Ce mercredi au siège de la FFF, Corinne Diacre a communiqué la liste des 23 joueuses retenues pour les matches amicaux face à l'Allemagne et l'Uruguay. La sélectionneuse de l'équipe de France revenue sur l'actualité des Bleues et sur ce rendez-vous attendu face à l'Allemagne.

 

« Je trouve qu'on a une équipe qui monte en puissance. Maintenant c'est toujours mieux de gagner ces matches-là même si on n'est pas encore dans la compétition et que l'objectif restera malgré tout la compétition. D'un point de vue psychologique, c'est toujours mieux de gagner ces matches-là, ou en tout cas de ne pas les perdre. »

 

Sur les deux rencontres précédentes face à l'Allemagne en novembre 2017 (défaite 4-0) et mars 2018 (victoire 3-0)

« Quand on en prend 4, on s'en souvient bien ! Après, c'était sur deux saisons différentes, avec un objectif de ma part sur la première saison (...) de voir un maximum de filles, de concerner un maximum de clubs. Je savais ce jour-là qu'en alignant mon équipe, on ne serait pas complètement performantes et le résultat l'a prouvé.

Après, je me souviens aussi très bien de la victoire 3-0 en mars [2018]. C'est quand même assez rare [de battre] l'Allemagne, donc en plus quand on leur met 3-0, et je pense de manière assez belle, on s'en souvient aussi.

J'espère tout simplement que ce match contre l'Allemagne [sera] une belle répétition [en vue de la Coupe du Monde], comme on a pu le faire contre les USA mais aussi contre le Brésil [et] l'Australie.

 

Un nouveau match contre l'Allemagne, utile avant le Mondial ?

« [L'Allemagne] reste une nation très forte. Vous savez, avant, quand l'Allemagne nous battait à chaque fois à plates coutures, on se battait pour jouer l'Allemagne [en amical]. Là, aujourd'hui c'est presque elles qui nous demandent de jouer contre elles. Donc on va dire que la tendance s'inverse et c'est plutôt bien.

Et puis l'Allemagne, ça reste une équipe très compétitive, qui reste sur plusieurs échecs ces dernières années [et] qui va avoir à cœur, en plus en ayant changé de sélectionneur, de vouloir faire bonne figure. Ça va être un match, malgré tout, très intéressant pour nous. »

 

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Face aux États-Unis, l'une des satisfactions est venue du côté droit avec Marion Torrent et Delphine Cascarino, notamment sur le plan offensif. Est-ce que vous estimez qu'il y a aujourd'hui plus d'équilibre (gauche/droite) en attaque ?

« Concernant le côté droit, effectivement, ce sont des choses que l'on a travaillé également. On s'en était rendu compte aussi, notre jeu penchait à gauche. Bien évidemment, avec Majri et Le Sommer sur le côté gauche, en tout cas de manière plus prépondérante qu'avec d'autres joueuses. Et effectivement, on cherchait une solution avec mon staff justement pour équilibrer un peu nos attaques sur le côté droit.

Et il se trouve que contre les États-Unis, sans parler vraiment de plan de jeu de [leur part] contre notre côté gauche, on peut voir en tout cas que notre côté droit a sorti son épingle du jeu et c'est plutôt bon signe pour nous. Maintenant, elles ne l'ont fait qu'une fois à droite, donc ce serait bien de réitérer cette performance.

 

Sur les deux dernières rencontres face au Brésil et aux États-Unis, on a vu des prestations solides défensivement des Bleues, mais à chaque fois avec un but encaissé dans les arrêts de jeu. Quel est votre regard là-dessus ?

« On peut toujours regretter d'encaisser des buts à la 92e [ou] 93e minute. Maintenant, je pense qu'il y avait une certaine décompression. (…) Ce qui était intéressant, c'est que même à 2-0, avant de mettre ce troisième but, on a continué à jouer donc ça c'était important. [Face aux États-Unis], je pense même que l'addition aurait pu être plus lourde [en notre faveur].

Maintenant, je ne peux pas reprocher à mes joueuses, en menant 3-0 contre le Brésil et contre les États-Unis de prendre un but à la 92e ou la 93e. Je mets ça sur de la décompression et surtout sur de la fatigue, parce que mettre trois buts au Brésil et aux États-Unis, ça demande beaucoup d'énergie.

Je peux vous dire que des efforts, elles en ont fait que ce soit offensivement ou défensivement. Elles mettent en place ce que l'on travaille à l'entraînement et très sincèrement, cela demande énormément d'énergie. On ne les lâche pas là-dessus. »

 

La préparation de la Coupe du Monde du côté du staff de l'équipe de France

« On fait beaucoup de réunions avec mon staff. On planifie tout dans les moindres détails. On n'a pas encore terminé, il nous reste deux/trois petites choses à régler mais très sincèrement, on a bien avancé. Après, il y a toujours cette observation du championnat tous les week-end (...) avec un suivi des joueuses. Ces 40 joueuses sont observées à la loupe tous les week-ends avec un compte-rendu qui m'est envoyé dès le lundi.

On a vraiment un suivi très personnalisé, en physique par mes adjoints et moi-même pendant le championnat mais également en échangeant avec les entraîneurs. On arrive à avoir quelques infos sur leurs entraînements, sur leurs états d'esprit dans leurs clubs. Donc voilà, tout ça réuni, fait qu'on a vraiment une cartographie précise de chaque joueuse.

Et puis, il y a tout le travail d'analyse vidéo de nos adversaires. [Cela concerne] l'Allemagne et l'Uruguay mais on commence déjà à travailler sur au mois 18 équipes sur les 24 de la Coupe du Monde. On fait un gros travail d'observation de tout le monde. »

 

Photo: Antonio Mesa / FFF

Hichem Djemai