C'est un match qui est prévu de longue date. Les États-Unis au Havre, ce n'est pas anodin. C'est le président du HAC qui a organisé le match donc il n'y a pas eu grand chose à faire au niveau de la fédération. C'est sûr que de jouer les Etats-Unis, c'est toujours très excitant puisque cette nation domine le football au féminin. C'est une bonne manière de se jauger à un instant précis, au cours d'une année. Le résultat de demain sera ce qu'il sera, à un instant T. Il faudra tirer des enseignements, positifs ou négatifs pour continuer à progresser, en route vers notre objectif. 

L'Equipe de France championne du monde en 1998 à domicile, une pression positive pour les imiter ?

Ça fait un p'tit moment qu'on sait qu'on à la Coupe du Monde à la maison. Ça fait un an et demi qu'on a pas eu de match officiel même si mes joueuses peuvent compter sur moi pour leur mettre un objectif très élevé à chaque match international que l'on dispute. Faut pas jouer la compétition avant l'heure, on le sait quand on a été sportif, il faut être patient. C'est sûr que maintenant, jouer une compétition à domicile, il y a un peu plus de pression mais elle est vis-à-vis des familles, surtout des joueuses parce qu'elles ont envie de bien faire pour les parents, leurs familles, leur public. Je pense qu'un moment donné, cette pression sera positive. D'ailleurs, pour moi, le mot est plutôt négatif donc j'ai plus envie de parler d'émulation, plus que le pression.

Est-ce que les joueuses sentent cette effervescence approcher ?

Oui. Après c'est dommage d'avoir attendu 2019 pour qu'il y ait beaucoup de monde au stade le lundi ou autant de journalistes mais c'est comme ça, on fait avec. 
C'est toujours bien et j'espère qu'il y aura 200 journalistes sur les prochains matchs.

Sur le fait de jouer dans un stade plein

Je pourrais vous répondre demain soir après le match. Là, c'est un peu difficile mais c'est vrai que le stade va être à guichets fermés. Maintenant, ce qui serait bien, c'est qu'on met tous les spectateurs supporters - surtout de l'Équipe de France -. C'est que les joueuses aiment bien être supportés, encouragés. On parle souvent de cette "12ème femme" que je mets au féminin. Et puis, si ça pouvait être une répétition également pour les matchs de la Coupe du Monde, ça peut-être une bonne chose.

Aux Etats-Unis, le match face à la France est une affiche de Coupe du Monde, un aperçu du Mondial. Est-ce que vous essayez de préserver vos joueuses pour les prochains matchs ?

Qu'elle que soit l'équipe que l'on rencontre, un match international reste un match international, On se doit de la respecter. C'est vrai qu'on va rencontrer les Américaines qui ont 1ères mondial au classement FIFA. Je vais être sur la continuité de ce que l'on fait depuis quelques temps. Continuer à travailler, préserver les joueuses. Je veux aligner une équipe qui sera compétitive, je peux vous l'assurer. Mon équipe a envie de montrer des choses, de prouver également des choses même si - et je vais pas me chercher des excuses - physiquement, on est pas au mieux de notre forme mais ça va nous donner l'occasion de travailler sur le plan mental puisque sur le plan physique, on a pas les ressources nécessaires parce qu'on a pas mal coupé à la période de Noël (les clubs également). Ça va rester un match très engagé, intense au niveau physique.

Sur l'engouement populaire durant le Mondial

Plus on va se rapprocher de la compétition, les fans - comme les joueuses - vont être impatients. Ils vont venir voir nos derniers matchs de préparation. L'engouement sera là, la fédération, le LOC travaillent bien là-dessus. Je suis pas inquiète très sincèrement. Le comité d'organisation a choisi les stades à taille humaine donc je sais déjà que dans certains stades, il n'y a plus de places disponibles donc, la ferveur de demain va être un bon test pour nous, pour se jauger sur l'engouement qu'elles vont avoir dans 5 mois.