A l’issue de la victoire du PSG face à l’OM (4-0) au Stade Jean-Bouin, le coach parisien revient avec satisfaction sur la rencontre. Une première dans ce stade parisien, juste à côté du Parc des Princes, un cadre que Patrice Lair a apprécié : « Super après-midi ! Beau soleil. Belle ambiance. Stade bien garni. Supporters géniaux. C’était sympa et on a été sérieux. » 

 

Sur la rencontre et victoire du PSG

« On a su faire la différence sur la première mi-temps en n'étant pas extraordinaires mais très sérieux. C’était un 4-4-2 intéressant avec une Marie-Laure Delie qui a retrouvé des jambes. Après, on a bien géré en deuxième mi-temps. Notamment en renforçant le milieu de terrain et en faisant entrer un numéro 10 [Jennifer Hermoso] pour jouer dans les intervalles et tenir un petit peu plus le ballon. On arrive à faire un score de 4-0 qui montre peut-être la différence entre une équipe dans le doute, qui joue le maintien, et nous qui restons compétitifs et toujours ambitieux. Même après le match contre Montpellier, je restais optimiste. »

 

Sur Montpellier, le principal rival de cette fin de saison

« C’est vrai que Montpellier a fait un petit faux pas. Rien n’est joué. On a un match « bonus » le week-end prochain contre Fleury au Camp des Loges. Ça va être la bonne idée de prendre 3 points, on aurait alors 5 points d’avance [sur Montpellier], après ça peut être intéressant. Et puis je reste ambitieux, pourquoi pas inquiéter Lyon chez nous. Et surtout, je l’espère, se qualifier pour la finale de la Coupe de France, et réussir ce qu’on n'a pas réussi la saison dernière, c’est-à-dire gagner un titre. »

A la pause, vous saviez que Montpellier avait été tenu en échec à Bordeaux ?

« Ils me l’ont caché moi. Après c’est vrai qu’à un moment donné Bernard [Mendy] m’a dit « ils ont fait 0-0 ». Je me suis dit, là raison de plus, il ne faut rien lâcher. »

 

Sur l’effectif parisien

« Celles qui sont arrivées [à la trêve hivernale] commencent à bien s’adapter à la façon de jouer. Cette [fin de] saison, on va récupérer Formiga, Erika et Christiane Endler, qui sont des joueuses assez importantes dans mon groupe. J’espère que ça va nous permettre d’aller chercher cette place en Ligue des Champions et se donner le droit à une finale de Coupe de France. Même si je le répète, Soyaux est un adversaire à prendre très au sérieux, ce ne sera pas un match facile, elles nous ont mis en difficulté en début de saison. Mais je pense qu’aujourd’hui il y a une certaine force supplémentaire [dans le groupe]. » 

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« Je voulais garder le groupe de la semaine dernière face à Saint-Étienne, qui avait fait un match très très sérieux, même si c’était face à une D2. Et ça sera peut-être comme ça la semaine prochaine, malgré le retour des joueuses de la Copa América. Il faut garder la confiance pour finir en coup de canon cette saison. »

 

Sur le public et l’ambiance dans le stade

« Il y a une belle communion avec le public. Quand on voit ça, on se dit qu’à Paris il y a moyen de faire quelque chose avec le football féminin. Il faut que nos dirigeants nous aident un peu plus quand même. C’est important. Il faut une belle équipe. On peut faire des trucs sympa ici, Parc des Princes, [Jean-Bouin] Parc des Princesses. »

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« Les chants, tout le match... Par moment c’est vrai, c’est peut-être un peu violent sur Marseille, mais on sait très bien que Paris et Marseille ça ne peut pas aller ensemble. Je leur ai dit « vous êtes Parisiennes et bien il faut détester un petit peu Marseille. » C’est dommage à dire mais c’est un truc, il y a des clubs qui ne peuvent pas s’entendre. Aujourd’hui le public était super heureux, ils nous ont accueillis avec le bus, la motivation était facile à donner aux joueuses. »

 

Sur Sandy Baltimore, qui fait son « trou » et enchaîne les titularisations à 18 ans

« En début de saison on m’a pris un petit peu pour un fou quand je l’ai fait signer. Son agent me demandait si elle allait vraiment jouer, et j’en étais persuadé. Avec les qualités qu’elle a, elle ne pouvait qu’avoir du temps de jeu. Sans prétention, j’espère qu’elle fera la Coupe du monde avec les A l’année prochaine. »

 

Sur l’avenir :

« Si je dois partir c’est en ayant laissé une section féminine qui tient la route. Je travaille pour ça. Et si possible en Ligue des Champions et pourquoi pas avec un titre. Après on verra. Mais tant qu’il restera un espoir, des possibilités, on va les jouer à fond. A un moment donné ça ne suffit pas d’avoir le maillot, l’écusson, il faut aller chercher certaines choses. Je veux que mes joueuses soient dans les meilleures conditions possibles. 

On dira ce qu’on voudra mais sur tout ce qu’on fait depuis deux ans, c’est quand même pas mal. Finale de Ligue des Champions, Coupe de France. Il y a des bilans d’entraîneurs qui sont bien plus mauvais. Tant que je serai là, je ferai tout pour qu’elles réussissent et les défendre. Les conditions s’améliorent mais en [terme d'effectif], on peut encore passer un cap. 

Le football c’est gagner, gagner des titres, c’est ça qui est le plus important. Et pour gagner des titres, je pense qu’il faut faire un petit effort [financier]. Surtout que chez nous, on peut le faire ce petit effort. »

Morgane Huguen