Pays hôte de cette 8e édition de la Coupe du Monde de la FIFA, la France aura fort à faire durant la phase de poules, avec un groupe qui comprend la Corée du Sud, la Norvège et le Nigeria. Trois adversaires que les Bleues ne devront pas prendre à la légère, pour éviter de perdre de l'énergie en vain et passer à côté de leur tournoi.

 

L'équipe de France s'apprête à disputer son 4e mondial et pour la première fois à domicile. Une pression qui devrait donc être positive pour pousser les Bleues vers les chemins des filets et la victoire finale.

Mais la tâche ne sera pas une mince affaire. Depuis son arrivée à la tête des Bleues, Corinne Diacre, la sélectionneure de l'équipe de France a bousculé les lignes et entrepris un véritable chantier pour préparer au mieux sa sélection en vue de cette compétition, après une élimination frustrante à l'Euro 2017 contre l'Angleterre (1-0).

 

La France est partie de loin

Au fil des années, les Tricolores ont découvert, amélioré, puis chuté en compétition majeure. Trois phases qui correspondent aux trois premières Coupe du Monde jouées par les Françaises. Mais alors qu'on pensait à une montée en puissance après la Coupe du Monde 2011 en Allemagne, les Bleues ont plutôt connu déception après déception en 2015, puis aux Jeux Olympiques et enfin à l'Euro 2017. Une situation frustrante que certains expliquent par le manque de mental des Françaises. Mais l'explication est plus complexe. Après la sur-médiatisation de leur Mondial 2011 en Allemagne et leur 4e place acquise - suite à leur défaite contre la Suède - les joueuses de l'équipe de France ont accusé le coup, en étant toujours moins considérées qu'elles n'auraient dû l'être. Une considération que certaines Bleues avaient avec Lyon, et qui explique leur succès national et européen.

Aujourd'hui les Bleues semblent avoir appris de leurs erreurs et pris consciences des choses, avec notamment de la rigueur mise en place par Corinne Diacre. Tout comme cette perfection du jeu, qui ajoute une nouvelle dynamique à cette équipe de France, emmenée pour ce mondial et pour la première fois par Amandine Henry. La capitaine des Bleues qui s'était révélée aux yeux du monde entier lors du dernier Mondial au Canada, avait été écartée par Bruno Bini en 2011. Un épisode qui a endurci la milieu de terrain, elle qui sera un élément prépondérant pour aller jusqu'au bout cette année.

 

Un mélange d'expérience et de fougue

Hormis Amandine Henry, l'équipe de France pourra aussi compter sur Élise Bussaglia, Gaëtane Thiney, Wendie Renard ou encore Eugénie Le Sommer pour assurer la cohésion du groupe, mais aussi l'harmonie du système de jeu à mettre en place lors de chaque rencontre. Des joueuses d'expérience qui sont importantes dans l'effectif sur et en dehors du terrain, et qui devront être le point d'accroche de l'équipe de France, pour rester unies et garder le cap sur les objectifs de la France pour ce Mondial.

De l'autre côté, les apports de jeune joueuses comme Kadidiatou Diani, Aïssatou Tounkara ou encore Griedge Mbock - qui font partie de cette génération dorée de l'année 2014 - vont être capitales pour lier le groupe et être dans cette spontanéité propice aux bonnes ondes et aux coups d'éclats. Tout comme les plus jeunes encore, à l'image de la joueuse du PSG Grace Geyoro ou encore celle de l'OL, Delphine Cascarino, sans oublier la Montpelliéraine Sakina Karchaoui, véritable bout en train sur le côté gauche des Bleues.

 


La Corée du Sud pourra-t-elle poser des problèmes aux Bleues ?

Les "Guerrières Taegeuk" s'apprêtent à disputer leur troisième Coupe du Monde, après celle de 2003 et 2015. Emmenée par Yoon Deokyeo, depuis 2012 - qui a porté les couleurs de la sélection lors de la Coupe du Monde masculine de 1990 - l'équipe de Corée du Sud a gagné défensivement et posera beaucoup des soucis à ce niveau pour les Bleues, qui voudront tenter de passer par les côtés comme en 2015 lors de leur victoire 3-0. Mais les Coréennes ne se laisseront pas faire, et feront tout pour gêner les Bleues, quitte à casser le rythme comme elles savent le faire en balançant le ballon dans leurs derniers mètres, si elles se sentent mises sous pression. Un fait qui pourrait donc compliquer la tâche des Tricolores pour ouvrir le score.

En effet, la République de Corée est l'une des meilleures défenses des qualifications pour France 2019, toutes confédérations confondues. Mais leur faiblesse physique pourrait aussi être contraignante pour elles, notamment face au Nigeria, même si leur cohésion de groupe et leur envie de construire leur jeu, pourrait être leur plus grande chance de sortir de ce groupe saines et sauves. Et pour cela, elles pourront compter sur leur arme fatale, Ji So-yun, la meneuse de jeu de la Corée du Sud, qui a fait ses débuts internationaux à seulement 15 ans et reste la pièce maîtresse des Coréennes. La milieu de terrain, qui évolue sous les couleurs de Chelsea, aura tout à prouver lors de ce Mondial !

 


La Norvège pour redorer son blason

Après un très décevant Euro 2017, les Norvégiennes doivent rebondir et prouver leur rang, puisqu'elles sont la seule nation du Groupe A vainqueure de la Coupe du Monde. Une statistique qui en rappelle deux autres, puisque c'est aussi l'une des seules à avoir participé à toutes les éditions depuis celle de 1991 et à avoir joué deux finales ! Une expérience, qui sera fondamentale à l'équipe de Norvège pour cette 8e édition de la Coupe du Monde.

