Eugénie Le Sommer est accoutumée des grosses affiches, mais battre les Etats-Unis 3-1 n'est pas tous les jours et il faut le savourer. Pourtant l'internationale française sait aussi que cela ne préfigure pas toujours des matches de compétition. Sa réaction en zone mixte.

 

Sur la prestation

Très heureuse d'avoir battu cette équipe forcément, c'est une des meilleures équipe du monde. Donc ça fait toujours plaisir de la battre. Je pense qu'on a fait une grosse performance collective et c'était important de marquer le coup en ce début d'année. C'est ce qu'on a fait !

 

Ça lance parfaitement ce début de préparation pour la Coupe du Monde, avec la ferveur du public ?

Oui c'est vrai que ce soir il y avait une très bonne ambiance et ce n'est pas rien de jouer ici à guichets fermés. On remercie tous les gens qui sont venus. Ça nous a vraiment aidé pour aller chercher ce résultat, donc c'est important d'être soutenus. C'est encourageant aussi pour la Coupe du Monde, parce qu'on sait que le public sera derrière nous et ça peut vraiment faire la différence dans les moments difficiles, comme on l'a vu ce soir. Vraiment contente de cette ambiance.

 

Battre les Etats-Unis, c'est un point en plus ?

Oui comme je disais c'est la meilleure équipe du monde et les battre ça fait forcément plaisir et ce n'est pas rien, même si on peut penser qu'elles étaient en préparation, quand elles viennent, elles veulent gagner. Il n'y a pas de match facile et il faut retenir cette belle victoire, même si ça ne préfigure pas de l'avenir. On sait très bien que les matches de préparation sont différents de ce qui se passe à la Coupe du Monde, donc il faut garder beaucoup d'humilité et continuer à travailler, s'appuyer sur ce qu'on a bien fait et voir ce qu'on peut améliorer.

 

Le but pris à la fin

Oui bien sûr c'est un petit peu dommage de ternir la belle prestation par ce but, on aurait pu l'éviter, mais ça nous montre aussi que rien est fait jusqu'au bout. Elles ont rien lâché et c'était à nous de tenir. Comme le disait la coach, c'est vrai qu'on prend ce but et contre le Brésil aussi c'était le cas en fin de match, donc il faut corriger ces petites erreurs, parce que ça peut nous coûter cher à la Coupe du Monde.

 

Coeurs de Foot - Dans ce système en 3-5-1, tu as un autre rôle qui est un peu plus en recul par rapport à d'habitude où tu es devant, comme Diani. Est-ce que c'est un peu frustrant ou est-ce que tu t'y fais ?

Non c'est pas frustrant, je joue là où on me met et j'essaye d'apporter mes qualités à chaque poste. C'est vrai qu'aujourd'hui c'était un rôle un peu différent par rapport à d'habitude et les Américaines ont aussi voulu bloquer ce couloir gauche (avec Amel Majri et moi). Donc il fallait répondre défensivement pour bien les contenir. Et elles ont pensé qu'on ne pouvait pas attaquer autrement que par ce côté gauche et justement ça a permis à Delphine [Cascarino] et Marion [Torrent] d'avoir des espaces sur le côté droit, qu'on a très bien utilisé. C'était une prestation au service du collectif.

 

Coeurs de Foot - C'est vrai que les Etats-Unis jouent beaucoup sur le mental, et on a vu de votre côté que vous avez fait preuve de beaucoup de caractères. C'est quelque chose qui est important et ce qui explique la victoire aujourd'hui ?

Oui c'est vrai, je pense que par rapport à il y a quelques années, maintenant mentalement on est prêtes, on sait qu'on est capables de faire de grandes choses. Aujourd'hui il faut le montrer sur le terrain. Ce soir (samedi ndlr) ça a aussi été une bataille tactique et on a réussi à remporter cette bataille, donc c'est vraiment encourageant pour la suite. Il faut s'appuyer là-dessus pour arriver à la Coupe du Monde avec beaucoup d'armes et prêtes dans chaque système et contrer chaque équipe avec différents systèmes, c'est important de travailler ça.

 

Coeurs de Foot - Et c'est une victoire qui est à double tranchant ? Il faut surtout pas perdre ce caractère le jour-j, après les désillusions passées ?

Non, mais on l'a en nous. Il faut savoir l'exprimer à point nommée et on sait qu'on doit travailler là-dessus, on en est conscientes et cette année c'est peut être ce qui fera la différence. On est prêtes !

Dounia MESLI