Retour avec Yacine Guesmia, l’entraîneur du FF Issy sur ce maintien en D2 obtenu à l’issue de la victoire face au FC Rouen lors de la dernière journée. Une performance réalisée au terme d’une formidable remontée que nous avons évoqué avec le coach francilien.

 

« La saison a été éprouvante mais la fin de saison avec les résultats positifs, ça représente un peu le groupe. On a bien travaillé toute la saison et le travail porte ses fruits. À l’entraînement, on est toujours plus de vingt, les filles n’ont pas lâché. Je sais que dans les autres clubs, en fin de saison, ils ne dépassent pas la douzaine de joueuses. Nous franchement, c’est ce qui fait notre force, le groupe vit bien, ça se ressent sur le terrain, elles n’ont pas lâché jusqu’au bout.

Même mi-février, quand on était charrette, on avait six points, plus de dix points de retard sur Rouen et là on repasse devant. Je suis fier du groupe parce qu’elles le méritent. Et c’est un peu à l’image de ce qu’on a pu faire l’année dernière sur la montée [en D2]. Quand on était dos au mur face à Clermont [en barrages], on perd 2-0 à l’aller et au final on gagne 6-1, c’est qu’elles ont des ressources, du mental. C’est ce qui fait notre force, elles ne lâchent rien, elles ont du mental, elles sont sérieuses et on a un groupe qui vit vraiment bien.

 

 

Sur les huit derniers matches de la saison, six victoires, une remontée incroyable. Est-ce qu’il y a un moment où vous avez senti que la situation pouvait basculer en votre faveur ?

« Je vais aller plus loin que ça. Déjà, après la défaite du Mans [ match perdu 3-4 à domicile - 14e journée], où on doit gagner et on ne gagne pas, on a remis les pendules à l’heure avec tout le staff et le groupe. On s’est fixé un objectif et très sincèrement, on l’a dépassé. On ne pensait pas gagner autant. On s’était dit cinq victoires, là on est à six sur les huit derniers matches. Le match qu’on fait à Brest [victoire 1-2 - 15e journée], on ne fait pas un super match, mais on arrive à gagner. Et là, on a senti que la roue avait un peu tourné.

En début de saison, on arrivait à faire des bons matches, mais pas à gagner et ça se jouait à pas grand-chose, et là on a vu contre Brest, contre Reims [nul 2-2 - 17e journée], où on est menés 1-0 et on arrive à relever la tête contre une très belle équipe de Reims. Metz [défaite 2-8], c’est une défaite qui nous a fait vraiment du bien parce que ça nous a permis de redescendre sur terre.

La vraie victoire, la plus difficile, c’était contre La Roche [victoire 1-2 en Vendée - 19e journée]. Celle-là, c’était vraiment une victoire au mental. En deuxième [mi-temps], on n'a pas vu le jour. Et donc en partant de La Roche, elles ont pris conscience qu’elles étaient capables de battre tout le monde. Et je pense que c’est ce qui a rendu possibles les autres résultats.

C’est un aspect qui est important dans le sport, dans le foot, l’aspect mental. Au-delà des [aspects] technique, tactique, physique, l’aspect mental est primordial. Et là, sur la fin de saison, même s’il y a du travail qui a été fait sur les trois autres volets, [au niveau] mental, elles se sont dépassées. »

 

Un peu dans le même sens, on voit que le FF Issy a du mal à commencer ses matches, comme aujourd’hui, et que la différence se fait au fil des minutes...

« Exactement, on fait un peu le même match que la semaine dernière contre Arras [victoire 1-2]. Rouen, elles méritent peut-être de mener au score à la mi-temps. Et c’est ce qui fait la différence par rapport au début de saison, on arrive à souffrir, à défendre, sans encaisser de buts et à faire le dos rond.

On sait souffrir, alors qu’en début de saison, dès qu’on souffrait on prenait un but. Et là, que ce soit aujourd’hui ou la semaine dernière, on est capables de souffrir, de garder la tête haute, et après on a des ressources pour aller marquer. »

 

Un autre aspect sur la saison, on a l’impression que vous avez réussi à trouver la bonne formule offensivement, avec Ophélie Dabé, Batcheba et Kethna Louis qui ont été là pendant une partie de la saison. Globalement, vous avez trouvé les solutions sur le plan offensif

« Oui, avec Batcheba, Kethna qui ont été là pour un petit moment [avant de retourner à Haïti], c’est vrai que cela a apporté du dynamisme à l’équipe à la mi-saison. Cela a donné aussi du courage aux filles, et leur a montré qu’elles étaient capables de le faire.

Après, on a aussi Sabrina Nasri, mais qui a joué à partir d’avril et qui nous a fait du bien. Ophélie qui était blessée sur la première partie de saison, Marie Pinto qui a été blessée sur la première partie de saison… C’est vrai qu’au début de l’année, on a eu pas mal de pépins et la deuxième partie de saison, on a récupéré nos joueuses blessées et forcément, ça rend l’équipe plus forte. »

Hichem Djemai