Pour se faire, les talents ne manquent pas non plus au sein de l'équipe, avec en figure de proue, Maren Mjelde qui semble être la joueuse la plus à même de conduire l'équipe vers les huitièmes, comme en 2015, bien suppléée par Caroline Graham Hansen, qui vient tout juste de s'engager avec le FC Barcelone et qui pourrait peut être "déjà" avoir la tête dans le championnat espagnol ou encore Ingrid Moe Wold, qui a sans aucun doute été la joueuse clé de l'Euro 2017 côté norvégien. On peut également citer Emilie Haavi, Kristine Minde, Elise Thorsnes, qui a évolué du côté des États-Unis et en Australie ou encore Ingrid Hjelmseth, la portière de la sélection du haut de ses 39 ans, qui pourrait être un rempart de choix pour ses coéquipières. Sans oublier l'étoile montante de l'équipe, Guro Reiten (24 ans) qui vient tout juste de rejoindre Chelsea, et qui a inscrit 51 buts en 53 matches joués avec Lillestrom de 2017 à 2019.

Avec la première place du groupe 3 en phase de qualification devant les Pays-Bas, les Norvégiennes s'étaient qualifiées directement pour la phase finale de ce Mondial en France. En plus de cette grosse performance - qui a prouvé qu'elles étaient revenues de leur échec à l'Euro - elles ont concrétisé ce bon état de forme, par leur sacre à l'Algarve Cup en mars dernier, face à une vaillante équipe de Pologne (0-3). Autant d'éléments qui laissent présager une qualification assurée pour les Norvégiennes en huitièmes de finale !

 


Le Nigeria d'Oparanozie et Oshoala ne veut pas rater l'occasion

Nation la plus titrée en Afrique, le Nigeria peut également se targuer d'avoir participé à chaque édition de la Coupe du Monde de la FIFA, dont la meilleure performance remonte à 1999, avec un quart de finale perdu face au Brésil en prolongation. Une donnée importante, mais qu'il faut analyser avec recul, puisque le niveau en Afrique a beaucoup de mal à évoluer sainement et sereinement, avec les faibles moyens octroyés par les Fédérations ou encore les conditions de travail déplorables pour leurs joueuses.

Cela explique notamment que le Nigeria survole la CAN, avec neuf titres sur onze remportés. Les Super Falcons écrasent toute concurrence sur leur continent, mais ont encore bien du mal à s'imposer à l'international. Malgré cela, les Nigérianes ont démontré un beau visage, combatif et hargneux lors de la dernière édition au Canada, ce qui pourrait augurer une nouvelle belle performance cette année.

Pour se faire, les joueuses de Thomas Dennerby devront faire preuve d'organisation, mais avec ce coach suédois, cet aspect a assurément dû être travaillé depuis janvier 2018. Dennerby avait entraîné l'équipe suédoise de 2005 à 2012, avec une troisième place acquise en 2011 face à la France (2-1), a plus que l'expérience pour mener le Nigeria vers les huitièmes de finale. L'entraîneur suédois sera épaulé par la pépite de l'équipe, Asisat Oshoala. L'attaquante qui a évolué à Liverpool puis à Arsenal, avant de disparaître des radars en s'exportant en Chine au Dalian Quanjian. Elle a fait un retour fracassant au FC Barcelone cette saison, où elle va parvenir à inscrire un but à Lyon en toute fin de match lors de la finale de Ligue des Championnes, entrée à la 69e minute !

 

Les équipes du Groupe A :
France

Classement FIFA : 4e

Participation en Coupe du Monde : 4e participation

Dernière participation : 2015 

Meilleur résultat : Quatrième place en 2011 (petite finale perdue contre la Suède, 2-1)

Co-capitaines : Eugénie Le Sommer (Olympique Lyonnais) et Sarah Bouhaddi (Olympique Lyonnais)

Comment se sont-elles qualifiées ? Qualifié en tant que pays hôte


Corée du Sud
Classement FIFA : 14e 

Participation en Coupe du Monde : 3e participation

Dernière participation : 2015 

Meilleur résultat : Huitièmes de finale en 2015 (défaite 3-0 face à la France)

Co-capitaines : Cho So-Hyun et Ji So-Yun

Comment se sont-elles qualifiées ? Elles se sont adjugées la cinquième place pour participer à la Coupe d'Asie (aux côtés de l'Australie, la Chine, la Thaïlande et le Japon) !


Norvège
Classement FIFA : 12e

Participation en Coupe du Monde : 8e participation

Dernière participation : 2015 

Meilleur résultat : Vainqueur en 1995

Co-capitaines : Maren Mjelde

Comment se sont-elles qualifiées ? Elles ont terminé première du groupe 3, pour les phases de qualifications en Europe


Nigeria
Classement FIFA :
38e

Participation en Coupe du Monde : e participation

Dernière participation : 2015 

Meilleur résultat : Quarts de finale en 1999

Co-capitaines : Desire Oparanozie et Asisat Oshoala

Comment se sont-elles qualifiées ? Vainqueur du Championnat d'Afrique des Nations

 

Groupe A – Le programme des rencontres :

France – République de Corée (7 juin, 21h – Parc des Princes, Paris)

Norvège – Nigeria (8 juin, 21h – Stade Auguste-Delaune, Reims)

Nigeria - République de Corée (12 juin, 15h – Stade des Alpes, Grenoble)

France - Norvège (12 juin, 21h – Stade de Nice, Nice)

Nigeria - France (17 juin, 21h – Roazhon Park, Rennes)

République de Corée - Norvège (17 juin, 21h – Stade Auguste-Delaune, Reims)

 

Photo : Manu Cahu

Dounia MESLI