule au but. On pouvait penser que la défense expérimentale du PSG aurait peut-être sa chance. Peine perdue, la sanction arrive par la droite avec un long ballon de Griedge M'Bock vers Ada Hegerberg, devenue passeuse pour l’occasion. Elle déborde côté droit puis centre vers Le Sommer seule au point de penalty après s’être défait du marquage de Sabrina Delannoy. La numéro 9 lyonnaise qui reprend le ballon de l’intérieur du pied droit et marque le second but de l'OL.

Trois minutes plus tard, Kenza Dali se rend coupable d'une faute volontaire sur Amel Majri, un geste de dépit, symptomatique d'une équipe qui voit le match lui échapper. Sur le coup-franc qui suit, Le Sommer n'est pas loin de corser l’addition, mais sa tête est bien captée par Kiedrzynek. Deux buts lyonnais et deux changements parisiens, car à la 32e minute c’est au tour de Kheira Hamraoui de sortir, elle aussi visiblement touchée, remplacée par la jeune Perle Morroni, qui avait fait belle impression contre Barcelone lors du quart-de finale retour.

Par la suite, c’est Laura Georges qui doit jeter l’éponge, elle aussi blessée et qui doit se résigner à sortir après avoir parlé pendant quelques minutes avec son banc. C’est Rosana qui la remplace et le PSG se retrouve privé de changements après seulement 37 minutes de jeu.

Du côté Lyonnais, c’est de nouveau le duo Le Sommer – Hegerberg qui s’illustre à la 40e minute. Au départ de nouveau un long ballon depuis l’arrière avec cette fois-ci Wendie Renard qui lance Eugénie Le Sommer côté gauche. Elle profite alors d'une mauvaise lecture de Lisa Dahlkvist qui ne parvient pas à intercepter la balle. Le Sommer sert ensuite Hegerberg au point de penalty, plus rapide que le retour de la défense et marque son deuxième but de la rencontre.

C’est ensuite au tour d’Eugénie Le Sommer d'y aller de son doublé avec un quatrième but qui ressemble aux deux réalisations précédentes. Un long ballon venu de l’arrière signé Griedge M’Bock, pour servir cette fois-ci Élodie Thomis côté droit. Un débordement de l’ailière lyonnaise suivi d'un centre à ras-de-terre que parvient à reprendre Le Sommer d'un tacle au niveau des six mètres. Kiedrzynek n'est pas parvenue à intercepter le centre lyonnais et la défense parisienne une nouvelle fois prise de vitesse sur ce quatrième but qui ne sera pas le dernier de ce premier acte.

 

Les « Anciennes » font le show

Sept buts et peut-être trois bijoux signés par des joueuses qui ont incarné la réussite lyonnaise ces dernières années. Et la première salve arrive juste avant la mi-temps. A la suite d'une faute parisienne à la limite de la surface face au but, Camille Abily délivré un maître coup-franc, qui passe au-dessus du mur avant de heurter le poteau droit, dernière étape avant de finir au fond des filets.

En seconde période, le festival lyonnais se clôture avec l’entrée de Louisa Nécib et de Lotta Schelin, deux joueuses attendues par le public lyonnais et qui ont pris leur part dans le festival offensif de l'OL. Entrées à l’heure du jeu, elles ont d’abord assisté à la frappe d'Amel Majri (61e) repoussée par un poteau droit venu suppléer une Katarzyna Kiedrzynek battue.

Elles sont ensuite illustrées dans les vingt dernières minutes du match. D'abord, Louisa Nécib (73e) servie en retrait par Eugénie Le Sommer à l’entrée de la surface face au but. Elle élimine Caroline Seger d'un double contact intérieur-extérieur avant de placer une magnifique frappe du pied droit qui vient se loger en pleine lucarne sur la gauche du but parisien.

Quelques minutes plus tard, le dernier but lyonnais est signé Lotta Schelin (76e). Un but dont on a envie de retenir le contrôle orienté qui l'a précédé, un geste qui permet à Schelin de se défaire de sa coéquipière en sélection, Lisa Dahlkvist et de s’ouvrir le chemin du septième but lyonnais. Une réalisation qui vient couronner une prestation majeure de l'OL, saluée en fin de match par une énorme ola auquel ont participé les 22.000 supporters lyonnais.

Il reste désormais un match retour annoncé pour le 2 mai au Parc des Princes, avec un énorme point d’interrogation tant le stade semble d'un coup disproportionné pour un match retour devenu anecdotique. De son côté, Farid Benstiti estimait après la rencontre que ses joueuses « ne méritaient pas » de jouer le retour au Parc. Une question qui semble soudain anecdotique, comme le match retour prévu à Paris lundi prochain.

 

Photo: Nelson Fatagraf

Hichem Djemai