En marge d'un match amical le week-end dernier entre les Tigres UANL et le Houston Dash, un individu a profité d'un selfie avec Sofia Huerta, joueuse du Dash, pour poser ses mains sur la poitrine de la joueuse en train de prendre le cliché. Une agression qui a suscité une réaction des deux côtés de la frontière, relançant le débat sur la proximité des joueuses avec le public.

 

En cette période de trêve internationale, le club texan du Houston Dash avait programmé un match amical transfrontalier pour rencontrer les Tigres UANL, championnes en titre au Mexique, et basé dans la région de Monterrey au Nord-Est du Mexique.

Un match pionnier organisé samedi dernier dans Le Volcan (El Volcán), le stade des Tigres, alors que la zone CONCACAF (Amérique Centrale du Nord et Caraïbes) est une région du monde où il n'existe pas de compétition continentale, comparable par exemple avec la Copa Libertadores en Amérique du Sud.

 

Un selfie pour prétexte

La fête a pourtant été gâchée par l'agression dont a été victime Sofia Huerta, joueuse du Houston Dash et qui a la particularité de disposer des deux nationalités, mexicaine et étasunienne, évoluant avec El Tri (La tricolore) avant d'opter pour la sélection des États-Unis en 2017. Alors que plusieurs joueuses répondaient après-match, aux sollicitations des fans pour des autographes et selfies, Sofia Huerta a vu un homme poser ses mais sur sa poitrine alors que la joueuse de Houston était en train de se prendre avec lui en photo.

Des clichés qui ont fait grand bruit des deux côtés de la frontière, entraînant la réaction des Tigres qui ont lancé un appel pour retrouver cet homme, afin qu'il soit « banni à vie » de stade pour les matches aussi bien des équipes féminine et masculine. Un communiqué où les Tigres rappellent leur volonté de lutter contre toutes formes de « harcèlement » ou de situations qui serait de nature à « attenter à la dignité, ou tenter de d'intimider, dégrader ou offenser les femmes ».

Ce communiqué publié lundi a été suivi d'effet puisque l'individu en question aurait déjà été identifié avec le concours des supporters du club, invités à fournir toutes informations utiles à son sujet. Une réaction des Tigres à la hauteur de l'enjeu, et pour permettre de continuer à développer des liens transfrontaliers alors que le Liga mexicaine a connu un engouement spectaculaire depuis son lancement en 2017.

 

Un autographe à tout prix

Pourtant, si cet incident s'est déroulé au Mexique, le problème existe aussi de l'autre côté de la frontière. Plusieurs observateurs ont notamment fait le lien avec la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, d'une jeune fille sautant par-dessus une balustrade et courir vers Carli Lloyd pour obtenir un autographe. La scène s'est également déroulée ce week-end à Chicago, alors que l'équipe des États-Unis concluait son Victory Tour face à la Corée du Sud.

La réaction d'Allie Long qui avait tenté de retenir la jeune fille, alors qu'elle s'introduisait sur le terrain avait été tournée en dérision, alors que sa préoccupation avait été clairement de s'assurer qu'aucune de ses coéquipières ne soit en danger.

Le débat se prolonge aujourd'hui parmi les groupes de supporters américains sur la nécessité de réguler les contacts entre les joueuses et le public. La disponibilité des actrices, prompte à signer des autographes et accepter les selfies sur le bord des terrains, reste l'un des traits souvent loués par les fans de football féminin. D'autres voix pointent également une forme de « pression » à maintenir cette proximité pour assurer la promotion de la discipline.

Quels qu'en soit les ressorts, cette accessibilité doit pourtant aller avec son lot de précautions, comme le montre ses deux exemples, notamment pour préserver l'intégrité des joueuses, alors que la discipline continue de générer un intérêt croissant des deux côtés de l'Atlantique.

 

Photo: Houston Dash

Hichem Djemai