Sur la pelouse du stade Chaban-Delmas de Bordeaux, l'équipe de France s'offre une chance d'effacer la déconvenue de vendredi en Allemagne. Face à la Suède, la partie ne sera pourtant pas facile, dans un match où la manière sera probablement aussi scrutée que le résultat final au tableau d'affichage.
Comment se relever après une défaite aussi cinglante ? Vendredi en conférence de presse d'après-match, Corinne Diacre avait fait le parallèle entre la défaite du jour des Tricolores et celle subie par l'Allemagne face à l'Islande le mois dernier en qualifications pour la Coupe du Monde.
Moins large, ce revers avait effectivement suscité des remous outre-Rhin et la victoire de vendredi a finalement assuré à Steffi Jones de passer l'hiver au chaud, alors que des voix commençaient à s'élever pour évoquer son possible remplacement à la tête de la sélection allemande.
La rencontre de vendredi est probablement venue balayer les critiques avec une partie maîtrisée en l'absence d'une dizaine de joueuses, forfaits pour blessure, et qui auraient pu prétendre à une place de titulaire dans la formation allemande alignée à Bielefeld. Une partie qui a aussi montré la richesse du football allemand, qui devrait pouvoir rapidement se relever de son échec historique lors du dernier Euro.
Du côté tricolore, le match a souligné les défis qui se présentent devant Corinne Diacre, notamment au milieu de terrain et dans l'animation offensive mais aussi avec des faiblesses plus inattendues en défense, notamment sur les coups de pied arrêtés. Ces problématiques ne sont pourtant pas apparues sur ce match, la sélectionneuse les évoquait d'ailleurs avant la rencontre, mais elles ont forcément pris une dimension plus dramatique avec ce score de 4-0 en Allemagne.
Un match de fin d'année
La seconde rencontre de ce soir face à la Suède ne sera pas de tout repos, même si elle ne devrait pas représenter le même risque de sortie de route. Déjà parce que ce match face à l'Allemagne a posé un précédent, mis un terme à l'euphorie qui aurait pu être suscitée par les quatre premiers matches des Bleues version Diacre. Ensuite parce que l'adversaire n'est pas le même. Après une Allemagne en quête de rachat, la France va jouer à Bordeaux face à une équipe de Suède au sein de laquelle beaucoup de joueuses vont jouer aujourd'hui leur dernier match de l'année.
Le championnat de Suède s'est en effet achevé il y a deux semaines avec le sacre de Linköpings, et la prochaine édition de la Damallsvenskan débutera au printemps 2018. Un air de vacances, même si certaines joueuses évoluent dans d'autres championnats à l'image des trois Montpelliéraines Stina Blackstenius, Linda Sembrant et Sofia Jakobsson qui fait son retour en sélection. Nilla Fischer, pilier de la défense suédoise sera elle absente pour raisons familiales, tandis que Jessica Samuelsson s'est blessée un peu plus tôt dans le mois, sans oublier Lotta Schelin qui n'a pas joué avec la sélection depuis l'Euro.
D'autres joueuses seront pourtant à observer du côté suédois. Parmi elles, Magdalena Eriksson qui a réalisé un très bon début de saison avec les Blues de Chelsea ou Fridolina Rolfö qui s'impose progressivement au Bayern Munich.
Ce match reste donc malgré tout une affiche de haut niveau et un vrai défi pour les Bleues, après un match face à l'Allemagne où les Tricolores ont été « touchées dans leur orgueil » selon les mots de la capitaine Amandine Henry. Une rencontre face à la Suède que Corinne Diacre envisage comme une « revanche », avec une mise en garde de la sélectionneuse qui considère que l'équipe de France « n'a pas le droit de passer deux fois à coté » de son sujet.
Hichem Djemai