Après le match nul 0-0 obtenu à Bordeaux sous la pluie et sur un terrain peu praticable, le coach de l’ASJ Soyaux, Sebastien Joseph nous a livré ses impressions. 

 

Le résumé du match => Bordeaux - Soyaux (0-0) : Un derby savoureux, gâché par le terrain

 

« Terrain difficile. Je pense que la météo y est pour beaucoup puisque le terrain s’est vraiment dégradé au fur et à mesure que le match avançait. Et forcément ça a rendu les actions de jeu plus compliquées. Je tiens quand même à féliciter les deux équipes qui ont essayé de produire du jeu malgré les conditions. Sur la fin de match ça devenait vraiment difficile de jouer. »

 

C’est vrai que ce n’est pas normal de jouer sur un tel terrain…

Oui, après honnêtement au début je me suis dit on ne va jamais pouvoir jouer, c’est pas possible. Et après en regardant de plus près, je me suis dit : si on ne joue pas aujourd’hui on ne jouera pas de tout l’hiver. Au départ [du match] il n’est pas si mal que ça je trouve [le terrain]. Après on savait qu’il allait se dégrader. La météo a rendu les conditions très difficiles, mais je ne pense pas que le terrain était impraticable au début du match. 

 

Votre équipe semblait physiquement au-dessus dans ce match. Et vous ne faites pas de changement avant la 80e minute. Y a-t-il une explication ?

Oui, c’est compliqué de changer dans ce genre de match. On savait qu’en face le potentiel offensif est important et rapide donc une joueuse qui n'est pas forcément dans le rythme c’est compliqué. Il vaut mieux une joueuse même un peu fatiguée, mais qui est dans le truc. 

 

Par contre, vous avez fait plusieurs changements tactiques pendant le match ?

Ce qu’il y a c’est qu’on avait une animation sur le plan défensif qui était un peu liée, quand le jeu était à l’opposé, à rentrer à l’intérieur pour fermer leur numéro 10, quitte à laisser leurs joueuses d’ailes complètement libres. Parce qu’on sait que dans le football féminin, à part à Lyon, il y a très peu de joueuses qui ont la capacité de faire une transversale de plus de 60 mètres de qualité. Et encore plus dans ces conditions [météorologiques]. Donc on avait vraiment cette volonté de fermer intérieur. 

Après c’est vrai que sur le plan offensif je leurs laisse pas mal de libertés pour permuter, croiser et provoquer. C’est leur créativité aussi qui doit pouvoir s’exprimer. Le seul petit regret que j’ai c’est qu’au vu des situations franches, je pense qu’avec un peu plus de conviction dans le [dernier] geste on aurait pu en mettre un [but]. 

 

L’an dernier vous n’étiez pas coach, mais Soyaux avait gagné ses deux derby face à Bordeaux (match aller et retour 3-2 et 2-0). Ça doit être un peu frustrant là ce nul, d’autant plus qu’en amical vous aviez pris 3-0 ?

Oui on avait pris un 3-0 en amical mais après faut dire ce qu’il est, depuis l’an dernier l’équipe [de Bordeaux] a beaucoup changé. Il y a une réelle belle qualité et puis ils ont recruté. Pas forcément des joueuses internationales, mais des joueuses qui ont des qualités et un gros vécu en D1 : Lavaud, Gathrat, Barbance. Et on sait qu’à ce niveau-là l’expérience ça compte énormément. 

 

Et concernant votre équipe, Justine Deschamps (latérale/défenseure) a vraiment fait un gros match. Êtes-vous satisfait de votre côté ?

Je n’ai pas vraiment trouvé une joueuse en-dessous aujourd’hui. Il y avait une belle solidarité. On a une équipe de qualité également. Même si aujourd’hui il nous manquait Siga Tandia. Puis, on a recruté une joueuse américaine qui n’était pas encore qualifiée, Danielle Tolmais (en provenance de Saint-Malo). Je pense que l’équipe va encore s’améliorer en qualité et ça va pallier au départ d’Allison [Blais] en tout cas. 

 

Le week-end prochain vous jouerez Lille pour le premier match de la phase retour, comment vous l’appréhendez ?

En sachant qu’au match aller on a gagné 2-1, mais ce ne sera pas simple, c’est une belle équipe. On sait qu’on a des promus qui sont vraiment de qualité. Puis ça va être notre deuxième déplacement d’affilié. Après ça fait plus loin qu’ici, [à Bordeaux] ce n’était pas trop trop long. C’était ça aussi ma crainte d’un éventuel report aujourd’hui. Ça nous aurait fait rentrer dans la nuit du 17 au 18 décembre pour jouer le 20 décembre ce match en retard. Ça aurait été compliqué. On n’a pas encore les effectifs pour enchaîner les longs déplacements et matches en si peu d’intervalle. 

Dounia MESLI