Après le match remporté face au LOSC (1-3), Yannick Chandioux a répondu à nos questions. Le coach dijonnais s'est satisfait du retournement de cette situation et de l'état d'esprit de ses joueuses, vis à vis de leur performance au cours de cette rencontre.
 

Quelles enseignements vous tirez de cette belle victoire à Lille ?

Yannick Chandioux - Lille est un vrai client donc c'est une vraie satisfaction d'avoir remporté ce match. On s'attendait à un combat, on savait que Lille était capable de montrer de vraies forces collectives et de vraies valeur. On l'a vu sur le match, on essaie de trouver des solutions pour mettre en difficulté cette équipe. J'ai le sentiment qu'on a réussi notre coup par rapport au fait qu'on s'est crées quelques occasions...

 

Vous prenez le premier but mais vous ne lâchez pas l'affaire. Le premier but est souvent important mais ça ne vous a pas fait perdre le fil du match.

Y.C.- Heureusement, parce que ce n'était pas dans les plans. On espérait plutôt faire pour mener au score, on voulait jouer le maximum dans le camp de Lille pour avoir un maximum de chances de mener au score. Après, on a su réagir, un peu à l'image du match face à Guingamp lors de la 2ème journée et c'est aussi une vraie satisfaction. Je félicite tout le groupe parce que ça bosse bien, il y a un bon état d'esprit et j'ai le sentiment que ça se voit de l'extérieur. Pour moi, c'est vraiment bien de gagner à Lille qui avait fait une bonne saison l'année dernière.

 

Coeurs de Foot - Vous étiez un peu agacé au début du match et on a vu que vos joueuses combinaient beaucoup, beaucoup trop même. Et c'est ce qui a mené au but du LOSC ?

Oui, je pense qu'on a des joueuses qui aiment bien jouer. J'essaie, un peu dans l'ADN du DFCO que ce soit chez les pros et les filles, de bien jouer. Parfois, ça peut nous jouer des tours. Le but vient d'un ballon perdu devant mon banc où la joueuse est seule et faut remiser devant une coéquipière alors qu'elle est seule et peut se retourner tranquillement. Pendant 2 minutes, on ne sort pas de notre camp, et ça se conclut par un but contre nous. Ça m'agace bien sur parce qu'on est dans le haut-niveau et quand on fait ce genre d'erreurs, ça se paye cash et on était menés au score. 

 

Qu'est ce qu'il s'est passé sur le penalty qui est sifflé puis...
Y.C - Oh, j'avoue je sais qu'en plus, on doit poser la réserve tout de suite. La réserve, quoi qu'il en soit, ne servait à rien du tout. C'est juste pour montrer qu'à un moment donné, une décision est prise, il y a main. On peut ne pas siffler mais c'est sur qu'il y a une petite main ? [...] Peu importe, ça n'a pas d'incidence sur le résultat puisque qu'on a gagné. Sur le coup, j'étais frustré. Il y a penalty et d'un seul coup, il n'y a plus. On a échangé très sympathiquement avec l'arbitre et elle me dit "Il y a eu un échange avec mon arbitre de touche qui me dit qu'il n'était pas sur s'il y avait penalty". Elle revient sur sa décision et elle a le droit à partir du moment où la faute n'est pas jouée, on peut la changer et c'est ce qu'elle a fait. Je suis frustré, je pose une réserve symbolique puisque, bien entendu, on la maintien pas et même si on l'aurait maintenu, ça nous aurait servi à rien. C'était pour jouer cinq minutes de plus [rires].

 

CDF - On a vu que dans ce match, ça va très vite, ça presse haut. C'est compliqué à gérer ces aspects quand même ? Dans le foot féminin en général ?

Y.C. - J'avoue qu'aujourd'hui, il y avait du rythme. Ça n'a pas été un grand match de foot, il y a eu un petit peu de déchets mais la qualité du terrain, avec la pluie, a fait que les ballons sont accélérés. Du coup, le rythme était plus élevée et c'était le cas aujourd'hui. Il y avait vraiment du rythme et ça aussi c'était une satisfaction parce que je félicite le staff par rapport au travail athlétique. On est bien en jambes et c'est important de bien démarrer la saison.

 

On a vu que vos filles ont mieux fini et il y a aussi l'aspect psychologique.

Y.C. - J'ai envie de dire oui et non. L'aspect psychologique nous permet de bien terminer, on finit quand même à dix pour les cinq dernières minutes, j'ai ma joueuse blessée qui ne rentre pas, Kenza [Dali] qui a une grosse ampoule et qui ne peut plus courir. On n'a pas été en danger sur ces cinq dernières minutes, on a plutôt bien terminés. On a terminé quand même dans une situation difficile.

 

Sur l'égalisation, à qui attribuez-vous le but ?

Y.C. - Bonne question. Si Nicolli peut sortir le ballon, on peut l'accorder à Laura [Bouillot]. Le travail de Lindsey [Thomas] et la passe de Kenza [Dali]. Le travail est bien fait et je pense que ça récompensait notre première mi-temps qui n'est pas extraordinaire, mais qui était cohérente. Ce qui fait qu'on arrive à la mi-temps avec le match nul et qui a rétabli un peu les choses après avoir été mené au score.  

 

CDF - On a vous a vu échanger avec votre capitaine (juste avant de marquer son but), est-ce que ça a changé le cours du match ? Le fait de compter sur elle.

Y.C. - A ce moment-là, je trouve qu'on est un peu plus en difficulté sur notre côté droit et on avait notre stratégie en cours de match et du coup, on a échangé à propos de ça et on ne l'a pas changé. Je ne parlerai pas d'autres stratégies mais en tout cas, on ne l'a pas changé. Juste une parenthèse, ma capitaine habituelle [Alexia Trévisan] est blessée. Elle a subi une grosse béquille et elle n'a pas pu jouer. Ophélie [Cuynet] fait partie des cadres de l'équipe mais c'est son premier match en tant que titulaire puisqu'elle a raté une partie de la préparation. Elle est revenue sur le tard, sa première rentrée était la semaine dernière. J'ai la chance de compter sur un groupe qui vit bien et on a pas 25 joueuses. 

 

CDF - Le commentateur de Canal a dit que c'était une "belle surprise" votre victoire est-ce que vous êtes d'accord ?

Y.C. - Je pense qu'en tant que promu, de l'extérieur après la saison de Lille qui est monté finalement, je trouve que l'évolution se fait tranquillement mais sûrement et du coup, je pense qu'aujourd'hui, on n'était pas favori. Avant le match, on l'est pas forcément parce qu'on a l'impression, de l'extérieur, que c'est un promu qui joue contre Lille qui va peut-être s'installer en D1. Moi, secrètement, j'espérais vraiment gêner cette équipe. On est capables de bien figurer dans ce championnat mais l'objectif et ça, faut vraiment le dire, c'est le maintien. [...] Si on peut terminer le plus haut possible, on hésitera pas. Il faut qu'on reste sur cette philosophie et aujourd'hui, c'est bien de gagner Lille. Je pense qu'on est deux équipes proches. On a pris le dessus parce qu'on s'est crées un peu plus d'occasions.

Dounia MESLI & Karim Erradi