Ce samedi soir au Stade Océane du Havre, l'équipe de France va jouer un match de gala face à ce qui se fait de mieux au monde : les Etats-Unis. Le but pour les deux nations étant de continuer leur préparation à la Coupe du monde 2019 qui aura lieu en France (7 juin - 7 juillet). Si les Américaines, championnes du monde en titre et invaincues en 2018, font figure d'épouvantail, elles tiennent tout de même les Bleues en grande estime. Jill Ellis, la coach américaine qui était déjà de la campagne victorieuse de la Coupe du monde 2015, a évoqué ce match France - Etats-Unis que tout le monde attend avec impatience !

 

Journaliste : Qu'attendez-vous de ce match contre la France ?

Nous avons ici deux très bonnes équipes. Deux équipes très compétitives. Ca va être un très beau challenge. Les deux équipes sont, je pense, très excitées à l'idée de s'affronter. Pour nous ça a été quelque chose de très positif d'avoir eu un retour positif à notre demande de pouvoir affronter la France. Je pense que le public aussi sera ravi de voir des joueuses de classe mondial.

 

Journaliste : Vous avez choisi de faire votre camp d'entraînement de janvier en Europe au lieu de le faire aux Etats-Unis. Pourquoi ?

C'est très important pour nous d'être ici de par l'importance des rencontres qu'on va jouer. On va jouer contre la France le 19 janvier et l'Espagne le 22. Donc on a décidé que c'était mieux d'être ici plutôt que d'être à Los Angeles. C'est un peu comme une pré-saison pour nous. Il ne faut pas oublier qu'on a eu un break de huit mois avant ces deux prochaines rencontres. C'est pourquoi on est venus au Portugal pour se préparer à cette Coupe du monde, qui arrive dans moins de six mois.

 

"Cette année, le niveau de la Coupe du monde va être encore plus élevé qu'en 2015"

 

Journaliste : Il y a quatre en 2015 c'était votre première Coupe du monde en tant que coach des Etats-Unis. Vous avez remporté le trophée. Quatre ans plus tard, est-ce que votre approche pour cette Coupe du monde va être différente ?

Il y a beaucoup de façons de répondre à cette question. Mais l'important en terme de préparation, c'est de se sentir prêt. Ca crée de la confiance au sein de l'équipe. C'est aussi important pour nous de jouer contre des grosses équipes. On a pu jouer contre le Brésil en autres (le 18 août lors du Tournament of Nations, victoire 4-1). L'un des éléments c'est la qualité de notre préparation, la qualité des matches de préparation.

Les joueuses ont aussi besoin de se préparer pour leur propre championnat car elles vont commencer leur saison aussi (la NWSL reprend les 13 et 14 avril). Mais bon on doit faire avec. Tout le monde a des objectifs un peu différents au niveau individuel. Cependant les joueuses doivent garder en tête aussi cet objectif de la Coupe du monde, malgré tous les autres challenges auxquels elles seront confrontées.

 

Journaliste : Ces quatre dernières années le football féminin a beaucoup changé. Il a évolué et il s'est adapté d'un point de vue physique ou autre. Est-ce que vous vous concentrez sur des aspects spécifiques dans vos entraînements ?

La Coupe du monde 2015 était déjà d'un niveau très élevé. Cette année le niveau va l'être encore plus. Et maintenant c'est vrai qu'une « vraie carrière », une vraie voie s'est ouverte pour les femmes dans le football professionnel. Et donc notre « focus » à nous était surtout centré sur nous-mêmes, davantage comprendre les joueuses et leur rôle au sein de l'équipe, qu'elles puissent comprendre leur poste et leur responsabilité. Que chacun ait une idée claire de comment marquer, comment se positionner, comment jouer ensemble. C'est ce qu'on a donc fait ces neuf derniers mois et c'est ce qu'on peaufine maintenant.

 

Journaliste : France – Etats-Unis, ça pourrait être l'affiche des quarts-de-finale de la Coupe du monde. Est-ce que vous allez « bluffer » dans votre façon de jouer ? Est-ce que c'est important psychologiquement de s'affronter avant la Coupe du monde ?

J'ai déjà parlé avec Corinne Diacre et je pense qu'on a une approche assez similaire du jeu et de la façon de se préparer pour la Coupe du monde. On est dans la préparation. Une préparation, c'est pour faire de belles performances. Donc on va essayer de tirer un maximum de ces rencontres, de travailler sur ce qu'on doit travailler et continuer à s'améliorer.

Je pense qu'il n'y a pas mieux que ce genre de rencontres pour se préparer et se mettre dans les meilleures conditions. On apprécie évidemment de jouer contre une des meilleures équipes du monde, l'équipe qui reçoit cette Coupe du monde qui plus est. C'est vrai qu'il y a de la spéculation sur les quarts-de-finale mais lorsqu'on est dans une logique de préparation, on se concentre sur ce qu'il y a devant nous et pas forcément tout de suite sur ce qui va arriver après.

Arnaud Le Quéré