En marge du stage des Bleues qui préparent leur match amical samedi face à l'Italie, Corinne Diacre, la sélectionneuse de l'équipe de France, est revenue en conférence de presse sur la préparation de cette rencontre et sur les choix qu'elle a pu faire en vue de ce rassemblement et de ce premier rendez vous en 2018 pour la sélection tricolore.

 

Sur le match France-Italie, avec comme cadre le stade Vélodrome de Marseille

« Pour moi, un France-Italie, ça me parle. Quand j'étais joueuse, je n'ai pas souvent gagné contre l'Italie. Je peux vous dire qu'il y avait quelques anciennes, roublardes, italiennes, qui ont malmené les choses à chaque fois qu'on jouait.

Et même si la confrontation France-Italie est un peu moins soutenue chez les filles que chez les garçons, malgré tout ça reste un France-Italie, qui plus est au Vélodrome, dans un stade magnifique, rénové, superbe. On sera vraiment dans de bonnes conditions, j'espère pour faire un bon match, et démarrer 2018 de la meilleure des manières. (...)

 

« Se servir de ces matches de préparation pour vraiment tenter des choses »

 

[Sur le match en lui-même], je m'attends à une opposition difficile. On connaît les Italiens, ils ne vont pas nous laisser le champ libre. Une opposition difficile mais avec un style de jeu qui évolue. Je pense que ce sera un bon match. (…)

Il faut surtout qu'on se serve de ces matches de préparation pour vraiment tenter des choses. Si on ne tente pas, on ne saura pas quel pourrait être le résultat. Il faut vraiment aller de l'avant. Le football, il faut marquer des buts donc on ne peut pas rester cantonné derrière, jouer le 0-0. En tout cas, c'est pas ma philosophie, surtout si on a l'envie de gagner une compétition.

Maintenant il faut surtout que l'on joue, que l'on arrive à mettre en place samedi, toutes les choses que l'on a travaillé en 2017, et toutes les choses que l'on va mettre en place cette semaine à l'entraînement. Il faut surtout tenter, oser et jouer tout simplement. »

 

Sur la rotation des joueuses en équipe de France. Une démarche qui va se poursuivre pour la She Believes Cup début mars ?

« J'ai un groupe qui se dessine donc l'idée c'est de réduire un peu ce groupe, de commencer à travailler des automatismes entre certaines. Entre certaines par ligne, par poste (…) On a déjà commencé à travailler, ce n'est pas parce que j'ai fait une rotation importante sur les trois premiers rassemblements qu'on a pas commencé à travailler.

Je peux vous assurer que je n'ai pas perdu de temps. La rotation de joueuses était volontaire et très sincèrement, j'ai été agréablement surprise par certaines joueuses. Donc ce n'était pas une rotation juste pour faire plaisir. C'était une rotation qui était bien définie, bien ancrée dans ma tête, avec des objectifs précis. Aujourd'hui j'ai quelques idées un peu plus précises, et on va commencer à travailler.

Après, de ce que je peux vous dire pour la She Believes Cup, oui, il y aura une rotation. En jouant tous les trois jours avec X kilomètres à faire entre les deux matches, je veux pas renvoyer mes joueuses, blessées dans leur club. Donc, je peux déjà vous assurer qu'il y aura de la rotation, mais pour préserver les joueuses. »

 

Et sur les gardiennes en particulier, un poste où Corinne Diacre a convoqué des gardiennes différentes en fonction des rassemblements

« C'est un turnover que j'ai instauré jusqu'à la fin de saison. Je leur ai dit clairement qu'il n'y avait pour le moment aucune hiérarchie. »

 

Une liste qui fait la part belle aux anciennes U20 de la Coupe du Monde 2016, une démarche volontaire ?

« Non j'essaye de constituer un groupe et en tout cas de créer un amalgame entre des anciennes et des jeunes joueuses, qui ont effectivement un potentiel en devenir. Très sincèrement, je ne regarde pas si elles étaient U20 dernièrement. Je fais aussi en fonction de la forme du moment. Maintenant, il faut travailler, il faut créer des automatismes et c'est ce qu'on commence à faire cette semaine. »

 

Sur le milieu de terrain tricolore, et les convocations de Maëva Clemaron (finalement forfait) et Daphné Corboz

« C'est important de créer des choses à tous les postes. Maintenant, j'ai des joueuses qui sont un petit peu en avance par rapport à d'autres, mais en tout cas, les joueuses que vous venez de me citer, ont fait une très bonne fin de première partie de championnat. Je pense qu'elles ne sont pas complètement irresponsables de bons résultats de leurs clubs donc c'est aussi une manière de leur montrer que [la porte est ouverte].

Après, c'est à moi de voir si elles ont le niveau international. Entre, être bien en club, et le niveau international... On a vu dans un passé récent que pour certaines, c'était encore un peu juste aujourd'hui. Donc déjà, elles découvrent cette sélection aussi, donc faut leur laisser un peu de temps, mais en tout cas de ce que je vois depuis hier, c'est plutôt intéressant. »

 

Sur la prise de position de Noël Le Graët au mois de décembre pour que les clubs donnent plus de temps de jeu aux internationales tricolores. Un sujet régulièrement évoqué par Corinne Diacre depuis sa nomination.

« C'est sûr que c'est mieux de faire jouer en équipe de France des joueuses qui jouent dans leurs clubs. Après, il y a quand même des très bonnes joueuses qui ne jouent pas dans leurs clubs et qui ont toutes leur place en équipe de France. Effectivement il faut pallier à ça.

En tout cas, le discours est passé auprès des clubs. On a vraiment envie de travailler avec eux et je suis sûr, et même certaine aujourd'hui que les clubs ont envie de travailler avec moi aussi. Il faut qu'on soit gagnant-gagnant de toute façon, et je crois que ce message est très bien passé. (…)

 

« Je leur laisse faire le choix et il me laisse faire le mien »

 

« [Après] je suis pas là pour dire à tel entraîneur : « Il faut faire jouer tel joueuse, tel joueuse ». Je suis entraîneure et j'aimerais pas qu'on me dise [qu'il] faut faire jouer tel joueuse, donc je reste à ma place. Par contre, effectivement, j'ai beaucoup d'échanges avec les entraîneurs, mais j'ai beaucoup de respect pour eux, leur job est déjà pas simple donc je leur laisse faire le choix et il me laisse faire le mien, donc ça c'est déjà pas mal aussi.

Ils connaissent le discours du président Le Graët, mais le mien également parce qu'on a le même, et surtout le discours de l'équipe de France, qui est, effectivement, plus de joueuses françaises joueront en championnat et mieux ce sera pour l'équipe de France. Maintenant, les clubs ont des matches à gagner le week-end aussi et les compositions appartiennent aux entraîneurs. »

. La rédaction