Les premières impressions de Stéphane Martos, l’entraîneur de l’AS Pierrots Vauban, le club de Strasbourg éliminé en 1/8e de finale de la Coupe de France sur la pelouse du Havre.

 

Forcément quand on se prend 4-0, on va pas discuter sur la physionomie du match. Après, je suis un peu frustré parce que dans le contenu du jeu, dans l’animation, on n’a pas forcément été en dessous des Havraises. Après dans les zones de vérité, que ce soit les zones défensives ou offensives, on a pêché et donc on a été punis à chaque fois.

Après on prend un but contre-son-camp au bout de trois minutes de jeu, ça a un peu cassé notre plan de jeu qui était peut-être de les attendre un petit peu donc forcément ça a changé ça. Après elles ont joué sur leurs qualités, on savait qu’elles étaient rapides devant. Leurs buts, c’est pas des constructions, c’est des éliminations individuelles et elles vont au but. Voilà, ça fait partie du foot, c’est comme ça.

Le Havre, on savait que c’était une belle équipe. (…) Si demain je regarde la vidéo, si j’enlève les quatre buts, on peut regarder qui a la maîtrise du ballon, peut-être plus nous qu’eux. Mais voilà, dans le foot, il faut être décisif dans les zones de vérité. On l’a pas été.

 

En première mi-temps en particulier, les trois buts c’est deux exploits individuels et un but contre-son-camp...

Il n’y a pas eu d’actions construites de leur part qui nous ont mis en difficulté. Maintenant, elles ont projet ambitieux pour le football féminin et je pense que c’est bon pour tout le monde. Elles ont des joueuses qui s’entraînent chaque jour et ça s’est vu sur les automatismes, sur la vitesse, la condition physique. Pour nous, c’est important, on a l’ambition comme elles de monter en D2. Ça nous montre un peu le chemin qu’il faut faire pour être en forme aux Interligues [barrages d’accession à la D2].

 

Est-ce que vous pensez que les joueuses ont pu être impressionnées par le cadre, jouer ici au stade Océane ?

Je vais pas chercher ça comme excuse parce qu’au contraire c’est une chance pour les filles de jouer dans un stade comme Le Havre. C’est un stade magnifique, il y a du monde. Je pense que c’était une belle fête du football féminin.

Je pense pas qu’on a été impressionnés, Le Havre a été meilleur que nous. Il faut le reconnaître et il faut les féliciter. Je pense que si elles tombent pas sur PSG, Lyon ou Montpellier, je pense qu’on [peut] les revoir à La Meinau le 31 mai, vraiment.

 

Vous évoquez la finale qui se jouera à Strasbourg. Même si dès le départ, vous saviez qu’elle serait difficilement accessible, est-ce que c’était une motivation supplémentaire cette saison pour jouer la Coupe à fond ?

J’ai toujours dit aux filles qu’il fallait se garder ça dans un coin de la tête. Après le tirage fait qu’on avait encore une chance. Il valait mieux tomber contre Le Havre comme Le Havre contre nous. On était deux DH, les deux petits poucets. Après, forcément, on allait recevoir tout le temps donc voilà c’était une motivation supplémentaire, même si la Coupe de France féminine, c’est pas comme chez les garçons, les exploits sont quand même relativement rares.

 

Pour parler de votre saison, vous êtes à la lutte pour la montée en D2, quel rôle a joué la Coupe dans votre saison avec cet autre challenge qui vous attend en championnat ?

En terme de préparation hivernale, j’avais pas fait de matches amicaux jusqu’à aujourd’hui puisque mon ambition était effectivement d’aller jusqu’à ce huitième-de-finale. Ça m’a permis de préparer [l’équipe] en gardant les filles sous pression avec des matches de compétition intéressants à jouer. Que ce soit l’équipe alsacienne de Pfastatt, Ambilly ou Chéran, c’était des matches de haut niveau, de qualité, un peu comme celui d’aujourd’hui et ça nous permet de progresser

 

Et pour vous la montée, c’est clairement l’objectif cette saison ?

Oui, l’objectif c’est déjà de finir premier de notre championnat parce que pour l’instant on l’est pas, on est deuxièmes. On sait qu’on doit gagner tous les matches jusqu’à la fin de la saison pour être sûr de finir premier. Il nous reste six matches, il nous faut six victoires et après, effectivement, une fois qu’on est qualifiées pour les Interligues, c’est de monter. L’année dernière, on l’avait disputé avec Bischeim qui était l’équipe précédente. On a échoué à vingt minutes de la fin contre Ambilly. Voilà, on veut absolument goûter aux Interligues et cette fois y arriver.

Hichem Djemai