Cette Coupe du Monde connaît un succès sans précédent pour les Bleues, qui ont déjà réuni quelques 80.000 supporters pour leur deux premiers matches et 20 millions devant leur TV.


Personne ne s'attendait à autant d'engouement qu'il soit populaire ou médiatique, même pas les joueuses. Une belle réussite que suscite aujourd'hui l'équipe de France autour d'elle et qui se manifeste dans les stades et dans les audiences TV. En conférence de presse avant Nigeria/France, Amandine Henry s'est dit "surprise" de voir autant de médias avant tout. Des médias qui sont arrivés au compte goutte depuis les derniers matches de préparation des Bleues. La capitaine des Bleues, tout comme nous, a vu cet engouement arriver : "c'est la première fois de notre vie qu'on vit un tel événement, par rapport aux autres compétitions qu'on a pu vivre dans le passé, c'est vrai qu'on ne s'attendait pas à un tel engouement, mais c'est super bien pour nous, ça va faire évoluer le foot féminin."

Une pression qui aurait pu être négative pour les Bleues, comme elle avait pû l'être pour les Bleuettes l'été dernier en Bretagne, qui a très souvent été mis sur le devant de la scène, avec les comparaisons sans arrêt avec l'équipe masculine championne en 98 et celle championne en 2018. Les Bleuettes ont perdu pied, et l'adversaire en face en a profité pour jouer sur le mental. Une élimination en demi-finale face à l'Espagne, alors qu'elles avaient pris la revanche de la précédente génération, en éliminant la Corée du Nord en quart. Aujourd'hui, ce sont les Bleues qui sont face à leur responsabilité et face à cette gestion médiatique, mais aussi populaire. 

 

"La priorité c'est le terrain"


 
Amandine Henry a confirmé également cette position délicate d'accueillir et de jouer cette Coupe du Monde à domicile : "Oui, c'est sûr qu'il y a beaucoup de médias, on s'attendait aussi à un tel engouement, mais pas autant, on n'a pas forcément l'habitude de connaître ça au quotidien." La Lyonnaise a également tenu à rappeler que les Bleues sont bien entourées dans ce Mondial pour gérer cette pression : "Pour nous c'est très bien, on a un staff qui nous aide à gérer tout ça, et heureusement parce que la priorité c'est le terrain. Après le fait qu'on soit bien en équipe, ça nous permet de nous libérer, de discuter, et de nous protéger aussi, en se mettant dans une bulle collective."

La capitaine des Bleues a également donné son point de vue sur la présence du public lors des deux premiers matches, qui a été capital face à la Norvège : "Je pense que quand il s'agit de la France, de toute façon, ça réunit tout le monde et on a de la chance aussi de faire du foot, qui est un sport assez médiatique, que ce soit pour hommes ou pour femmes." Amandine Henry a aussi souligné que cet engouement appelait les résultats de la part de l'équipe de France : "On a énormément de chance d'être mise en avant comme ça, et c'est à nous de continuer à faire de bonnes performances sur le terrain pour que ça reste telle qu'elle."

La numéro 6 de l'équipe de France évoque également l'importance d'être à la maison, et ce public acquis et qu'elle n'avait pas en 2015 au Canada : "On joue chez nous, donc on a la chance d'avoir le public qui nous soutient. Lors de la dernière Coupe du Monde au Canada, on ne pouvait pas se rendre compte de l'effervescence qu'il y avait." Mais l'engouement ne s'arrête pas qu'à la France, il dépasse les frontières avec des supporters de tous pays", et la capitaine tricolore a tenu à le dire : "C'est une chance pour nous, je pense que pour les autres pays, il y a aussi pas mal de supporters qui remplissent les stades, donc je suis agréablement surprise." Mais elle a tenu à rappeler que les Bleues ont les meilleurs supporters : "Après heureusement qu'il y en a beaucoup plus pour la France quand même (rires)."

Une pression que les Bleues semblent avoir profité pour une fois, avec une prise de recul nécessaire pour ne pas tomber dans un cercle vicieux et laisser la pression submerger le mental. L'équipe de France devra puiser dans sa force psychique et son public pour aller au bout de cette Coupe du Monde, quand beaucoup ne la voit pas en favori pour l'emporter.

Dounia MESLI