Après le succès de son équipe sur le terrain de Saint-Etienne (2-0), Yannick Chandioux, le coach de Dijon nous a donné ses premières impressions. Une victoire qui place son équipe en position de leader et favorable pour l'accession à la D1 en fin de saison, même si la route est encore longue pour y être.

 

Les cartes on les a depuis le début, maintenant on a encore un match à Grenoble, on a encore des matches qui vont être dangereux. Et ce que j'ai dit à mes joueuses avant ce match, c'est que l'on perd ou qu'on gagne, la saison va être encore longue et je maintiens ça. Je commence à avoir un petit peu l'expérience et je lâcherai pas ça. 

Quand tu es devant aujourd'hui, c'est la seule crainte, de relâcher un petit peu la pression [parce qu'on pense déjà avoir la montée]. Parce que Saint-Etienne va probablement gagner ces prochains matches.

 

Un mot sur l'entrée de Marina Josserand, qui a remplacé Laura Bouillot sortie sur blessure ?

Marina depuis deux mois est de mieux en mieux. Je lui ai dit plusieurs fois qu'elle est pas très loin d'aller gratter quelque chose. Il faut aussi la féliciter parce que depuis le début de saison c'est pas facile pour elle, elle a été quand même titulaire au début, et aujourd'hui elle ne l'est plus alors qu'elle lâche rien et je suis vraiment content pour elle d'avoir débloqué la situation aujourd'hui. Elle me montre qu'elle va postuler aussi dans l'avenir à jouer un peu plus et c'est bien pour elle et pour nous.

 

On a senti que votre équipe a eu un discours à la mi-temps qui les a poussées à aller chercher cette victoire face à Saint-Etienne.

Je pense que la pression du match, le terrain difficile, gras, bosselé, fait qu'automatiquement il y a eu un peu plus de déchets techniques. Je pense aussi qu'au fil du match on a pris un ascendant athlétique, qui nous a permis de ressortir un peu plus proprement et du coup de les mettre en danger. Ça c'était aussi une clé aujourd'hui et je pense qu'on a montré que physiquement on était vraiment là.

 

On a remarqué aussi que vous vouliez rapidement vous projeter en avant et essayer de mettre en porte à faux cette équipe de Saint-Etienne. 

Je pense qu'au match aller (perdu 2-3) on avait pas trouvé les solutions facilement. On avait un plan de jeu [aujourd'hui], et les filles l'ont super bien respecté, ça fonctionne pas toujours mais elles ont été au top par rapport à ça. On voulait les faire courir vers leur but, on voulait un petit peu jouer dans leur dos et à la récupération on a été efficace dans ce domaine là.

 

Fatoumata Baldé a aussi débloqué la situation aujourd'hui pour l'équipe ? Parce qu'on a vu que l'équipe de Saint-Etienne a voulu la bloquer sur chaque ballon.

Fatou ça peut être une arme quand elle est en pleine confiance et c'est vrai que pendant la première mi-temps, on l'a pas suffisamment vue. On l'a vu au fil du match de mieux en mieux et du coup c'est elle quand même qui débloque les choses, puisqu'elle est sur les deux actions des buts.

 

On a vu beaucoup d'approximation par contre notamment en première période. Comment vous l'expliquez ?

Je pense qu'il y avait de la tension, j'avais aussi demandé et c'est peut-être de ma faute, aux filles de ne pas forcément être "belles" [sur la manière de jouer], il fallait être efficaces, pragmatiques dans certaines situations et je pense qu'on l'a été. On a joué avec les conditions, on a joué par rapport à l'adversaire, avec des qualités qu'on a pas toujours mais aujourd'hui on a montré une palette assez large. Peut-être effectivement que par moment il y a eu un peu de déchets, notamment en première mi-temps. Mais au fil du match, on a aussi usé Saint-Etienne et puis ça a payé.

 

C'est une revanche pour vous ce match-là, en plus ça vous replace dans une position de leader ?

Moi j'aime pas le mot revanche, je sais juste qu'au match aller on a raté quelque chose, et ce n'est pas vis à vis de Saint-Etienne, on avait vraiment envie de gagner ce match. Et puis pour l'objectif [de monter] il fallait le gagner celui-là. C'était important pour nous de le gagner pour garder les cartes en main.

 

On a ressenti une vraie homogénéité aussi dans votre équipe. Est-ce que c'est ça aussi la force de Dijon ?

J'ai beaucoup travaillé sur la gestion des émotions sur ce match, parce que ça pouvait être une clé aussi et je trouve que les filles ont bien géré l’événement malgré quelque déchets techniques parfois, notamment en première mi-temps comme je l'ai dit. Je pense finalement qu'on a mieux appréhendé le match.

 

Est-ce que la D1 on s'y projette déjà dans la tête, petit à petit ?

Non, non j'insiste là-dessus il reste beaucoup de matches encore (six au total avant la fin du championnat).

Dounia MESLI